Col de Roche Noire versant Est

Situation

Ca pèle de froid !
  • Altitude départ : 1265
  • Altitude sommet : 2620
  • Dénivelé : 1355
  • Temps de montée : 3h30
  • Temps de descente : 2h
  • Orientation : Est
  • Itinéraire :
    • en boucle
  • Accès : Grenoble - Le Rivier d'Allemont


Proposé le Pascal Vassy

Itinéraire

Du Rivier prendre la piste du GR 549 direction Sud.Passer le ruisseau Bruyant.
Au ruisseau du Frénet grimper Ouest dans les vernes.Vers 1600 prendre S-Ouest pour rejoindre la Combe de Roche Noire.A partir de là, l'itinéraire devient évident, remonter une pente direction Ouest.Le col s'atteind par une dernière pente raide S4 sur 50 m.Attention aux corniches surplombantes du col.
Hébergement : Je vous conseille l'Hotel Bar Restau "Le CABRI" au Rivier d'Allemont,Accueil trés sympa, repas et nuit top pour un prix trés serré.

A lire

  • Toponeige Belledonne 2005 par Volodia Shahshahani. Référence : J7 page 295. proposé par Luc

Précautions

Possibilité de monter au Rocher de l'Homme à partir du col, mais il est indispensable d'être équipé en corde, piolet et grampons.

Difficultés

Course sans difficulté sauf la pente terminale S4 sur 50 m et cornichée.

Commentaires itinéraire

Sortie : Col de Roche Noire versant Est

S'il existe un départ de rando que j'adore, c'est bien celui du Rivier. Autant les départs comme Freydière sont glauques dans la froidure du matin, autant Le Rivier resplendit dès les premières lueurs. D'ailleurs il ne faut pas attendre d’être arrivé au village, rien que sur le pont qui enjambe le lac nucléaire* du barrage d'Allemond, le regard est invariablement attiré par les altiers sommets qui illuminent déjà la vallée froide et sombre... Froide on peut le dire, -17° à Roche Taillée et seulement -12° au Rivier, c'est évidemment avec ces températures que j’oublie les grosses moufles dans la voiture, il faudra donc faire avec les gants légers. On pourrait croire à une certaine nonchalance dans ma démarche puisqu'il me faut régulièrement monter les mains dans les poches pour rétablir douloureusement la circulation au bout des doigts. Mais comme vous pouvez le constater, il n'a pas fallu m'amputer d'un doigt puisque j'arrive encore à vous arroser de ma prose, c'est pas de bol !

Après une longue piste à peine montante entrecoupée d'arbres couchés plus ou moins difficiles à franchir avec ma grande carcasse, j'attaque enfin la montée. Une belle trace retapée de ce matin même permet de prendre de l'altitude relativement facilement. Les champs de poudreuse sont omniprésents et me font saliver à la manière de Pavlov... Cependant une couverture nuageuse de plus en plus sombre envahit le ciel jusque là d'un bleu limpide. Le jour blanc montre son nez, ce qui n'arrange pas mes affaires. Peu à peu le massif des Grandes Rousses se cache dans des nuées neigeuses, Caplain avait raison, il est 11h précises et le mauvais temps arrive. Un groupe cosmopolite me rattrape, j'en profite pour les laisser passer, la trace, refaite par un solitaire reste un peu pénible à suivre. Manque de bol, ils s’arrêtent un peu plus haut craignant la tempête, me laissant face à cette neige vraiment profonde.

Mais cela ne durera pas puisque deux jeunes gens plein d'énergie prennent la relève. Les deux cents derniers mètres sont très longs, surtout avec les premiers flocons annonciateurs de la franche dégradation. Il faut bien reconnaître que ceux qui ont fait la trace vendredi sont sacrement burnés, les quantités de neige sous la monstrueuse corniche du col sont impressionnantes. J'hésite entre m'arrêter avant de passer à l'aplomb de cette gigantesque meringue, ou forcer l'allure pour réduire au minimum la durée d'exposition sous les tonnes de neiges de la corniche... J'opte pour la deuxième solution, mais il faut bien reconnaître que je n'ai pas vraiment pu accélérer, j'étais déjà au max. Bref, compte tenu du vent glacial qui souffle au col, je reste avec les deux compères juste sous le col.

