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Sortie : Mise en bouche de la saison 2019

Vue détaillée de l'approche

Données de la sortie

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  • Date : 23-05-2019
  • Durée : 4h 30
  • Dénivelé : 200 m
  • Sport : Randonnée

Données de l'itinéraire


Pour ce qui concerne les randonnées du Vertige, ce printemps 2019 n’a vraiment pas été propice ! Plusieurs vents contraires se sont succédé. D’abord : bien trop de neige, début avril, malgré les beaux jours. Ensuite : une fréquentation trop assidue des médecins et infirmières, fin avril. Et pour clore le tout : un mois de mai très pluvieux. Conclusion d’ensemble : je n’ai rien fait de sérieux encore. De plus, il reste beaucoup de neige en altitude, en particulier sur les crêtes du Vercors.

 

Ce n’est que tout récemment que je prends conscience d’une nouvelle possibilité : les rochers de la montagne de Gresse. Leur disposition en étages peut – éventuellement – fournir une possibilité de randonnée du vertige. Une préparation rapide, mais que j’espère suffisante, me fait décider d’aller vérifier tout cela sur place ce jeudi, grâce à une journée fort ensoleillée qui s’annonce. Détail qui a son importance : une route goudronnée permet de monter très haut en altitude (1510 m), chose assez rare pour être notée, et qui m’évitera les affres d’un D+ sans entrainement.

 

Arrivant au parking du Serpaton, je suis bluffé par le panorama splendide sur toute la barrière est du Vercors dont on profite ici. Nombre de souvenirs remontent à la surface en voyant ces falaises, dont l’intimité fut déflorée au cours d’heures inoubliables, échelonnées les étés passés. L’incroyable, vu d’ici, c’est que les passages sur ces vires - pourtant franchis, les uns après les autres ! – apparaissent comme complètement impraticables…  Des yeux, je suis le fin liseré de neige, non encore fondue sur les vires, et qui trace, au milieu des verticales, le fil tenu des cheminements empruntés. Malgré la connaissance précise qu’il me reste de ces passages, je n’ose me persuader d’avoir pu y marcher le long. Et, quand je rassemble toutes ces randonnées du vertige, dont le catalogue est là, grand ouvert en face de moi, le Ranc Traversier avec sa rampe Pagran en reste le summum…

 

Et puis que dire aussi, lorsqu’on arrive à la croix de Gresse, de cet autre panorama  - vers l’est - qui s’affiche en vis-à-vis du précédent ??  Le Dévoluy, le Taillefer, Belledonne,  et l’Oisans en toile de fond, tous garnis de neige encore très présente en cette fin mai 2019…

 

Je n’avais pas compris, en programmant cette balade, combien ces petits bouts de montagne, que sont le Pas du Serpaton et la crête de la montagne de Gresse, pouvaient être fantastiques. Et pourtant ils le sont ! La longue barrière des falaises du Vercors, faisant son arc-de-cercle depuis les Deux-Sœurs jusqu’au Grand Veymont, et aussi jusqu’au Mont Aiguille, donne l’impression que l’on se trouve, ici, au centre du décor, comme au creux utérin des falaises. Une sourde chaleur envahit le corps, et l’esprit. Et, à l’équivalent du four solaire de Font Romeu, dont les miroirs concentrent les rayons du soleil pile sur la chaudière, les falaises du Vercors concentrent ici, au Pas du Serpaton, les rayons de leur formidable présence…

J’ai chaud.

 

Trouver comment rejoindre la trace des bêtes sur la vire inférieure est le premier problème à résoudre.

Descendre sous la croix de Gresse, le long du thalweg s’avère ne pas être la bonne  solution : une falaise en bloque la descente, et le petit ruisseau, qui jaillit ici, finit en cascade. Il me faut aller plus au nord, pour trouver le point faible de la barre rocheuse. Le passage est un peu délicat, mais avec le bâton rigide, ça va très bien.

Une fois sur la trace, tout est évident : il n’y a qu’à suivre.

Cette randonnée du vertige, que j’imaginais potentiellement quelconque, et également peut-être bien végétale, est en fait tout le contraire. Elle n’est ni végétale, ni quelconque. Et je commence à me régaler. Deux promontoires donnent l’occasion de très jolis points de vue, dont je profite à plein. De plus, à mes pieds, côté est, ce sont les champs de Saint-Paul-lès Monestier qui jouent les artistes, et leur quadrillage vu d’en haut est superbe.

 

Au deuxième tiers, le parcours est coupé par un couloir étroit. Fort heureusement, il est quand même possible d’y descendre dedans, même si c’est délicat, et exposé. Ce couloir permet de monter d’un étage et de continuer la randonnée. La fin est bientôt proche. Mais la vire ne veut pas se laisser faire si facilement. En effet, une traversée très exposée, puis ensuite un balcon étroit (1.5 m de large seulement), confortable mais complètement au bord du précipice, sont les deux obstacles à franchir pour terminer le « voyage ».

 

Finalement, sans être des difficultés bloquantes, ces obstacles quand même sérieux donnent beaucoup de piment à la balade.  Je suis vraiment content de tout ce déroulé des situations, et cette idée de randonnée du vertige est absolument confirmée comme faisant partie de la famille. Elle pourrait figurer dans les meilleurs répertoires, je pense….

 

Sortir de ce versant n’est plus l’histoire que d’un quart d’heure, en passant sous le Rocher du Cléton, pour finir au Collet. Le retour, dans les alpages côté ouest, est un enchantement de fleurs : jaunes, bleues, roses, et de toutes les formes.

Génial !

 

Creative Commons licence
Itinéraire de la Vire du Serpaton
Début de la vire
Joli passage
Depuis le premier promontoire
La trace est toujours belle
Un super décor, vraiment.
Depuis le deuxième promontoire
Le couloir à remonter
Passage en descente
Traversée exposée
Balcon étroit au-dessus du vide
Pentes de sortie

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