Traversée du Vercors Corrençon / Châtillon-en-Diois

Du 28 décembre au 1er janvier 2021

Je ne suis pas équipée en skis nordiques, préférables pour cette traversée, mais les skis de randonnées feront tout aussi bien l'affaire. Pulka, raquettes, ski de fond possibles bien sûr sur le plateau.

Les cabanes de notre traversée : Tiolache du milieu, Chaumailloux et la cabane de Châtillon en diois.

Cette traversée Nord-Sud du Vercors est tout indiquée à la sortie des fêtes de fin d'année,

quand l'impression qu'il va falloir un mois pour rétablir un fonctionnement bilaire normal inquiète nos objectifs sportifs...

Alors quelques jours de traversée dans un univers immaculé et sauvage, sans pentes raides à gravir, ni couloir à  dévaller s'offre comme une option innespérée et pour finir de nous convaincre ce joli projet s'effectue sans voiture.

Le vercors devient féérique sous son manteau blanc, le grand plateau de neige immaculé ou la descente de la cabanne de l'aguillette par Peyre Rouge a des airs de grand Nord, on prends plaisir à s'y croire... le lièvre variable dont les traces laissent deviner le passage ne se montrera pas, sa discrétion est à la hauteur de sa réputation, le renard de Chamailloux non plus, mais il faut dire qu'il y a une bonne bande de copains venus fêter l'avant veille du jour de l'an avec un ravitaillement d'enterrement de vie de jeune garçon...

*** Le renard de Chamailloux est un chapardeur, si vous êtes en tente, mettez vos affaires à l'abri (sac, nourriture, chaussures), il dérobe tout ce qui traine...

A deux, nous choisissons l'économie de tente, bien que les places soient chères dans les cabanes, il y en a toujours... et s'il est vrai que nous trouverons sans problème une place chacun pas trop loin du poêle, c'est aussi parce que d'autres avait porté leur matériel... sans commentaires 

Il y aura dans le désordre, des veillées avec ses échanges de bons plans "Vercors mon amour", des anecdotes rigolotes, des dégustation de thé improvisée, un raquetiste perdu, un raquetiste nocturne, un père et son fils spéléologue et leur histoire d'ours préhistorique, une pulka, un couple en ski-tente, des sources gelées, 5 kgs de neige fondue, un départ en oubliant mon sac à dos (une cinquantaine de métres seulement...l'avais posé devant la porte...°°°)

et un 1er janvier qui n'augure que de belles choses...

Le GR était en partie tracé, sans difficulté jusqu'à Tiolache. (Itinéraire fréquenté) en revanche, il n'y aura pas de traces entre la cabane des aiguillettes et Chaumailloux par Peyre Rouge et entre Chaumailloux et  la cabane de Chatillon  par le Plateau du Glandasse. Il est facile de s'égarer. Le balisage est très discret et souvent masqué par la neige.

Le dernier jour, dans un brouillard épais, nous avons expérimenté l'orientation sans visibilité.... En jour blanc, avec carte et boussole il faut considérer les déplacement beaucoup plus lents, en grande partie parce que nous vérifierons tout le temps ne pas nous être trop écartés de notre itinéraire. Les distances ne sont plus du tout perçues de la même façon, (D'hab en tant de temps je fais telle distance, ou de tel point à tel point  çà doit faire çà...), les reliefs enneigés ne se lisent plus et ne se ressentent pas... Et blanc sur blanc ben çà fait blanc !

Nous trouvons la cabane en visant le creux au point 1749. Une journée au cours de laquelle mes yeux n'auront pas laché la carte... cette cabane de l'aiguillette gardera une place particulière dans mes souvenirs.

53 kilomètres, 15 kilos, 127 photos, 2 couchers de soleils, 4 rhum-citron, 8 litres de thé, 7 chamois  :

parfois ce qui était à faire et à refaire...