Sortie : Quasi le dôme

J'étais venu faire ce beau sommet en 2006 en solo par les Lanchettes. Depuis chaque fois que l'on passait dans le coin je disais à ma douce: faudra que je t'emmène la haut.

Les conditions de vent semblent nickel pour un vol du dôme dimanche, un coup de fil au refuge et vlan, mauvaise nouvelle, c'est complet grrrr. Bon ben on ira dormir dimanche et on fera notre vol lundi matin, en espérant que le vent reste faible en altitude. Dimanche, plusieurs objectifs sont à atteindre. Tout d'abord, la météo, ça semble jouable. Objectif suivant, remonter la route jusqu'à la Ville des Glaciers avec le camping car sans croiser d'autres véhicules et ensuite trouver une place pour se garer et ben....tout nous sourit, c'est de bon augure pour la suite. Au parking, on prépare les sacs, piolets, crampons, un bout de corde et bien sûr les voiles. C'est d'un pas lent de sénateur à la retraite que nous prenons la direction du refuge Robert Blanc. L'accueil est chaleureux, nous partageons le refuge avec 6 randonneurs du tour du Mt Blanc. Une bonne soupe, un plat de pâtes, un petit dessert suivit d'une petite goûte offerte par le gardien et dodo.

4h30, on se lève d'un seul homme si j'ose dire. Un petit dej et on s'enfonce dans la nuit. Les cairns sont difficiles à voir et nous nous perdons une fois, mais mon côté sioux nous remet dans la bonne direction. Le jour se lève alors que nous remontons une langue de neige crampons aux pieds. Au dessus, c'est du rocher, on s'encorde et gaz. 100 m plus haut, on débouche sur l'arête des Lanchettes. Reste plus qu'à la suivre jusqu'au dôme. Patricia trouve le rocher bien pourri et se fait de belles frayeurs.  Plus on monte moins elle aime cet empilement de cailloux. La peur de tomber la ralentit.  Je l'encourage de mon mieux.  Le vent est calme, mais pour combien de temps ? Plus on monte, plus on le sent se lever. Décision est prise devant la fatigue de Mme et le vent qui se lève de nous arrêter décoller au premier dôme, 100 m sous le sommet. On déplie et déjà les voiles jouent la farandole. Patricia se bagarre pour lever sa voile et la stabiliser. Il faut dire que dessous la pente ne donne pas droit à l'erreur. Elle maîtrise la bête et finit par s'envoler sous mes hourras. Je lui emboîte le pas et c'est parti pour une glissade majestueuse au dessus du glacier et de cette magnifique vallée des Chapieux. On file faire un coucou au gardien et aux randonneurs rencontrés hier. Le vol est hyper calme et on se régale les yeux de ce vol somptueux. On se posera à 10 m du camping car au millieu des chèvres qui accourent nous faire la fête. Nous, on est aux anges. Patricia, d'autant plus car ce vol elle l'avait dans la tête depuis plusieurs années et surtout elle ne voulait pas redescendre à pieds.