Sortie : La malédiction de la Dent

Suite à la belle balade d'hier au Pelisson (en vol et à moto), je n'ai pas trop envie de faire des kilomètres aujourd'hui. Ce sera donc une Dent de Crolles. Après avoir laissé la voiture à l'attérro de Saint Nazaire, un mini bus wolkwagen me monte jusqu'au plateau plutôt qu'au Col du Coq. Ce qui augmente singulièrement le dénivelé puisqu'il faut 1100 m pour atteindre la croix... Au Col des Ayes, petite déconvenue, le vent est du nord contrairement à l'annonce faite par Caplain... La bise reste cependant très fréquentable. La fin de la montée est tranquille d'autant plus que tous les randonneurs qui me précèdent ont disparu. La dernière partie au Pas de l’Oeil est faite dans un air parfaitement calme comme toujours. La surprise sera en arrivant sur le plateau sommital. En débouchant sur le sommet, c'est une bonne nouvelle, le vent est nord certes mais vraiment pas fort. Je claque la croix et file installer la voile plus au nord.

Comme le font tous les kadors, j'étale la voile vers le nord-ouest pour passer par dessus la brèche... C'est vraiment pas évident de croire que l'on va pouvoir passer par-dessus la crête qui descend mollement vers le nord... Mais il suffit d'imaginer le plan B (qui consiste à viser un terrain plat de secours en contrebas) et de bien le garder à l'esprit. Il faut vraiment faire confiance aux performances des nouvelles voiles car cela réclame une sacrée finesse.

Une fois prêt au décollage, force est de constater que la brise est un peu plus soutenue et surtout orientée ONO... C'est vraiment pas bon pour un décollage Est mais enfin il faut y croire. La voile monte vite dans cette brise maintenant soutenue et me voila qui part à la dérive, 50cm au dessus du sol pendant un moment, trop longtemps à mon goût. Je guide la voile pour rester au plus près de la crête. Et dès que celle-ci prend plus de pente, je m'engouffre à droite et passe la crête vent de cul, toujours les pieds trop près du sol. Finalement le gouffre s'élargit, la pression retombe mais rétrospectivement je pense ne pas avoir pris une marge de sécurité assez grande.

Le vol est calme, bercé par un vent du nord badin. Cette Dent de Crolles est maudite pour moi, j'y prends un nombre de buts incalculable et quand ça vole... c'est pour y faire des décollages techniques sans aucune marge de sécurité.... J'ai horreur de voler à la Dent de Crolles.