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Sortie : Serait-ce le début d’une habitude ??

Données de la sortie

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  • Date : 19-01-2021
  • Durée : 3h 30
  • Dénivelé : 800 m
  • Sport : Randonnée

Données de l'itinéraire


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Avant-hier, aux petites heures du dimanche, la neige était tombée. A huit heures du matin, même le fond de la vallée grenobloise était blanc… Par contre, le temps restait couvert, et gris. A cinq heures de l’après-midi, la pluie avait succédé à la neige, et beaucoup avait fondu.

Aujourd’hui mardi, par contre, c’est le grand beau : soleil ! Enfin le moment d’en profiter : je retourne à la Cuche !

 

Les habitudes commencent, puisque qu’aucune question ne se pose :

 .   où se garer ?

 .   où démarre le sentier ?

 .   comment monte ce sentier ?

 .   quels sont les arbres ?

 .   par où la descente ?

 .   combien de temps pour la boucle ?

Tout est connu, et finalement rassurant. Et il n’y a plus qu’à observer les détails. Voilà.

 

Comme lors de la sortie  N°1, les traces du VTTiste sont visibles. Dans chaque épingle à cheveux, une belle embardée ayant fait gicler les feuilles et le sol signale la fougue du pilote. Pas de doute : il connait son affaire, et le parcours.

Au fur et à mesure de la montée, la neige fait son apparition : à 450 mètres, elle n’est encore que sur les bords, et pas même partout ;  à 550 mètres, elle envahit le chemin, en une couche fine ; en haut, à 950 mètres, il y en a une quinzaine de centimètres, froide et légère.

Dans cette neige, qui moule les empreintes, le VTTiste a sculpté son passage. Sur les faux-plats, il pousse sur les pédales et alors les crampons des pneus sont dessinés en creux au fond d’une saignée aux bords lisses. Dans les descentes marquées, quelques dérapages font leur apparition, notamment à l’entrée des virages où un coup de frein sur la roue arrière embarque l’attelage. Mais tout cela est bien maîtrisé, car aucune chute n’est visible, ni même de pied posé au sol. En fait, ce sentier doit être bien agréable en vélo-tout-terrain. Dommage que je ne sois pas adepte.

 

Aux premières neiges du chemin, à côté de la trace du vélo, se voyaient des empreintes de petite bête. J’ai pensé qu’il pouvait s’agir d’un chien, courant à côté de son maître à vélo. D’ailleurs, sur certaines épingles à cheveux, une série d’empreintes plus nombreuses semblaient indiquer un temps d’attente de l’animal, virevoltant quelques secondes, comme s’il avait pris de l’avance sur son poursuivant…. ?? Je  guettais la suite de l’histoire, remontant la piste à l’envers d’eux deux. Mais à un moment donné les petites empreintes ont disparu. Et le vélo a continué. Donc ils n’étaient pas ensemble. Tant pis…

 

Arrivé quasiment en haut, dans la profonde saignée que les pneus laissaient sur la neige, à quelque distance à l’avant, je voyais une feuille. Elle semblait bizarre, enroulée sur elle-même. Faisant les pas pour y arriver, j’étais toujours intrigué, et ne comprenais pas ce dont il était question. Au tout dernier moment, je devinais une forme de queue en plume, plus claire que le reste de la  boule … ! M’accroupissant, je réalisais enfin qu’il s’agissait d’un oisillon mort. Mort de froid, bien sûrement. Plus aucun mouvement. Les yeux et le bec fermés. Toutes les plumes étaient en place, donc il n’avait pas encore été grignoté par un prédateur.

Ce tout petit être - dont la flamme de vie était partie - tout petit au creux de mon gant, me faisait mal. Mais que pouvais-je faire, maintenant que tout est fini ?

L’hiver est si dur.

Ne pouvant le prendre avec moi, je le déposais précautionneusement sur la neige, hors de la trace du vélo, en bordure du chemin… Et continuais ma marche solitaire.

 

Sur ce sentier, en versant est, et lorsque l’après-midi est bien avancée, on est à l’ombre. Et quand on approche de la toute fin, les derniers mètres, on devine la crête qui va nous faire basculer dans les prairies du côté ouest. Aujourd’hui, le soleil brille et, de ses rayons déjà très inclinés, il mouille les troncs d’une couleur jaune, presque orangée. La chaleur est là, à quelques pas devant moi ! Quel plaisir ! Et même si ses couleurs ne réchauffent pas tant qu'on croit, finalement, sa clarté pure est quand même un vrai bonheur. Je me régale de cette retrouvaille, si jolie, dans un décor hivernal que je n’avais pas revu depuis des années…

Toutefois, les rayons chauffent un peu quand même. Les liserés de neige, en équilibre sur les fines branches des arbres, voient leurs attaches se ramollir, et ils tombent de leur branche. Moi, qui passe dessous, justement, me vois gratifié d’une pluie de grains de neige, non encore fondus. La petite musique de crécelle qu’ils font, en arrivant au sol, est un vrai contraste d’avec le silence de la face est dont je viens de sortir.

