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Sortie : Sous l'orage !

Vallée de la Haute Bléone

Données de la sortie

Météo GIF
  • Date : 27-07-2016
  • Durée : 6h30
  • Dénivelé : 970 m
  • Sport : Randonnée

A peine ai-je repéré cette boucle parfaite surlignée sur IGN, dans un endroit encore inconnu de moi, que l’envie me prend de la parcourir au plus vite… Je choisis le sens anti-horaire, c’est-à-dire partir vers le nord (Saume Longe/Mariaud), et me réserver le petit sommet de la Tête du Rocher Troué au sud pour la fin du parcours (mais évidemment ça peut se faire aussi bien en sens inverse). Aussitôt pensé, aussitôt fait. Une première reconnaissance très partielle, le 26, me permet de confirmer qu’il est bien préférable d’effectuer le trajet des Eaux Chaudes jusqu’à Saume Longe par le merveilleux sentier qui grimpe sur la montagne (et que j’ai pris à l’aller) que par la piste carrossable que j’ai prise au retour (et dont le principal intérêt est la vue plongeante vertigineuse du pont qui enjambe des gorges très profondes – si on y tient, y faire un saut en voiture).

Une fois rejoint le chemin à l’approche de Saume-Longe, je tombe stupéfait sur la récente stèle en hommage aux victimes du crash de l’Airbus de la Germanwings, il y a un peu plus d’un an : je ne m’y attendais pas, mais en effet, derrière le monument se dresse le sommet de la Grisonnière que j’avais gravi il y a quelques années, en redescendant par le col de Mariaud au nord-est duquel l’avion s’est écrasé, faisant 150 victimes (autant de tiges métalliques constituant la stèle ?). Vu l'heure j'ai ensuite fait demi-tour à Saume Longe, après avoir échangé quelques mots avec l’un des 3 derniers habitants permanents de ce joli hameau…

Le lendemain, la météo du coin prévoyant pour toute la journée un soleil radieux dans un ciel tout bleu, me voilà reparti, mais de plus bonne heure, pour le circuit complet. Une fois au parking (à 8h10), je ne résiste pas au plaisir de reprendre le sentier de la veille jusqu’à Saume Longe. Certes il monte raide puis redescend plus doucement, d’où un dénivelé plus important que par la piste en montée progressive, mais quel régal (par ex. les nombreuses trouées sur les hauts sommets tout proches). A partir de Saume Longe, je découvre…

Et d’abord le sauvage et secret vallon de Reybaud, dont je quitte sans déplaisir le terrain austère des robines pour des pentes plus riantes, au fur et à mesure que je m’élève sans effort sur le beau sentier en balcon. Il fait doux, le vallon s’élargit peu à peu, se referme, les buis se multiplient, et soudain, sans prévenir, le panneau "Vière" sur un arbre (il est 10h50). Et derrière la végétation foisonnante, que vois-je… un humain, le visage protégé par un masque, il sort d’une maison en travaux ! Il m’a vu venir, la conversation s’engage. Il est l’unique habitant de ce village ruiné (sauf en hiver quand même…), et s’active à achever la rénovation de la seule maison encore debout (l’ancienne école du hameau). Faut vraiment aimer la solitude dans ce coin du bout du monde… Il m’invite à visiter la petite église, volontairement à moitié restaurée, et à refaire mon plein d’eau à sa source, la seule et unique, car une rude montée m’attend. Tiens, il y a une seconde personne, une dame, qui m’indique aimablement l’endroit de la source derrière la maison, ils sont donc deux, ça change tout !

