Le soleil doit briller sans partage aujourd'hui me voilà donc reparti sur ce sommet qui m'a toujours plu. La présence de belles traces sur la directissime orientale m'incite à choisir la voie détournée, celle qui passe par le fond du vallon et le refuge du taillefer. Une belle trace profonde dés le début facile la progression mais elle s’arrête aussi vite qu'elle a commencée. La neige dans ce vallon est absolument vierges de toute traces si ce n'est des bribes anciennes ici et là. Il va donc falloir faire la trace. Comme le sentier passe par une face nord, le travail dans une grosse poudreuse est pour le moins fatigant, il s'agit de prendre son mal en patience.
En plus, au bout de dix minutes je me rends compte de l'oublie de mon sac de bouffe dans la voiture. Compte tenu de l’effort à fournir dans cette profonde, il est évident que je vais tomber en panne de carburant avant le sommet. Rendu sur la crête formant un petit col je m'autorise une fouille du sac en profondeur dans le secret espoir de dénicher un reste d'une précédente balade, mais il faut se rendre à l’évidence, pas la moindre barre de céréale fut elle périmée à se mettre sous la dent,, rien, que dalle, il va falloir sucer des glaçons. C'est bien ma veine, compte tenu de l'objectif à atteindre, je compte quémander une sucrerie à celui qui me rattrapera. Et bien personne ne viendra jusqu'à moi.
Si la première grande traversée du plateau s'est bien passée tout comme sur le raidillon du versant sud qui s'est dérouler à une allure quasi métronomique et facile, la seconde traversée sur l’arête sommitale a été beaucoup plus dure, le carburant commence à manquer, et personne à l'horizon. De plus, alors que je comptais trouver une neige cartonnée facile a tracer, je trouve une couche de poudreuse sur fond mou qui cède malgré mes large semelles. Au loin le sommet se découpe dans un ciel azuré. Une personne y arrive par l'autre vallon, le gros veinard. Plus je monte et moins j'ai de jus, finalement c'est la panne sèche sur une antécime, dont le nom pourrait être l'Infernet, 90m sous le vrai sommet. Alors que je rêvasse à une bonne barre de Mars et ça repart, un collant pipette qui a suivit intégralement ma trace se détourne de mon antécime et fonce droit sur le sommet, il avale littéralement les 100m de dénivelé alors que je suis à l'écart sur mon île déserte. A ça, j'ai voulu la solitude, et bien reste dans ton coin maintenant.
Peu importe, Je renonce a la descente directe par l'orientale, de toute manière la neige directement sur Oulle ne doit pas être terrible. Je vais donc redescendre par où je suis monter, au moins profiterai-je de la dernière partie plein nord encore en poudre légère et totalement vierge. La première partie est en profonde à peine cartonnée, puis une belle descente en sud sur une neige idéale de printemps, dure avec une petite couche de soupe de quelques centimètres, idéale pour descendre en belles courbes dont les traces sont à peine visibles. Puis la grande traversée à la vitesse grand V en belles courbes dans une neige parfaitement homogène. Et pour finir la forêt de bouleaux largement clairsemés qui est magnifique sous le soleil rasant. La neige absolument vierge devient une denrée rare et je goûte chaque virage avec un bonheur consommé du bout des carres, un régal.
Reste plus qu'a pousser des bâtons sur le chemin, ce n'est pas la partie la plus agréable mais ce n'est vraiment pas long. Arrivé a la voiture je me jette comme un sauvage sur le sac de bouffe qui traîne dans le coffre. Il est intéressant de noter la présence d'un bon paquet de neige qui vient sans doute de s'effondrer a deux mètres de la caisse... je prends vite mes clics et mes clacs et file à la maison terminer le bricolage.