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Je ne voulais surtout pas que pas que ma deuxième rando dans les Monts du Lyonnais soit, comme mon coup d’essai, noyée dans les brumes et les horizons bouchés ! J’ai donc attendu une fenêtre météo béton : grand soleil et espoir d’une vue lointaine claire et distincte. Jamais garanti, évidemment, mais il faut bien se lancer… Donc ce mercredi vers 8h40, c’est parti pour la découverte de ma boucle perso, soigneusement élaborée sur ma carte IGN après d’innombrables retouches.
Qu’allaient donc me réserver ces deux autres crêts dont j’ignorais même les noms ? Eh bien, ce ne fut, de bout en bout, que du plaisir et même de l’émotion. J’ai arpenté presque toujours tout seul, sous un soleil radieux, les coins et les recoins de ces monts et vallons si paisibles et néanmoins souvent surprenants. Paisibles en effet, dès la très belle montée initiale vers les hauteurs au sud de St-Genis, et surprenants dès mon détour volontaire par le discret vallon de l’Orjolle. D’abord excité par la découverte de ce que j’ai d’abord pris pour des vestiges de l’aqueduc romain, j’ai fini par douter et me convaincre qu’il s’agissait probablement de simples caves à demi enterrées…
Le passage sur l’autre rive de l’Orjolle m’a pris un bon moment : n’étant pas sûr de l’endroit, j’ai d’abord continué trop loin, jusqu’à la route, donc demi-tour. Puis de retour aux 'Rivières', j’ai donc traversé l’Orjolle à gué (amusant). Mais croyant à une confluence de ruisseaux en face, j’ai franchi la clôture à droite puis remonté hors trace le raide pâturage. J’ai buté au-dessus sur un chemin descendant que j’ai pris deux fois à gauche, ce qui m’a ramené, les pieds dans l’eau, jusqu’à l’endroit du gué. OK, bien compris, j’ai donc repris mon chemin-ruisseau en sens inverse et entrepris comme prévu la remontée de l’Orjolle rive gauche (ouf !).
De la Croix Trouilloux, j’ai d’abord suivi bêtement le balisage (fléchage) vers la table d’orientation, qui m’a mené à la ferme de la Courtine du Haut (seul avantage, j’ai salué la fermière, ma première rencontre du jour !). De là j’ai dû remonter sur la crête, moyennant deux changements de direction vers la gauche. J’ai accédé ainsi au Crêt des Courtines par le sud (et salué peu avant les 2 dernières personnes croisées ce jour). Mais comme j’avais prévu sur ma carte d’y accéder directement par le nord, j’ai aussitôt compris mon erreur (relative, certes). J’ai donc expérimenté vite fait, en aller-retour, le chemin d’accès plus direct et plus sympa (en sous-bois) que j’avais prévu de prendre initialement…
Et là, enfin, vers 13h30, repos : fabuleux tour d’horizon depuis la table d’orientation, hélas franchement lamentable (rien sur l’immense chaine des Alpes qui s’étale aujourd’hui sous mes yeux, et en plus d'incroyables erreurs, comme des noms de sommets inexistants - le Mont PIlat, la Pointe du Forez par ex. - ou encore un sommet du Pilat attribué aux Monts du Lyonnais, etc., etc...). Puis visite rapide à la borne sommitale (un jeu d’enfant). Et pour finir, pique-nique décontracté sur une des vénérables installations (hélas en cours de décomposition...) prévues à cet effet dans le petit bois, entre les taches d’ombre et de soleil…
14h20 : il faut repartir ! Après la belle descente sur Duerne, face au Mont-Blanc (seule ombre au tableau, la stèle du crash de l’avion militaire américain en août 1944), je retrouve avec plaisir l’Orjolle, ici à sa source. Cette fois, plus personne, excepté un joli trio d’ânes d’abord effarouchés puis très intéressés par mon passage. J’ai vite compris ce qu’ils voulaient, et leur ai donné quelques poignées de foin hors de leur portée qu’ils se sont partagées goulûment. Et me voici bientôt au pied de mon second crêt, celui des Fées, plus aventureux, plus mystérieux aussi que le précédent. Cette fois, après les Romains, j’ai rendez-vous avec les Gaulois ! Bien cachés là encore, mais ici sous une masse de blocs rocheux et moussus, et une végétation sauvage et foisonnante. Du sommet la vue est limitée, mais en redescendant dans le pré elle s’ouvre très largement vers l’est. En remontant de l’autre côté du pré, je repère alors une petite cabane. Je m’approche, c’est "le Paradis de Régis". Tout est si calme et lumineux dans ce site privilégié, face aux Alpes enneigées. De magnifiques fleurs de toutes les couleurs poussent sur la pelouse. Ce que je découvre dans la cabane me bouleverse...
L’agréable retour sur St-Genis n’est plus qu’une formalité. Il est17h50, fin de la rando du jour, j’ai fait le plein de sensations, le plein d’émotions aussi. On peut éteindre les feux…
Date | Titre | Auteur | ||
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14-06-2020 | Le chemin du paradis | Geoffroy Rémi | ||
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