La suite du périple sera assez rude en effet, encore plus de 650m de dénivelée montante parfois bien raide, d’abord dans des robines, puis par bonheur dans des zones plus humaines, où alterneront sous-bois, cols, clairières herbeuses, petits pierriers, etc. Avec toujours, ici ou là, une merveilleuse touffe de lavande sauvage à l’odeur enivrante. Les changements de direction sont nombreux, et malgré le balisage irréprochable je m’interroge plusieurs fois sur la suite de l’itinéraire… Mais à chaque fois un trait jaune ou un cairn salvateurs me sauvent in extremis du désespoir ! Vers 13h, je pique-nique en sous-bois juste après la clairière à la cabane écroulée. Une demi-heure, et c’est reparti. C’est ainsi que je finis par arriver (vers 14h15) à la clairière entre les deux sommets. Petite hésitation, et je choisis finalement d’y aller voir d’abord à gauche sur le petit Sommet de la Croix par les rochers de l’arête (encombré, mais belles vues vers le nord et le sud), puis en face sur la Tête du Rocher Troué (pas vu de rocher troué, mais par contre en haut un superbe panorama).

Il est passé 15h quand je me décide à en redescendre (10 minutes !). Tiens, quelques gouttes !? Je lève la tête, il y a en effet quelques gros nuages noirs au-dessus de moi, mais hier c’était pareil, puis le plein soleil était revenu. A peine de retour à la clairière, j’entends quelques grondements lointains, et une petite pluie fine rafraichit l’atmosphère. Pas inquiet pour un sou, je m’enfonce en sous-bois pour la descente, encore assez longue, mais ce sera toujours plein est, jusqu’au parking. Or l’orage s’intensifie, et il pleut maintenant en continu. Je presse le pas. Et voilà que, pour la seule fois de la journée, je perds la trace ! Une croix jaune sur un arbre m’interdit le passage qui semble évident, mais où aller sinon ? Je ne trouve rien, je m’énerve, et décide (stupidement) de garder la même direction, hors trace. Mais soudain un sinistre craquement, juste après un gros éclair, me pétrifie. Que faire, pas d’échappatoire si ce n’est descendre au plus vite… mais par où ? Je sors la boussole, je filais plein nord (!), j’oblique donc à droite toute, je dévale la pente toujours hors trace, et sous une pluie battante et un orage devenu violent je retrouve enfin (miracle !) mon sentier perdu ! Déjà trempé jusqu’aux os des pieds à la tête, je me rassure comme je peux en me rappelant qu’enfant, les villageois disaient que rien n’est pire qu’un orage "sec", et que plus il pleut fort, plus il y a d’espoir qu’il se calme rapidement (vrai ou faux, je n’en sais rien, mais là j’ai très envie d’y croire)… N’empêche, voilà qu’il grêle maintenant, et que ça tonne presque en continu ! Tant pis pour ma mini-cape de pluie dans le sac à dos, je ne vais pas me poser pour l’extraire, ça ne servirait plus à rien, je ne pense qu’à descendre le plus vite possible sans perdre une seconde, dans le sentier devenu ruisseau... Et ce n’est que trois quarts d’heure après que j’arriverai enfin à ma voiture, toujours sous l’orage (un peu moins violent tout de même) et la pluie toujours battante. Je plonge dans ma voiture (en même temps qu’un autre randonneur, descendu au pas de course de je ne sais où, se jette dans la sienne !). Décompression, on se calme, puis retour tranquille à Digne, le chauffage et la ventilation à fond, ça fait du bien, je suis bien au chaud quoique tout détrempé, la vie est belle…

Creative Commons licence
Trouée vers l'Est (Coste Belle)
Saume Longe et Pic des Têtes
Monument aux victimes du crash du 24.3.2015
Dans le vallon de Reybaud
Arrivée à Vière
Panneau explicatif
intérieur de l'église de Vière
Source de Vière
Montée dans les robines
Reagrd arrière sur Vière
Vallon de Pré Fourcha
Grande clairière avant les 2 sommets
Sommet de la Croix
Du Sommet de la Croix vers le Nord
Du Sommet de la Croix vers le Sud
Tête du Rocher Troué
Crête et sommet de la Grisonnière
Chaine de la Blanche

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Date Titre Auteur
31-07-2016 Retour partiel Avatar de anonymous Geoffroy Rémi

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