Sortie : Sortie de rêve

Après avoir tergiversé sur la destination du lendemain, on se décide finalement pour le Mont Guillaume, ça devrait bien décoller de là haut !

Ma fidèle compagne étant toujours indisponible avec son entorse me propose de me faire la navette. 

On monte avec le camping car passer la soirée au parking des bois. On est seul au monde et on se régale d'un petit morceau de veau aux champignons des bois pas piqué des anetons.

7h30 je quitte le camp, déjà les chasseurs sont en alerte.

J'attaque le chemin superbement indiqué "sentier Widman". Un certain Widman qui importa le ski de rando en 1897, il mit 5 h30 pour faire les 1681 m qui le séparent de la gare d'Embrun du sommet du Mont Guillaume. Sacré caisse le gars.

Pour ma part, je poursuis d'un bon pas, histoire de ne pas faire affront au Sieur Widman.

Je rattrape le soleil et soudain c'est un spectacle féerique qui s'offre à moi. Les mélèzes s'empourprent dans les premiers rayons du soleil, c'est magnifique. Je poursuis dans la forêt où à chaque virage, c'est une explosion de couleurs.

Au débouché d'une clairière, je tombe sous le charme de la chapelle de Séyére et sa fontaine abritée avec une arche en bois de toute beauté.

Je poursuis mon ascension et bientôt les mélèzes laissent place à un univers minéral. 

Le chemin se faufile de manière intelligente jusqu'au sommet où trône la chapelle et la croix.

Une petite visite s'impose, le paysage autour est splendide, le lac en contre bas, les sommets alentours, on devine même les Ecrins.

Bon c'est pas tout il va falloir décoller. Autour de la chapelle ce n'est que cailloux et pentes raides.

Je poursuis 100 m sur la crête derrière la chapelle et hop miracle un petit col en herbe m'attend avec une petite brise sympathique.

Un coup de radio à ma douce pour la prévenir de la bonne nouvelle et je déplie mon tapis magic. 

Je tarde à décoller retardant volontairement ce moment où je vais quitter cet endroit somptueux.

Une impulsion et hop je me retrouve aux cieux à côté de la chapelle, moment de grâce. Je rase la pente jusqu'à ressortir sur le versant qui m'a vu monter.

La suite et une gourmandise de 1750m m de vol avec le lac et ses eaux turquoises, le grand Morgon, les aiguilles de Chambrière. Mon sommet reste là planté dans l'azur. C'est tellement bon que je chante en l'air.

A la radio ma douce m'indique un vent quasi nul à l'atterrissage, impeccable.

Soudain, mon vario m'indique un fort vent contraire, bizarre. Je laisse passer cette bizarrerie. Plus bas je retrouve le calme des vols matinaux. Une belle approche et je me pose aux pieds de ma douce.

Le sourire qui me barre le visage en dit long, j'ai passé un excellent moment tant à la montée qu'en vol. 

Le bonheur n'était pas loin.