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La Dent Parrachée voie normale depuis le Plan d'Amont

Plans d'Aval et d'Amont

Données de la sortie

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  • Date : 22-06-2003
  • Durée : 1h15 + 4h30
  • Dénivelé : 1656 m
  • Participants : Bernard (responsable de la course), Michèle et 9 autres cafistes stéphanois
  • Sport : Randonnée

Compte-rendu rédigé le 18 septembre 2016.

Depuis que je m’étais initié à l’alpinisme en juin 2001, je ne rêvais que d’ascensions de hauts sommets inaccessibles au simple randonneur, tout en poursuivant mes habituelles randonnées en montagne. Mais mes débuts dans cette nouvelle discipline furent poussifs ! En 2002, c'est dans des collectives avec guides (accompagné de mon neveu Olivier pour les deux premières) que j'ai tenté mes premières courses : après un Râteau Ouest réussi de justesse malgré une neige fondante et un épais brouillard (rien vu !), il a fallu faire demi-tour sous le Dôme des Ecrins pour cause d’orage violent suivi de tempête de grêle puis de neige ! Idem au Brec de Chambeyron, où la neige tombée en abondance durant la nuit mit fin à mes espoirs dès le refuge. Heureusement, une semaine plus tard, on a remis ça, et on a vaincu le Brec ! En 2003 je décidai de tenter ma chance au CAF : demi-tour sous le Pic de l’Etendard pour cause de retard excessif ! Et demi-tour aussi au Grand Paradis pour cause d’orages impressionnants au-dessus du refuge ! Déçu mais tenace, je m’inscrivis alors à la Dent Parrachée.

Nous étions 12 en tout, soit 4 cordées. C’était ma première sortie avec Bernard, notre "chef de course" du jour, réputé, à juste titre, pour sa très grande compétence. Il cherchait un 3ème client pour sa cordée, et personne ne semblant se décider, le "petit" nouveau que j’étais se proposa, naïvement, et il accepta. Ce samedi 21 juin, de Saint-Etienne au Plan d’Amont, puis du parking au refuge, ce fut impeccable, le gardien étant, de plus, très sympa. Même la nuit fut, pour une fois, pas trop pénible…

Mais le lendemain, finie la rigolade : réveil à 3h20, départ à 4h30… et à vive allure qui plus est (mécontent, je soupçonne même Bernard de ne pas vouloir se laisser distancer par un groupe parti juste devant nous !). Mais peu à peu je m’y fais, bien obligé, et me concentre sur la rude montée du grand couloir enneigé sous le Col. Mais vers le haut la neige se fait plus rare, et les éboulis schisteux (je hais le schiste !) sont assez pénibles. Mais ça va, j’ai pris le rythme. Après le Col, la remontée de l’arête ouest est une autre affaire, mais dans les blocs le dernier de cordée que je suis se sent plutôt à l’aise. Cela dit la montée est longue et soutenue, il faut souvent mettre les mains, et le rythme lui aussi est soutenu, si bien qu’au bout d’un certain temps la fatigue se fait quand même sentir, et l’idée de faire une halte se fait jour. Je résiste un moment, mais finalement je me décide, et demande à Michèle qui me précède dans la cordée de transmettre à Bernard mon souhait de faire une petite pause. La réponse ne tarde pas : "Pas question !!!". Je suis interloqué, mais que faire, le ton ne semble pas prêter à discussion… On continue donc de grimper, et par chance on va arriver, pas très longtemps après, à une sorte de replat où on vire à gauche - en fait, c’est le débouché sur la superbe arête faitière toute enneigée, avec enfin la vue sur le sommet là-haut tout au bout. "On fait une pause", déclare le chef, magnanime. Ouf, je décompresse ! Petite boisson chaude, fruits séchés… Et les autres cordées, derrière ? Ben, ils devraient pas tarder… La suite n’est plus qu’un pur régal, la remontée de l’arête se fait toute seule, c’est la voie triomphale vers le sommet, où on arrivera à 9h, et où on attendra les autres… un certain temps ! Je comprends qu’on a dû monter à bonne allure... En tout cas, je savoure comme rarement ce triomphe, même pas gêné par le fait qu’on est loin d’être seuls au sommet…

Quant à la descente, qu’on va faire par la face sud, en parfaite condition d’enneigement, et la brèche puis le couloir de la Loza, j’en garde le souvenir d’une sorte de rêve éveillé. C’est moi qui comme il se doit me retrouve soudain en tête de la cordée. Tout fier de donner le rythme dans ces pentes fort raides, je reste très concentré, un peu surpris d’abord, mais finalement à l’aise (j’en suis presque étonné moi-même). Bernard me donne de loin en loin quelques conseils ou indications précises, notamment sur la direction à suivre évidemment. Il me félicite même de mon bon rythme (je m’en souviens encore aujourd’hui...), et tout se passe sans problème jusqu’au retour dans le vallon de la Fournache, puis de là au refuge, où on va mettre les pieds sous la table vers 12h15. Timing parfait, sacrée journée, souvenir impérissable ! Et véritable course porte-bonheur, puisqu’à partir de là je vais enchaîner, toujours avec le CAF, mes deux premiers et magnifiques "4000" que sont d’abord le Castor (un pur joyau !) 8 jours après, puis 15 jours après ce dernier, la Pointe Gnifetti du Mont Rose…

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Refuge de la Dent Parrachée
Remontée du couloir vers le col de la Parrachée
Enfin le sommet en vue
Le sommet
Du sommet vers le sud-ouest
La face sud pour la descente

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