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La semaine dernière, je m’étais promis de faire (un peu) mieux encore la prochaine fois. Pari tenu !
Pour ce modeste challenge (c’est quand même plus classe que défi, non ?), je me rabats in extremis sur cet autre itinéraire d’entraînement qu’est pour moi « Doizieux - la Perdrix ». Devenu certes un peu routinier, depuis le temps... mais j’ai gardé dans un coin de ma tête une ou deux digressions éventuelles susceptibles de pimenter un peu la chose, le cas échéant ; à voir en fonction du déroulement et du timing, me dis-je.
Départ du parking de Doizieux à 8h45, sous un ciel idéal, soleil et nuages alterneront toute la journée pour mon plus grand bonheur. Je redécouvre avec plaisir Doizieux dans son étonnant cadre rocheux et escarpé, avec aussi ses maisons suspendues, sa belle tour, ses décorations parfois surprenantes… mais aussi hélas ses derniers commerces (café, boulangerie) désormais tous fermés !
Par contre, pas de grosse surprise à la montée dans les pâturages, puis en sous-bois. Une fois au carrefour stratégique 826m, j’opte pour une fois sans hésiter pour l’ancien itinéraire du PNR, le sentier JJR donc, que j’ai forcément pratiqué quantité de fois à mes débuts… tout en finissant par pester contre ses nombreuses caillasses (mais aujourd’hui, ça va, je supporte) ! Pas grand monde sur le trajet, sauf deux jeunes que je dépasse sans mérite (ils étaient en mode pause !) avant la Roche, et que je revois ensuite derrière moi dans la forêt. Donc je mets la vitesse supérieure. Heureusement, plus haut, je les verrai emprunter la première fourche à droite récemment balisée en blanc-marron, tandis que moi je vais poursuivre droit devant sur l'ancien chemin débalisé (normal, eux ne peuvent pas connaître feu JJR !). Je suis soulagé, ça va me permettre de reprendre mon rythme de croisière perso, plus cool... Finalement Je n'ai pas grand mal à retrouver l'ancien sentier du PNR, vu que c'est toujours bien en face. J'en ai profité pour placer quelques cairns (à compléter...) pour marquer cet itinéraire aujourd'hui bien délaissé.
Arrivé en vue de la Jasserie, je constate que la Perdrix se perd dans les nuages. Du coup, plus vraiment envie de continuer jusque là-haut. Et aussitôt il me vient une idée : et si au lieu de perdre du temps pour pas grand-chose, je rebroussais chemin dès la Jasserie, ce qui me permettrait d’en gagner un peu, du temps, pour mettre en œuvre un de mes « plans B » concoctés la veille sur IGN ?
Aussitôt pensé, aussitôt fait : demi-tour à la Jasserie ! Tout excité, je file vers mon vallon du Bois du Bœuf pour y inauguer une petite boucle inédite. Elle devrait me permettre de découvrir le site d’escalade de Doizieux, dont j’ai tant entendu parler mais que je n’ai encore jamais vu. Non pas bien sûr pour y aller grimper (j’ai passé l’âge), mais au moins pour y rêver !
Mais à peine suis-je entré en sous-bois que j’entends le tintement caractérique de sonnailles qui se rapproche. Je vois bientôt surgir un immense troupeau de moutons qui va traverser le bois juste devant moi. Deux chiens sympas s’agitent comme des fous tout autour, puis apparait le berger, un homme imposant coiffé d’un immense turban rouge vif ! On discute un petit moment, c’est bien la première fois que je vois un tel troupeau par ici. Tout ce monde va rester là jusque fin octobre, avant de redescendre en vallée.
