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Notre GTV de ces 12 et 13 novembre 2004 s'est déroulée de Richardière à Villars-de-Lans en passant par le Grand Veymont, le balcon Est, La Grande Moucherolle.
Cela correspond au parcours B mais notre GTV s’est transformée en PTV, c’est-à-dire en P‘tite Traversée du Vercors, à savoir que nous avons zappé les extrêmes nord et sud du massif.
Trois raisons à ce zapping : les aléas de la météo, les horaires (d'hiver), et nous, p’tits randonneurs à la découverte d’un immense massif.
Deux journées de marche signifient de revoir les tracés décrits dans le topo ci-dessus, car pour joindre le nord et le sud sur deux jours, il faut courir, ce qui n’est pas prévu ; ou bien marcher toute la nuit, ce qui ne l’est pas non plus ; ou bien encore éviter le maximum de dénivelé en restant alors sur les hauts plateaux et balcons mais nous trouvons bien dommage de ne pas gravir les hauts lieux qui jalonnent la crête orientale du Vercors. Difficile de concilier tout cela d’autant plus que nous connaissons très peu ce massif. Des zones sont totalement dans l’ombre : si dans Belledonne par exemple nous savons à quelques minutes près à quelle heure nous arriverons au sommet, il n’en va pas de même ici où au dénivelé s’ajoute l’inconnue de la distance kilométrique.
Bref, nous verrons bien…
6h40 - Hameau de la Richardière. Merci à Pasc pour la dépose en bout de route à 1200m. Il fait encore nuit, et bien froid, lorsque nous commençons la montée au Pas de l’Aiguille. Le Mont Aiguille sort de la mer de nuage.
7h30 - Nous foulons les hauts plateaux. Givrés. Mais grand beau. Superbe Mont Aiguille qui, jusqu’à la Grande Moucherolle ne nous quittera plus. Quelques minutes après le refuge de Chaumailloux, nous quittons le classique sentier qui mène à la cabane de Pré Peyret afin de prendre un sentier qui coupe en son centre le plateau de Peyre-Rouge. Le cheminement est grandiose dans cette immensité. Seuls repérages : les cairns et le sommet du Grand Veymont.
8h40 - Nous traversons les belles prairies de la plaine de la Queyrie. Le Grand Veymont tout doucement se rapproche. L’Arbre Taillé et d’anciennes carrières romaines jalonnent cette prairie, vers 1800m.
9h20 - Pas des Bachassons, ravitaillement en eau possible. La source n’est pas encore gelée. Petit coucou à la cabane des Aiguillettes quinze minutes plus tard, fort mignonne.
11h00 - 360° au sommet du Grand Veymont. Clic-clac dans la boite. Descente sur le Pas de la Ville. Puis sur Gresse-en-Vercors.
11h45 - Pique-nique sous le Pas de la Ville avant d’attaquer le long, très long, trop long balcon Est en direction de la Grande Moucherolle!
> Petite remarque : au Pas de la Ville je suggérerai de rejoindre la Jasse de la Chau, puis celle du Play et le Pas de Berrièves, voire le Pas Morta encore plus loin avant de descendre sur les balcons. Cela diminuerait la longue traversée sur les balcons.
En gros, il s’agit de tricoter avec la crête entre balcons et hauts plateaux afin d’apporter un peu de piquant à cette traversée. Cela signifie aussi dénivelé et horaires supplémentaires. Mais cela permet de rompre la monotonie du cheminement sur le Balcon Est.
12h20 - Nous prenons donc pied sur le sentier du balcon Est pour une longueur et durée encore indéterminée. Quinze minutes plus tard, un petit ruisseau coupe le sentier, à moitié gelé, mais largement suffisant pour remplir les gourdes. Au loin, mais au loin, nous distinguons la Grande Moucherolle. Nombreux sont les plis sur la carte avant de prétendre caresser son flanc sud tandis que le genou de Franck aurait lui aussi besoin de caresses sur les coups de 14h00… Ouille ouille ouille…
15h15 - Cabane de Peyrouse. Nous faisons le point. En gros une pliure de carte est égal à une bonne heure de marche. Rapides calculs : nous pourrions être vers 20h00 à la cabane des Clos, ou 18h00 au Pas de la Balme au crépuscule, ou… redescente dans la vallée car le genou droit de Franck a quelques sauts d’humeurs. Bein on verra...
A la bifurcation vallée/Balme/les Clos, on décide de monter au Pas de la Balme. C’est le plus court chemin pour aller trouver un bivouac et par ailleurs la montée fait moins mal à Franck. Et en cas de ouille-ouille, nous rejoindrons Corrençon demain matin.
17h45 - Nous franchissons le superbe Pas de la Balme. A l’Est Belledonne, Oisans, Taillefer, Dévoluy sont totalement rosés ; la Grande Moucherolle quant à elle est en flammes tandis qu’une mer de nuage se confond avec l’horizon des plateaux W du Vercors dans des coloris rouges flamboyants. C’est vraiment magique et tellement dépaysant : cinq heures de marche sur les balcons deviennent au fil des heures un peu monotones.
