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Sortie : à décorner les boeufs...

Sainte-Croix, l'entrée fortifiée de la Chartreuse

Données de la sortie

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  • Date : 30-04-2017
  • Durée : 1h30
  • Dénivelé : 690 m
  • Sport : Randonnée

Une journée correcte dit la météo. Eh ben on va y aller voir, j’ai justement un bout de Pilat Nord encore inexploré, et qu’il me tarde de connaître.

A Sainte-Croix, parking encore désert de bon matin, il fait beau, mais ça souffle. Bah, le vent… j’ai l’habitude ! Je me lance donc, d'abord sur un bout de trajet connu depuis peu (jusqu'à la Croix du Sud), puis dans l’inconnu avec la longue montée vers le Sud, où je ne rencontrerai pas un chat. Seul le vent (d’Est ou du Sud ?) me tient compagnie, normal, on annonce un changement de temps imminent. Je me retourne souvent pour profiter de belles vues arrière. Seul problème : à la traversée de la route au pt 683, le sentier censé continuer en face (sur IGN) est inexistant… Je finis par prendre celui (également sur IGN) qui remonte plus loin à gauche sur la crête, ouf, pas de panique. Si bien que j’arrive assez vite sans encombre au sommet du Montivert, sympa, mais rien de spectaculaire, et la fenêtre vers l’Est entre les arbres me fait comprendre que, comme attendu, ce n’est pas encore aujourd’hui que je verrai le Mont Blanc !

La suite, en descente en sous-bois vers l’Est, sur un sentier plus aventureux, parait plus excitante. Tiens, une trace à droite : elle me mène droit à un beau point de vue bien dégagé sur la vallée du Rhône tout en bas… mais aussitôt arrivé, une violente rafale me renverse, et me voilà à terre dans les genêts ! J’essaie de me redresser pour prendre une photo, mais c’est impossible, et je la ferai donc assis par terre, cramponné à mes genoux !

Même chose une fois arrivé au vaste terre-plein : la vue y est encore plus belle et panoramique, mais le vent continue à y souffler en tempête : sa violence est impressionnante, mais je ne m’en plains pas, j’ai toujours aimé ça ! Pour les photos, je m’adosserai donc dorénavant à un arbre ou un rocher… Le sentier vers Bélize me ravit, et j’y croiserai mes premiers humains du jour (deux coureurs avec leur chien, puis d’autres encore). En sous-bois j’entends en permanence un bruit d’avions au-dessus de moi – encore le vent, évidemment ! Les multiples pierres éparpillées au lieu-dit Château de Bélize me laissent rêveur, j’y erre longuement… encore un mystère de plus dans ce Pilat a priori si brut de décoffrage !? Sur la suite du toujours superbe mais étroit sentier de crête, un peu plus à l'abri du vent, ce sont cette fois des vététistes que je croise ou qui me doublent (faut que je me gare à chaque fois)… ils sont si nombreux que je finis par croire à une course - mais non me dit l’un d’eux : c’est juste que c’est dimanche ! Est-ce pour cela que j’ai loupé le sommet du Crêt de Baronnette ? En effet le sentier redescend… donc demi-tour : je finis alors quand même par trouver ce sommet que rien n’indique dans ce bois et que seul un amas de rochers permet me semble-t-il d’identifier...

De la suite, je retiens surtout cette vue magique (j'en oublie presque la violence du vent !) qui m'attend au bout du chemin après le passage à découvert dans la lande, en poursuivant à droite à l’intersection vers la Grand-Brache : malgré, hélas, une chaîne des Alpes quasi invisible dans la brume tout au fond, la vue sur le ruban lumineux du Rhône qui serpente paresseusement tout en bas au creux de sa large vallée vaut largement le détour…

De retour sur le chemin vers le Grand-Brache, ça se gâte : je croiserai cette fois des trialistes (j’aime pas, d’ailleurs ils me saluent pas… sauf deux, quand même !), puis plus bas, comble de l’horreur, des quadistes (qui ne saluent jamais personne). Par chance je peux aussitôt après renseigner deux charmantes randonneuses désireuses d'aller au château de Bélize - ça fait du bien ! Dans la dernière grimpette (qui permet d’éviter la route) au-dessus de la Grange Rouet, j’aperçois par hasard une sorte de sculpture dans la forêt, je m’approche. En principe je n’apprécie pas ces zartistes qui déposent leurs chefs-d’œuvre en pleine nature ; mais là pour le coup, cette jeune femme sculptée dans un tronc, censée donner forme humaine (et un joli prénom : Lou) à une sœur jumelle du sculpteur morte à la naissance, ce qu'il ignorait totalement depuis plus de soixante ans (c’est expliqué dans un poème joint)… étonnant, non ?

Mon petit circuit s’achève enfin avec la fascinante descente plein nord (le vent s'est un peu calmé), où j’en prends encore une fois plein les yeux, de la vallée du Gier au Lyonnais et aux sommités boisées qui me séparent de la vallée du Rhône ; avec, pour terminer en beauté, la plongée progressive, comme un zoom tout en douceur et au ralenti, sur la Chartreuse dont les murs vénérables, les tours rondes du portail et le superbe clocher se rapprochent insensiblement à chacun de mes pas…

Creative Commons licence
Sommet du Crêt de Montivert
Vers le Château de Bélize
Château de Bélize (détail)
Sommet du Crêt de Baronnette
Vallée du Rhône (détail)
Le Rhône
Sommets du Pilat Sud
Lou
Les deux maisons de la Grange Rouet
L'entrée de Sainte-Croix

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