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L’envie soudaine de mettre à nouveau mes pas dans ce "vieux" sentier assez sauvage au départ qui monte tout droit, d’un seul jet, du Collet de Doizieux jusqu’au Crêt de l’Oeillon… et puis aussi celle de replonger dans ce secret vallon du Dorlay, récemment découvert : me voici parti pour une nouvelle boucle bien tentante. Certes j’en connais déjà l’essentiel… mais pas tout ! Voilà qui devrait suffire à mon "bonheur du jour"...
Au départ de Doizieux vers 8h, il fait bien frais et il y a déjà plein de nuages bas. Pas d’hésitation, je me souviens bien de cette voie un peu sinueuse mais balisée jusqu’au Collet. J'y dépasse un couple – il y aura finalement peu de monde ce matin sur mon trajet de montée jusqu’à l’Oeillon, et puis absolument personne à la descente dans le vallon du Dorlay (mais ça c’était prévisible !).
Une heure après me voici au Collet – la vallée du Rhône est bien visible tout en bas, mais au-delà… plus grand-chose. Comme ça fait longtemps que je n’avais pas pris ce fameux sentier "d’avant la tempête", j’hésite un peu aux bifurcs, mais avec la carte et la boussole, ça va, je m’en sors bien. Je m’en veux de n’avoir pas pensé à prendre mon sécateur, mais finalement c’est moins pire que ce que je craignais, le sentier est encore un peu fréquenté si j’en juge par les branches cassées ici ou là… Mais avec un bâton qui dépasse du sac, ça ne va pas, ça accroche tout le temps, donc je le sors et je marche avec les deux - pas très commode pour consulter ou pour prendre des notes, mais c’est ça ou la galère permanente !
Plus haut ça s’arrange, et puis une fois sorti du bois c’est la récompense avec les horizons qui s’ouvrent et cette impression de flotter sur les vagues de cette magnifique crête, encore bien dégagée (mais pour combien de temps, vu le reboisement des pentes dénudées par la tempête ??). Depuis la Chaux de Toureyre, l’apparition (c’est le mot !) soudaine là-haut au bout de la crête des deux sommets de l’Oeillon et de Botte, tout juste dépris de leur gangue de brume, on dirait un rêve éveillé ! Mais voici que surgissent du bois en face de moi trois individus qui courent comme des dératés, les bras chargés de plein de petits fanions sur pied : je me pince… mais non, ils sèment des fanions derrière eux comme le petit Poucet des cailloux. Je me penche sur l’un d’eux : dessus c’est écrit "Pilatrail". Bon ça va, j’ai compris, demain c’est Pilatrail, je l’ai échappé belle (700 coureurs ?!!)… à un jour près !
On se calme, je poursuis ma rando, tranquille. J’arrive à l’Oeillon vers 11h, un couple squatte la table d’orientation - je m’en passe, les Alpes sont invisibles comme prévu, et le reste (qui est déjà énorme), je connais – ce qui ne m’empêche pas de m’attarder un moment pour l’incontournable tour d’horizon.
Puis c’est le Crêt de Botte par la petite route militaire (brève…). Pas de parapentistes aujourd’hui (dommage), juste 3-4 pékins un peu plus bas sur le tour du crêt. Et je commence ma descente dans les profondeurs, par un bout de chemin que je ne connais pas encore (je découvre ainsi par ex. la ènième stèle du Pilat…). Mais très vite, je retrouve des repères connus, la fameuse piste horizontale absente d’IGN, et qui m’avait donné du fil à retordre pour trouver la bonne échappatoire… mais aujourd’hui tout baigne, je me souviens de tout, même du cairn que j’avais fièrement posé là après de multiples errements, puis du chirat des Cassons avec son rocher-belvédère inattendu, trouvé un peu par hasard, et surtout bien sûr de la secrète et sauvage vallée du Dorlay, un régal !
C’est à partir du hameau de la Scie Granjean que ça va se gâter. En effet, à partir de là, je découvre l’itinéraire de retour à Doizieux. Je trouve sans mal l’accès en face du transformateur, je monte la raide piste, vers le nord, ça parait bon, mais… ça n’arrête pas de monter, encore et encore. Si bien que je finis par m’arrêter, et me persuader de mon erreur. Oui mais, où me suis-je trompé ? Je fais demi-tour, redescends, tente de bifurquer vers le fond du vallon (c’est pas les chemins qui manquent)… et finis par me retrouver à la ferme de la Berlière ! Oula, mais c’est pas du tout par là !!! Mais au moins, je sais où je suis, et je me dépatouille alors sans trop de mal de ce faux-pas. Me voici à Grosmont, ouf, je suis maintenant sur le bon itinéraire, reste plus qu’à poursuivre jusqu’à Doizieux, ce qui ne fera pas un pli.
Reste que le temps m’a manqué pour savoir où j’avais fait l’erreur (croyant être de retour vers les 14 h, je n’avais pas emmené de pique-nique). Je reviendrai donc sur les lieux le surlendemain (heureusement ce n’est pas bien loin de chez moi). J’aurai la bonne idée de laisser ma voiture à la Balaterie, et de revenir "en arrière" jusqu’à la Scie Granjean, pour voir. Et là j’ai facilement trouvé l’erreur : assez vite, sur la gauche de la grosse piste qui monte depuis la Scie, il y a en effet (comme je l’ai marqué ensuite dans mon topo) cette mini-trace quasi invisible entre deux sapins, et de toute évidence pas du tout fréquentée, qui mène droit au hameau du Maupas... Et c'est elle qu'il fallait prendre, au lieu de continuer sur la piste ! Évidemment, toute cette immense piste (qui mène dieu sait où…) est absente d’IGN ! Ahlala !
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