Déchausser dans ces quantités invraisemblables de neige n'est pas simple, sitôt le pied posé que la jambe s'enfonce jusqu'à l'aine ! La météo tourne franchement au mauvais, il est temps de déguerpir. Mes deux amis sont déjà prêts et j’apprécie grandement qu'ils me demandent s'ils doivent m'attendre, voilà qui est urbain ! Je décline leur offre puisqu'il s'agit d'assumer son autonomie jusqu'au bout. Seul au monde j'engage mon premier virage, si la visibilité est mauvaise, la neige, elle, est excellente, du coup je me lâche un peu mais dans la seconde qui suit je viens buter sur un bout de meringue glacée... cul pardessus tête juste sous l'épée de Damoclès de la corniche peu avenante... Ah bravo la démarche sécuritaire ! Je rechausse comme je peux, les lunettes de travers, les carreaux plein de neige et de buée...

La suite est heureusement plus agréable, on passe vite sous le brouillard et le jour blanc tant redouté n'est pas si gênant. On trouve tout le long une épaisse couche de neige que j'ai trouvée certes un peu plus lourde qu'hier. Je demande donc à mes Fats de faire ce pourquoi je les ai payés : de grandes courbes à grande vitesse, il faut reconnaître qu'ils excellent dans ce genre d’exercice. Il me faut néanmoins rester près des autres traces pour mieux apprécier les bizarreries éventuelles du manteau neigeux et éviter de me prendre une seconde pelle avec pour corollaire de me geler encore plus les mains dans mes gants de compétiteur – ce que je ne suis pas d'ailleurs.

A la finale une sortie bien agréable, mais il me semble que l'exercice plaisant des grandes courbes a eu un effet néfaste sur ma vieille colonne vertébrale, il n'est pas sur du tout que j'arrive à me lever demain matin....






*Nucléaire puisque sa fonction première est de servir de bassin de rétention d'eau. Eau que l'on pompe vers le haut comme les shadoks savent si bien le faire. Il s'agit en effet de faire tourner les puissantes turbines à l'envers aux heures creuses puisque la particularité du nucléaire est que sa production électrique n'est absolument pas modulable...


Le début de la vrai montée, humm ya bon
la meringue infernale du Col de Roche Noire
Arrêt juste avant la crête pour éviter le vent
bonne neige néanmoins et bonne visibilité plus bas
et il en reste encore de la bonne
Le temps se gâte derrière la chapelle du Rivier
Ca pèle de froid !
  • Date : 10-02-2013
  • Durée : 3h30
  • Dénivelé : 1355 m
  • Altitude chaussage : 1265 m
  • Altitude déchaussage : 1265 m
  • Risque avalanche : 3/5

Commentaires

Michel Pila
13-02-2013 17:11:21

Merci, Ton bivouac ce week-end est une belle aventure! Au fait, ce n'est pas le ski de dimanche qui m'a mis le dos en travaux, c'est la neige à Grenoble qu'il a fallu pelleter hier : Lombalgie aiguë, pas moyen de me lever aujourd'hui.... :x

ced
12-02-2013 12:42:04

Non rassure toi il y a toujours des personnes contentes de lire ta prose !



Autres sorties

Date Titre Auteur
23-02-2014

Difficile de rester les bras croisés à la maison après les conditio...

montagne-a-vaches
10-03-2007

Grand beau et froid, enfin une ambiance hivernale au départ. La petit...

Anny
04-02-2007

Départ tardif, je me décide ce matin pour profiter de la journée qu...

montagne-a-vaches
17-04-2003

grande classique d'initiation, même si la sortie du col, avec un éve...

Hilaire Courau
19-01-2003

Trés belle Combe de Belledonne, beaucoup de possibilités dans le sec...

Pascal Vassy
Identification

Social Media