Sur les pentes du Kangchenjunga se joue le 5 octobre une drôle de partie. En effet, Erhard Loretan et Benoit Chamoux sont tous les deux au Camp IV. Et tous les deux totalisent chacun 13 huit-mille... |
Dans la matinée, un accident mortel survient : Riku dévisse sur 800 m. B. Chamoux et P. Royer, après réflexion, poursuivent l'ascension. En fin d'après-midi, une centaine de mètres sous le sommet, Pierre Royer fait demi-tour. Suivi de Chamoux une demi-heure plus tard, à quarante mètres de la victoire. 6 octobre au petit matin, Benoit contacte le camp de base et demande "où est Pierre?". Il entreprend à son tour la descente. Mais ni l'un ni l'autre ne ré-apparaîtront. |
Au camp de base, mais aussi en France, tout le monde espère le retour de Pierre et Benoit. Chacun croit en leur expérience. Ils l'ont déjà tant prouvé par le passé... Les recherches s'arrêteront cinq jours plus tard. |
Agostino Da Polenza.: " Pour moi, Benoit a trouvé Pierre au col situé à 8350 mètres. Cette fois-là, il était peut-être plus fatigué par le fait d'avoir dû renoncer à quelques mètres du sommet, peut-être était-il moins attentif, plus troublé? Benoit a retrouvé Pierre et pour la dernière fois ce fut "l'Esprit d'équipe"... |
Olivier Föllmi en hommage à son ami Pierre : " Il m'a souvent répété qu'au-delà de 8000 mètres, il ne faut jamais s'attarder, et qu'à peine atteint le sommet, il faut très vite perdre de l'altitude. Cette fois-ci pourtant, au Kangchenjunga, il a décidé de passer la nuit à attendre Benoît au Col Ouest, à 8400 mètres, pour l'aider à redescendre. Car pour Pierre, la montagne était une attitude de Vie. " Les deux compagnons sont probablement morts ensemble, en voulant s'entraider. Il nous appartient désormais de prolonger entre nous ce même geste d'entraide, d'appréhender notre vie avec la même dignité (...) nous grandissons tous dans ces traces... |