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Sortie du 21 août 2014
J’ai beaucoup hésité : depuis Prapic… ou depuis les Gourniers ? Le premier itinéraire, apparemment le plus connu (bon topo sur bivouak) me tentait, mais l’arête n’était-elle pas un peu trop à risque ? Quand j’ai trouvé ensuite, sur un autre site, un topo (très sommaire, j'aurais dû me méfier) sur l'itinéraire depuis les Gourniers, et qui disait qu’il suffisait, du Col de la Règue, de monter sur la crête "sans difficultés majeures" et de là au sommet, j’en ai conclu (naïvement !) qu’il devait être plus facile que le précédent. Et donc le lendemain matin, me voici, dès 6h45, tout content, sur la ligne de départ aux Gourniers !
Il fait beau et frais, j’ai tout le temps d’admirer le long vallon encaissé du torrent de Réallon. Changement de décor et d’ambiance (et de direction..) après la cabane du Pré d’Antoni, où la vue s’élargit considérablement, découvrant peu à peu l’immense combe herbeuse, vallonnée et étagée qui s’ouvre au-dessus, avec pour toute compagnie des vaches à toutes les altitudes, deux marmottes curieuses au point de ressortir de leur trou quand on les interpelle, ainsi qu’un crapaud peu farouche. Plus haut encore, du Mourre Froid jusqu’à la Pointe de Serre, un vaste cirque rocheux barre l’horizon. J’ai zappé au passage le cabane de Chargès, mais pas le Col de la Règue que j’ai fini par atteindre sans encombre grâce aux losanges rouges et aux cairns !
Mais au Col, ce que je craignais en voyant se rapprocher l’arête sud déchiquetée qui monte à sa gauche vers le Mourre Froid s’est confirmé : le plus dur est devant moi ! Vu le topo (complètement irresponsable !), je ne m’attendais pas exactement à ça... Evidemment je suis tout seul sur cet itinéraire depuis le départ, mais je décide de tenter, je verrai bien, quitte à redescendre au Col si ça s’avère trop risqué. Et ça commence fort, avec une petite escalade sur le fil du premier ressaut. Et puis, ma foi, une fois en haut (ouf), le jeu recommence à zéro : je mets mon pied droit ici, et ma main gauche là, ça tient bien, et hop je m’élève d’un nouveau mètre, et après, c’est par où que ça passe le moins mal, à gauche pas question, tout droit heu…, mais à droite, mais oui une petite vire me tend les bras... Bref, je progresse, très lentement mais sûrement, au-dessus du vide, mais qui ne m’impressionne pas outre mesure, trop occupé que je suis à chercher mes prises... Certes l’arête me parait bien longue, avec ses grimpettes et ses désescalades successives, mais tant pis, je prendrai le temps qu’il faut. Et tout doucement, je l'avale, cette arête – heureusement qu'il y a de temps un temps une petite portion horizontale facile sur le fil, ça redonne de l’espoir… Et c’est ainsi que je me rapproche peu à peu du raide éboulis qui, au bout, va me mener sans problème jusqu’au sommet, où ma montre me rappelle à la dure réalité : il est déjà 14h20 (et pas 13h comme prévu à mon planning perso) !
Là-haut, tour d’horizon à 360° bien sûr (les Ecrins !! Mais aussi le Viso, et tous les massifs des Alpes du Sud), bref échange avec 3 randonneurs venus par l’itinéraire de Prapic et qui s’apprêtent à redescendre, comme moi, par le Col de la Montagne haute, bref pique-nique dans le "salon de pierre" bien abrité du vent, vite il faut redescendre, mais un couple de randonneurs arrive à son tour, toujours de Prapic, d’où re-papotages sur les sommets à l’horizon, et enfin j’entame la descente (il est 15h25 !).
Elle sera fort agréable et bien plus rapide que la montée, mais je ne rencontrerai toujours personne ! L’arête nord-ouest, elle, ne me pose aucun problème, et du Col de la Montagne Haute je trouve aisément le meilleur départ pour dévaler l’immense éboulis ; la caillasse aurait gagné à être un peu plus fine, mais bon, ça fait quand même du bien de retrouver aussi vite le sentier de montée puis la cabane de Chargès toute fumante, et bien visible cette fois d’au-dessus. Le reste du trajet paraît certes un peu plus long qu’à la montée, surtout la redescente (avec ses remontées un peu agaçantes !) du vallon de Réallon. Mais de retour au parking à 19h pile, je suis tellement content de ma journée que j’en oublie d’embarquer mes bâtons de rando tout neufs dans ma voiture (ça n’aura pas échappé à tout le monde !)… Je ne m’en apercevrai qu’à mon retour à Digne, où il ne me restera qu’à en racheter une nouvelle paire avant ma prochaine sortie en montagne…
Date | Titre | Auteur | ||
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22-08-2015 | Julie le souhaitait, nous y sommes allés! Nous partons des Gourniers... | Christian Delale | ||
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