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Lundi 23 : pour la destination du jour n'ayant pas envie de faire de la voiture, j'ai finalement opté pour le col des Aiguilles et le Haut Bouffet qui paraissait pas trop fatiguant et remarquable en même temps. En en discutant avec Jean-Marc Jacquet au gîte de la Jarjatte le dimanche soir, il me dit "si tu as des jambes tu peux aussi monter à la crête de la Rama c'est très beau"... N'ayant plus de jambes à ce moment là, je n'ai pas creusé la question. Le soir quand même j'ai regardé le topo du livre de Pascal Sombardier sur cette crête et j'ai pris la page correspondante en poche, au cas où...
Puis je suis parti tranquillement le matin vers 9h et j'ai vite senti que cette fois j'étais plus en forme : était ce le saumon du Buëch du gîte de la veille, ou la bonne nuit, ou les chaussures légères plutôt que celles de grandes randonnée, ou le sac à dos léger, ou même peut-être un effet d'acclimatation même si nous ne sommes pas dans le Mont Blanc ? Je n'en sais rien mais j'avais l'impression de voler par rapport aux deux derniers jours. En montant dans la forêt je suis tombé sur un chevreuil qui a aboyé un bon moment : c'est assez étonnnant ! Je suis arrivé au col assez facilement du coup (la partie finale en est d'ailleurs étonnante et austère mais sans le côté "frissonnant" du versant ouest du Ferrand). Le ciel restait magnifique et j'avais le temps donc plutôt que de me contenter du Haut Bouffet j'ai continué vers le vallon et c'était vraiment un enchantement : un petit ruisseau suit le chemin, c'est apaisant à souhait, notamment sur un point qu'aucune photo ne peut transmettre : la mélodie douce et rafraîchissante du torrent ! Mon idée était alors d'essayer de monter sur la crête comme l'indiquait Pascal dans le topo, mais en évitant si possible de redescendre le GR jusqu'à la cabane de la Rama ce qui faisait perdre beaucoup de dénivellée. Au vu de la carte, j'espérais passer par des pentes herbeuses jusqu'au chourum des aiguilles, puis au point 1833 et finir de là la montée indiquée dans le topo.
En continuant la descente, j'ai fini par dépasser une croupe (Serre Long) qui barrait la vue de la crête. En voyant celle-ci, le pierrier mentionné dans le topo pour la descente m'a paru remontable et plutôt "moins pire" que celui de la Tête de Vallon Pierra donc hop je suis parti, en suivant au mieux les passages herbeux assez nombreux finalement. A mon grand étonnement, je me suis retrouvé très vite à mi pente et pas trop fatigué en plus ! Le pierrier n'est d'ailleurs pas si désagréable (pas trop la sensation de "un pas en avant deux pas en arrière"), et puis dans le coin ils émettent tous une sonorité presque cristalline, pas désagréable ! Pour finir il ne restait plus que des pierriers donc j'ai préféré quand même partir à droite sur un replat herbeux qui finissait sur une croupe herbeuse, qui menait directement au point 2378 sur la carte. Vraiment pas de problème : il suffisait de suivre le petit escalier en touffes d'herbe... Arrivé juste sous la crête, il y avait le choix : soit partir vers la crête à gauche qui était selon le topo impressionnante mais facile ou partir à droite avec un passage délicat mais ensuite une crête facile... Je me suis dit que vers la gauche, ce serait vite fini et en plus, je dois avouer que la crête me semblait en effet terriblement impressionnante et exposée, au moins dans la remontée vers le point 2397... Donc ça m'a décidé à aller vers la droite : il fallait mettre un peu les mains mais vraiment avec d'excellentes prises et sans grand danger en cas de chute. Arrivé sur la crête j'ai eu le souffle coupé : c'est bête mais j'en aurais presque pleuré, l'endroit était vraiment magnifique : SUPERBE ! C'était peut être tout simplement le fait des incertitudes pour arriver là, je ne sais pas mais bon je suis resté scotché un moment ; j'ai pris plein de photos, toutes les mêmes très vite mais bon tant pis dès que je regardais à côté ça me paraissait à nouveau extraordinaire et hop clic clac ! La crête se poursuit très bien, presque à plat et c'est vraiment fantastique : hélas les photos ne peuvent pas rendre l'ambiance... La crête a fini par redescendre à un petit col à 2239m : il était plus de 14h et comme on y sentait moins le vent, j'ai pique-niqué là. Théoriquement il fallait redescendre mais bon vraiment je ne pouvais pas encore et j'ai continué sur les quelques petites pointes suivantes : j'aurais bien fini jusqu'au Rocher Rond si j'avais pu ! D'ailleurs je dois faire là un aparté : ce Rocher Rond m'a semblé bien remarquable et j'ai été étonné que Pascal ne l'ai pas décrit dans son bouquin sur la région : trop dur ou peu intéressant finalement ?
Bon finalement, j'ai donc bien dû quand même commencer à redescendre, et en tirant à droite dans le pierrier j'ai vite trouvé une sente qui menait à un passage herbeux entre une barre rocheuse, et cela permettait d'atteindre un autre pierrier à redescendre. Je pensais alors être revenu dans le vallon des Aiguilles mais en fait non, il fallait encore descendre quelques pentes herbeuses. Le retour dans le vallon était encore plus enchanteur qu'au départ : là c'était tout plat, fleuri, avec toujours ce délicieux ruisseau avec ses méandres, sa belle eau claire et sa mélodie. J'ai mis les pieds en trempette et les seules personnes de la journée sont passées : qu'est ce que l'endroit était calme, surtout avec ce ciel encore tout bleu : vraiment une image du Paradis quoi ! J'ai fini par repartir tranquillement, puis peu avant le col des Aiguilles j'ai obliqué pour monter à l'aiguille du Haut Bouffet, assez étonnante et amusante en effet !
En redescendant il était environ 19h donc j'ai dîné juste sous le col alors que l'ombre envahissait le vallon, et vue de là la crête montée le matin paraissait très impressionnante comme quoi les jeux de perspective sont étonnants ! Je suis revenu au gîte au coucher du soleil, fatigué mais heureux, avec le sentiment, sans exagérer je crois, d'avoir fait la plus belle randonnée de ma vie ! Il me reste juste à redire un grand merci à Jean-Marc pour l'idée de monter là-haut et à Pascal pour le topo clair de l'endroit !
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