Sortie : Contemplation

C’est à partir de mes souvenirs de deux grandes randos déjà lointaines dans ce secteur Nord du Pilat, l’une au départ de Condrieu (v. ci-dessous, sortie du 9.03.2014), l’autre à partir de Dizimieux (topo "Crêt de Longes..."), que j’ai pensé réunir ces deux modestes sommets proches (mais rarement associés ?) pour notre petite sortie de cette après-midi de fin novembre.

Vu l’actuelle brièveté des jours et  notre départ tardif de Saint-Etienne, c’est du Col de Grenouze que nous sommes partis peu avant 15h. Soleil et douceur étaient au rendez-vous, tout comme, pour peu de temps encore, les splendides couleurs automnales des frondaisons.

On a eu vite fait d’arriver au sommet du Mont Monnet. Là nous attendait un des plus éclatants panoramas sur les Alpes qu’il m’ait été donné de voir depuis un sommet du Pilat. Était-ce l’exceptionnelle pureté de l’air ? La vivacité de la lumière déjà un peu rasante du soleil sur ces pentes et ces sommets enneigés ? Toujours est-il que du Mont-Blanc jusqu’au Grand Veymont et au-delà, chaque plissure du relief se détachait avec une incroyable netteté au-dessus de l’immense socle obscur aux infinies nuances de bleu que lui offrait la vallée du Rhône à nos pieds. Nous sommes restés là un long moment à contempler, fascinés, presque incrédules, cette frise sublime qui barrait l’horizon.

Quelle belle revanche sur ma longue rando de mars 2014, où du haut du même Mont Monnet, que je découvrais alors, une brume persistante interdisait toute vue sur le massif alpin !

Il était presque 16h quand nous nous sommes arrachés à ce spectacle inoubliable : va donc pour la Croix, puis le Crêt de Longes, où nous sommes arrivés moins d’une heure après. Et là encore, ce que nous y vîmes effaça le souvenir mitigé que j’avais gardé de mon premier passage en ces lieux en décembre 2016 : au lieu du seul fantôme du Mont-Blanc émergeant alors à grand’peine d’un océan de pollution, nous avons assisté ici à une seconde présentation tout aussi impeccable du spectacle de tout à l’heure. Certes il était cette fois privé de son socle rhodanien, largement enfoui derrière le Crêt de Chassenoud. Mais l’essentiel était à nouveau là sous nos yeux, merveilleuse ligne d’horizon immaculée mais cette fois légèrement teintée de rose pâle, signe avant-coureur du crépuscule imminent de cette belle journée.

De retour à la Croix, il nous restait à saluer une dernière fois un bout des Monts du Lyonnais au-dessus de la vallée du Gier et, là-bas tout au fond, comme un grand coup de peinture grise à l’horizon, la ville de Lyon.

Quand nous sommes revenus au Col de Grenouze, la nuit commençait à tomber. Il était temps de rentrer. Ce ne fut pas long.