S’agit maintenant de trouver un coin pour dormir : la première cabane fort jolie est fermée tandis que les locaux bétonnés de la station supérieure ouverts mais sales nous paraissent bien peu poétiques. C’est donc finalement dans un petit coin d’herbe que nous posons le bivouac, à 1800m d’altitude, sous le col des Moucherolles. Il est 19h30. Quelques instants plus tard, un grand feu apporte lumière et chaleur. Nuit étoilée. Petit vent, froid. Grandiose.
7h30 - On se lève. Chacun à son rythme pour sortir du duvet, chacun raconte sa nuit : froide, chaude, étoilée, puis les ronflements du type de gauche... hé oui... Bref, tout le monde n’a pas dormi de la même façon. En revanche, température extérieure identique pour tout le monde : -3°C.
8h15 - Décollage vers le col des Moucherolles.
9h00 - Nous découvrons au col, ahuris, l’incommensurable démesure du balcon Est : du Pas de la Ville à la Moucherolle, c’est carrément énorme. Vraiment, nous vous invitons à tricoter.
9h35 - Summit! Et le programme de la journée se déroule au nord entre deux mers de nuages : col des Deux Sœurs, Pas de l’œil, Roc Cornafion, Pic saint Michel et Moucherotte. Au loin le Mont Blanc. Tout cela paraît si simple… Allez on repart car il fait froid et le vent est vraiment très violent.
10h15 - Nous rejoignons le Col des Deux Sœurs et prenons un sentier qui longe à flanc la crête. Suivre les cairns, on reste à une altitude de 2000m environ afin de rejoindre le Pas de L’œil que, comme son nom l’indique, nous n’apercevrons jamais.
En effet, si tout cela est bien beau, si quelques chamois gambadent dans ces grands pierriers, si tout paraît simple… il n’en va pas de même peu après le point 2051m (un couloir qui descend sur les balcons, ça passe ou pas?) car nous nous retrouvons dans le brouillard le plus complet. On n’y voit rien. Troublant. On devine les cairns, puis plus de cairns.
Sous le Pas de l’œil, nous descendons plein nord (enfin, nous pensons avoir été sous le pas de l’Oeil) jusqu’à ce que nous nous rendons compte au bout d’un moment que les arêtes du Gerbier se trouvent à notre gauche et non à notre droite. P’tain?!!! Bein oui faut se rendre à l’évidence : grave erreur s’est produite lorsque nous avons rejoint le sentier vers 1800m, nous l’avons bêtement suivi dans le mauvais sens. Mais pourquoi? Histoire de ne pas se perdre idiot, Hervé allume son Gps qu’il croit vide de waypoints et là apparaît le Pas de l’œil (soigneusement entré par l’ancien propriétaire! Alalala…) Enfin, ça confirme le lieu où l’on se trouve pas! Le sentier Perronard est bien de l’autre coté du vallon.
Vu la purée de pois nous décidons de ne pas faire marche arrière et de poursuivre sur notre mauvaise route. Le temps que nous avons perdu à faire de l’orientation sera difficilement rattrapable. Quant à la vue ce n’est pas aujourd’hui que nous pourrons observer les belles couleurs des forets de la Fauge.
12h00 - Nous tombons effectivement comme prévu sur le téléski des Jaux. Grrr! Nous poursuivons la descente jusqu’à 1520m où une pancarte indique le sentier du Chalet de la Fauge (non indiqué sur la carte). Et c’est par un petit sentier bucolique en foret que nous rejoignons le vallon de la Fauge.
13h15 - Alors, alors? Cabane de Roybon et Gr91 jusqu’à Lans et éventuellement le Moucherotte ou descente sur Villars-de-Lans? Dur de poser le pour et le contre. On déroule la carte, on compte les plis. Ceux-ci vont nous faire arriver vers 18h30 au Moucherotte : dans la nuit donc mais aussi dans le brouillard. Peu d’intérêt sur le plan paysage. Bref calcul également, nous en sommes à 18 heures de marche environ depuis hier… n’aurions-nous pas mérité un peu de chaleur et de réconfort?!
Allez zou, option Villars, ses bières et ses restau! Nous rejoignons le village par un joli sentier qui longe le ruisseau de la Fauge. Par moment, un rayon de soleil transperce la couche de nuages et vient apporter un peu de lumière aux couleurs de l’automne. Nous voilà au Pont de l’Amour à 13h50 et trente minutes plus tard à déguster une bonne bière dans un restau bien chaud. Tchin, tchin!
15h00 – Office de Tourisme de Villars, nous prenons le car qui en cinquante minutes nous descend à Grenoble. Sourires à l’idée de terminer tout cela à pied. Mais oui, pour une prochaine fois!
Quelques additions donnent un peu le tournis à moins que ce ne soient les bières et les virages : sur ces deux journées, nous aurons fait environ 45km kilomètres, 2850m de D+, 3050m de D-, et 19h00 de marche. Un troisième jour aurait été bienvenu pour rejoindre Grenoble sagement.
Pour info, il faudrait ajouter à notre périple pour rejoindre Grenoble environ : 1000m de dénivelé positif (col Vert, Roc de Cornafion, Col de l’Arc, Pic saint Michel, Moucherotte) et environ 2200m de dénivelé négatif.
Et si nous étions partis de Chatillon-en-Diois... ;-)
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