Peu après je retrouve avec plaisir mon raide mais si sympathique petit sentier du Bois du Bœuf. Il est hélas bien abimé, mes cairns ont disparu pour la plupart, et la trace est souvent à peine visible sous les arbres. C’est un peu déprimant, comme si ce sentier auquel j’étais si attaché était maintenant en voie de disparition… Je n’ai même plus le courage d’y replacer mes cairns. Plus bas je croise deux personnes en train de remonter le vallon au-dessus du gué, mais à ma grande surprise ils empruntent pour ça le lit du petit ruisseau ! Ainsi vont les sentiers de montagne…
Passé le gué, je poursuis ma descente sur l’ancien chemin dallé, rive droite. C’est au carrefour 985 que je vais quitter mon itinéraire habituel (qui va passer rive gauche) pour continuer à descendre en face, donc toujours rive droite, NNE en direction de la Sordière. Bien tracée, la voie va s'orienter progressivement vers la droite (NE). Il faut ignorer les départs de chemins à droite ou à gauche, et continuer à descendre jusqu'à ce que la voie oblique fortement à droite (E) ; prendre alors (alt. 800m) le chemin en épingle à gauche (NNW) jusqu'au complexe croisement 750 : là, prendre à gauche le petit sentier le plus à droite, qui descend doucement jusqu'au niveau du ruisseau de la Sordière.
Une fois franchi en bas le pont (invisible) sur le ruisseau et parvenu ainsi au parking du site, je m’engage résolument à gauche, direction le site d’escalade. Et là, je découvre une merveille : sur la droite du sentier qui remonte rive droite du petit ruisseau guilleret de la Sordière, une enfilade de superbes rochers, pour un véritable festival de la grimpe ! Certes tous ne sont pas équipés (ni équipables), mais ceux qui le sont sont impressionnants. D’ailleurs il y a pas mal de grimpeurs qui s’affairent ici ou là, tout harnachés au pied des voies. Mais je ne vais pas m’attarder, je ne suis pas venu là en voyeur mais en randonneur !
Arrivé tout au bout de cet admirable alignement de falaises, ce que je craignais se produit : la sente s’arrête, d’ailleurs des forestiers ont apparemment posé là des monceaux de branchages, et aussi loin que je puisse voir, il n’y a plus la moindre trace à droite du ruisseau ni ailleurs. Justement il y a là deux grimpeurs qui prennent un peu de repos entre deux escalades. Je leur pose la question, l’un d’eux confirme : non il n’y a plus de sentier après, mais vous pouvez essayer de monter le petit couloir là à droite entre les deux derniers rochers, c’est juste un peu raide à la sortie, mais une fois en haut vous trouverez des sentiers pour poursuivre votre rando.
Après trois secondes d’hésitation, je me lance ! Et en effet, ça passe. Après un ou deux petits gradins faciles, je trouve sans mal plusieurs traces. Oui mais… elles mènent où ces traces ? Rien d'évident sur la carte, me voici soudain bien perplexe ! Alors j’essaye… une fois à droite… je reviens… une fois à gauche, encore d’autres rochers, mais pour aller je ne sais où… donc re-demi-tour… Me voici bien dérouté ! Alors j’essaye de redescendre un peu plus loin entre deux rochers vers le fond du vallon de la Sordière. Et là je me retrouve bientôt face au vide, houlà, par là c’est le grand saut garanti. Vite je remonte et j’essaye de me calmer. Je décide alors de redescendre par le couloir... mais impossible de le retrouver !
Il ne me reste plus qu’à consulter ma boussole et ma carte. Et là je je vois qu’en tirant vers le NW, je devrais retrouver mon chemin de retour habituel du Bois du Bœuf… Et, assez vite, le miracle se produit : une sente, puis un bout de chemin, puis une route en cul de sac avec une maison isolée sur la droite: sauvé ! Je reconnais aussitôt l’endroit où je viens de déboucher : c’est pile poil à la cote 933, la fin de la petite route et le début de l’entrée en sous bois de mon cher itinéraire du Bois du Bœuf ! Yesss !
La suite est pure formalité. J’arrive à Doizieux vers 15h, bien plus tard que prévu : mon déjeuner sera nettement plus tardif qu’à l’ordinaire, mais il n’en sera que meilleur…
Date | Titre | Auteur | ||
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18-07-2018 | Retour à Rousseau | Geoffroy Rémi | ||
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