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Après une première reconnaissance très partielle (Col St-Thomas - Rocher de Montlune en A/R), me voici donc parti pour la "totale"… Ce matin la météo est mitigée (soleil et nuages ne cessent de rivaliser), donc idéale par les temps qui courent ! Par chance, le brouillard qui au début cherchait à s’en mêler abandonnera le combat juste au-dessus du Col St-Thomas.
Disons-le tout de suite : je n’ai pas vu un chat (qu’il soit bi- ou quadripède) de la matinée. Autrement dit : solitude quasi garantie dans les Bois Noirs (idem pour mes précédentes randos dans ce massif), du moins en semaine… et je ne m’en plains pas, le seul inconvénient étant que personne ne vous renseignera en cas de doute sur l’itinéraire ; mais ici ça fait partie du jeu, donc go !
Le prélude en forme de demi-cercle approximatif vers le Sud (entre la Croix St-Martin et le Col St-Thomas) me plonge aussitôt dans l’ambiance des lieux : je me fraie mon chemin, parfois bien herbeux, en sous-bois, dans une sorte de petite jungle : troncs couchés, monceaux de branchages, ferme à l’abandon, murets d’un autre âge aux pierres moussues, sentier disparu sous la végétation foisonnante, bref, les Bois Noirs dans toute leur splendeur, comme j’ai appris à les aimer... Au Col, je m’enchante du vieux panneau métallique rouillé (tout un symbole, là encore) sur l’Auvergne et la France, un must qui m’avait échappé lors de ma sortie de reconnaissance !
Mais une fois arrivé à la clairière 1190, à quelques minutes du Rocher de Montlune, l’idée me prend soudain de rebrousser un peu chemin pour aller chercher le "vrai" sommet de Montlune, 5m plus haut, dans les grands sapins de la butte. Je venais en effet de repérer au passage, juste avant, quelques mètres de vieille piste bien encombrée à droite du chemin, et je m’étais dit que c’était peut-être bien par là qu’on pouvait accéder au vrai sommet. Donc demi-tour ! Je retrouve la vieille trace, mais quelques mètres après, plus rien. Qu’à cela ne tienne, je continue en bartassant dans le bric-à-brac de branches et de troncs pourris, je veux mon sommet ! Et à force de fouiner et de tournicoter, je pense enfin y être arrivé : un grand fouillis avec, tout autour, aucun point plus haut. Photo, puis retour. Oui mais… d'où suis-je arrivé ? D'ici... ou de là ? Soudain j’ai un gros doute : tout autour, à 360°, le même spectacle de hauts sapins avec de gros amas de troncs et de branchages entremêlés au sol. Le soleil, au zénith, ne m’est d’aucun secours. Délicieux petit instant de panique… Ne reste plus alors qu’à sortir de ma poche boussole et carte IGN (d'alleurs tronquée : le sommet est juste hors carte, je l’ai donc rajouté au crayon dans la marge !). Après un examen attentif (on se calme…), je décide qu’en mettant le cap au SE, je finirai bien par croiser mon chemin d’arrivée. C’est ainsi qu’après avoir enjambé des monceaux de débris au sol (fichue galère dans ce capharnaüm !), j’ai effectivement fini par retrouver, avec soulagement, quoique un peu plus bas qu’attendu, ledit chemin.
Le retour à la clairière 1190, puis l’accès successif aux deux rochers de Montlune avec vue sur les lointains (ça fait du bien !), me paraissent dès lors un jeu d’enfant. La suite, elle, reste à découvrir ! Mais même cette exploration, y compris sur des chemins non marqués sur ma carte (c’est encore plus excitant !), me semble d’une simplicité biblique : la descente raide dans les caillasses jusqu’à la ferme de Montlune (hélas fermée, j’aurais dû m’en douter !), suivie de la remontée (tout aussi caillasseuse) jusqu’au terre-plein/ carrefour 1040, puis la piste en crête (mais en sous-bois) qui mène à la clairière à vue panoramique, et au rocher du Coq (enfin, j’ai supposé que c’était ça : superbe découverte, inattendue, enserrée dans les sapins, dont j’ai fait le tour sans essayer d’y grimper, pas évident à première vue) et au-delà, tout cela ne m’a plus vraiment posé problème. Et la fin de la descente est arrivée bien plus vite que prévu – si j’avais su, peut-être aurais-je eu le temps de tenter (prudemment !) d’escalader les blocs du rocher du Coq ? Petit regret pour une belle petite rando, somme toute, dans mes rudes Bois Noirs – j'y reviendrai !
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