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Pointes de la Porte d'Eglise (2812) par le lac glacé depuis le Curtillard.

Lac Blanc de la Grande Valloire

Données de la sortie

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  • Date : 30-09-2016
  • Durée : 3h45
  • Dénivelé : 1900 m
  • Sport : Randonnée

Voilà un bon moment que je voulais de nouveau aller traîner du côté du vallon de la Grande Valloire. La fois dernière, c'était il y a une dizaine d'années et je m'étais contenté avec délice des lacs de la Folle, Blanc et Noir en plein débâcle. Cette fois-ci, j'avais envie d'aller un peu plus haut, au moins jusqu'au lac Glacé et pourquoi pas la Pointe sud de la Porte d'Eglise.

Je pars un peu avant 9h, déposé par le minibus de la ligne G60 au Pont de la Valloire. Un bon rythme sur le sentier efficace et agréable dans la forêt sauvage et préservée m'amène rapidement aux chalets de la Valloire. La lande à myrtilles flamboie de rouge. Avec le bleu du ciel, le jaune de l'herbe et le vert des genévriers, c'est un bonheur pour les yeux ! La fragrance de la montagne sans vernes réjouit mes narines et le silence absolu m’apaise. J'enchaîne sur un petit nuage, longeant le torrent au débit automnal, toujours dans la lande alpine si réjouissante. L'arrivée au Lac Blanc est grandiose, cerné par les cimes austères du Rocher d'Arguille, du Pic de la Grande Valloire et du Rocher Gris. Le bleu laiteux et turquoise du lac ressemble à un morceau de ciel qu'on aurait figé dans l'eau. La flamboyance des myrtilliers est à son comble et je savoure une longue pause sur ces rives parfaites.

Il faut pourtant s'extraire pour aller voir les autres merveilles de ce vallon préservé du pastoralisme. La grimpée jusqu'au lac Noir est vite avalée. Des linaigrettes toutes cotonneuses bordent une mare annexe. Le soleil scintille sur les eaux calmes. Au loin, le sifflement d'une marmotte souligne le silence parfait. La communion est intense, le bonheur d'être en montagne à l'état pur.

Je poursuis pourtant mon chemin jusqu'au Lac Glacé où l'ambiance change radicalement. Ici, c'est un hymne à la roche, au minéral. Pas une touffe d'herbe en ces lieux qui semblent stériles. Un désert parfait et absolu. Pourtant la symphonie des couleurs est toujours là. Le vert des roches chloriteuses, les stries blanches et noirs des gneiss lités, le rouge du fer, le strass des paillettes de micas, le blanc de la neige...

Je contourne le lac en suivant les vagues traces et les quelques cairns menant au col de la Valloire et repère le couloir menant au vaste replat bien visible sur la carte. Une maigre végétation incongrue borde le couloir sur sa rive gauche, permettant d'éviter le pierrier instable et désagréable en son centre.

Une fois sur le replat, c'est un océan de blocs constellés de tâches de neige qui m'attend. Je navigue tant bien que mal dans cet environnement malaisé. Ici, plus une trace de vie. Pas de cairns, pas de traces, un espace vierge, primitif où l'on est forcement que de passage. Je n'ai pas le topo et au jugé je tente de gagner l'arête séparant la Pointe de Comberousse et la Pointe sud de la Porte d'Eglise. Dièdres couchés et vires caillouteuses se succèdent. Il faut être attentif à ses mains et à ses pieds. Je gagne l'arête, plate selon la carte. Effectivement le dénivellé est à peine d'une vingtaine de mètres sur les 300m qui me séparent de la pointe. Pourtant, elle n'est franchement pas engageante. Le rocher est pourri, branlant. Des blocs se tiennent en équilibre improbable, menaçant de verser sur le vallon du Gleyzin. Je ne suis pas du tout à l'aise alors je redescends en contrebas, préférant naviguer vers l'Ouest au travers des vires et des dièdres au rocher plus francs. Bon an, mal an, je parviens au pied de la dernière difficulté, une dalle couchée d'une dizaine de mètres. Vue du bas, c'est un peu impressionnant ! C'est toutefois facilement que le sommet et son cairn ajouré sont atteints. Je savoure longuement le paysage immense, magnifié par la visibilité excellente en ce jour. Au loin, je vois un randonneur au sommet du Puy Gris. La Pointe de Comberousse, gros tas de caillou est inquiétante. Le sud de Belledonne, à contre jour est hérissée de pointes et de pics. Au loin les glaciers de l'Oisans, de la Vanoise, du Mont-Blanc etincelent.

Puis vient le moment de redescendre. Avec mes tergiversations à la montée, je n'ai pas repéré de passage évident pour la descente et c'est un peu tendu que je chemine pour regagner le replat. Je reste très concentré, évitant toute précipitation car le terrain est tout de même plutôt exposé. Une fois le replat atteint, je souffle un peu et regagne une complète sérénité. Le reste de la descente, baigné dans ce doux soleil de septembre a des allures oniriques. J'ai une petite demi-heure d'avance sur le bus. Petite demi-heure que j'emploierais à rêvasser dans l'herbe tendre à ce beau sommet qu'est la Pointe sud de la Porte d'Eglise.

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Lac Blanc de la Grande Valloire
Lac Noir de la Grande Valloire
Lac Glacé de la Grande Valloire
Pointe de la Porte d'Eglise : au pied du mur
Cairn sommital de la Pointe de la Porte d'Eglise
Pointe de Comberousse et Puy Gris
Arête entre Porte d'Eglise et Comberousse
Forêt de pics
Torrent de la Valloire
Lande alpine sous les chalets de la Valloire

Commentaires

Greg_
05-10-2016 11:12:00

Merci pour les compliments, ça fait plaisir :-) Et oui, le but c'est aussi de donner envie d'y aller !

olivier lochard
04-10-2016 09:19:41

belles photos joli et élégant descriptif ça donne envie d'y aller :!:



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