• La montagne en peine... |
Juillet 1928 : Loustalot, son chers ami, et sa femme Yvette dévissent aux environs du Col de la Grande Rocheuse à la Verte. La douleur est inouïe pour Zwing, terrible. Un mois après le drame, Zwing écrivait : |
"Un mois déjà depuis que tout a été brisé, et la douleur est aussi vive.
Comment avoir confiance dans l'avenir? On m'a dit un jour que ma vie serait difficile. Plus je songe au chemin que j'ai déjà suivi, et plus je ne puis m'empêcher de penser que c'est bien là la vérité. |
" Ma vie? A quinze ans, j'ai perdu mon père ; c'était la première épreuve, le premier vide ; puis ce fut la guerre. On ne saura jamais tout ce qu'ont pu souffrir, dans cette tourmente, des jeunes comme nous, trop habitués à la douceur d'un foyer. La guerre... Ce ne furent pas seulement les blessures dans mon corps, ce fut aussi la marque au fer rouge sur mon âme, sur mon caractère (...) A vingt ans, nous couchions dans les tranchées, sur des cadavres... Vingt ans! L'âge heureux! 1928, 1929, les pages des carnets de route de Zwing restent vides. |
En 1930, Zwingelstein retrouve ses skis... Il réalise la première ascension hivernale, à skis, du Râteau. Puis la Dent Parrachée, les Fétoules, les Ecrins, les Aiguilles d'Argentières en été... Son affaire est liquidée, coup dur, puis le départ de la femme aimée... "je n'en puis plus, je n'ai plus le courage de vivre. je n'ai plus rien..."
Zwingelstein quitte Grenoble pour sa ville natale. |