Le soleil, qui m’avait tant réjoui, il y a trois minutes à peine, est déjà en train de disparaître. En effet, la masse dominante de la Buffe est en train de l’enlever !

Et oui, l’hiver est dur…

Et je retourne dans le froid, n'ayant même pas encore dépassé le dernier bâtiment de Combe Clause….

 

En rejoignant Foraize, c’est le moment le plus froid de la boucle. Cette petite combe, orientée au nord, empêchée de recevoir le soleil tant par les reliefs adjacents que par les hauts épicéas qui la garnissent, me fait, une fois encore, une impression angoissante. Mieux vaut ne pas être bloqué ici, et passer la nuit dans ce froid. Brrrr…J’avance, et joue le fanfaron en ne voulant pas mettre une épaisseur supplémentaire sur les épaules, comptant que la prochaine descente va ramener des températures plus clémentes…

 

Neige longtemps dans la descente. Et c’est agréable, car les semelles tiennent bien sur cette couche souple. Et cette descente qui fait rouspéter tant de personnes, par sa raideur, et ses trop nombreux cailloux casse-pattes, est aujourd’hui un vrai plaisir.

 

A propos de cailloux casse-pattes, il y a deux passages qui répondent à cette définition.

Le premier est au départ de la descente : une source coule en envahissant le chemin sur une cinquantaine de mètres. Pour éviter l’inconvénient, il faut sortir du chemin, sur la droite, un peu tout d’abord, un peu plus ensuite dans le virage, pour revenir à la piste au niveau du petit ruisseau qui la coupe.

Le deuxième passage embêtant, est beaucoup plus bas. Là aussi, un ruisseau envahit la piste sur une centaine de mètres, et rend la marche très pénible car beaucoup de cailloux sont roulants et glissants. La solution que j’ai imaginée, et améliorée, est cette fois sur la gauche de la piste. Juste dans le virage, une ancienne coulée des bucherons descend en parallèle à la piste. Moyennant d’avoir dégagé les quelques troncs légers qui l’encombraient, cette coulée est empruntable facilement. Trente mètres dans la coulée ; puis basculer un mètre à gauche dans une deuxième coulée ; vingt mètres ; filer en léger biais à gauche sur vingt mètres ; puis tourner à droite, quasi à l’horizontale, sur trente mètres ; on revient sous la piste principale, en-dessous de son talus, et dominant le ruisseau de la Voroize ; deux pas à remonter le talus pour retrouver la piste après en avoir évité les cailloux glissants ! La prochaine fois, je prendrai le sécateur pour nettoyer tout ça un peu mieux !

 

En arrivant quasi à la fin du retour, au sortir des ruelles de Veurey-Voroize, on pouvait voir le soleil finissant éclairer tous les sommets d’en face. Le jaune teinté d’orange était de mise.

Côté gauche du panorama,  la Chartreuse prenait encore le feu sur toute la hauteur du versant, du fait que la vallée de l’Isère laisse passer les rayons. Le Néron, lui, masqué par le Vercors, ne faisait briller que son arête sommitale, stabilotée horizontalement. Et plus loin, à droite au fond, le Taillefer avait posé son écharpe de Mohair sur l’épaule du Grand Galbert.

Au milieu entre Neron et Taillefer, dans un feu d’artifice aux brillances vives, de multiples éclats d’orangé captaient les regards. C'étaient les vitres de Chamrousse, que les dards du soleil couchant percutaient de plein fouet, et dont les brisures rebondissaient jusqu’ici…

Cinq minutes plus tard, tout ce spectacle avait déjà fondu.

C’est le crépuscule naissant…

 

Remarque 1 : il est possiblement intéressant de faire la boucle dans l’autre sens si le climat est à la chaleur. Dans ce cas, la montée se fait au nord, donc mieux au frais qu’en versant est. Et la descente se fait en versant est, donc à l’ombre en fin de journée. Ce devrait être un bon plan pour les journées de canicule. Sans compter que s’il fait vraiment très chaud, on peut prendre un petit bain dans la  Voroize, avant d’attaquer la montée…

 

Remarque 2 : les intempéries récentes ont fait tomber un arbre en travers du sentier : il n’y était pas la semaine dernière. Cela se situe vers le 5e ou 6e lacet. Ce tronc fait environ 30 centimètres de diamètre et nécessitera une tronçonneuse pour dégager le passage.

 

Remarque 3 : j’ai enfin trouvé la magnifique fenêtre en pierre taillée,, dont Michel a laissé la photographie dans l’un de ses comptes-rendus.

 

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