Aujourd'hui Michel nous fait découvrir un nouveau vallon de Belledonne, celui du Merlet. Ce versant offre l'indéniable avantage d'avoir le soleil dès le matin, par les froids qui sévissent actuellement, c'est préférable, tant pis pour la poudreuse.
Comme c'est exaltant de découvrir un endroit que l'on ne connaît pas. Tout est sujet à émerveillement, un ruisseau à moitié pris dans les glaces, une forêt sombre de sapins, un hameau niché dans une clairière enfoui dans la neige épaisse. Nous avançons joyeux de découvrir au fur et à mesure les curiosités de la vallée. Ici une pierre à cupules, là un couloir vertical où des randonneurs ont laissé une belle trace. Toute cette nouveauté est particulièrement passionnante. Notez que toutes les premières fois sont des moments exceptionnels. La première fois que j'ai écouté la deuxième symphonie de Mahler par exemple a été un événement exaltant dont je me souviens parfaitement, mais ce n'est pas le sujet.
Notre objectif dans le vallon n'est pas vraiment défini, il faut dire que les destinations sont multiples. Nous choisirons finalement le Col de la Lavoire. Plus haut que le Merlet mais mieux exposé aux faveurs du doux soleil de janvier. Malgré l'absence totale de vent il ne fait pas trop chaud, en plus la trace est bien faite et la neige pas trop dure. La preuve, les couteaux à neige sont restés dans le sac. Nous arrivons au col presque frais comme des gardons. La morphologie du col est surprenante, c'est une arête effilée et comme un petit groupe vient de prendre place pour une pause méritée, nous poursuivons à une autre selle déserte et un peu plus haut. Savourer un pique-nique dans un tel décor après 4 heures d'effort est un plaisir indécent !
Nous contemplons le paysage merveilleux qui s'étend sous nos pieds, Mont Blanc, Grandes Jorasses et même le Cervin ! C'est grandiose. Mais soudain Vincent nous rappelle brutalement à la réalité, son train démarre à Grenoble à 17h20... Il s'agit de ne pas trop contempler le monde, cela pourrait être fâcheux pour le retour à Paris de Vincent. Alors nous chaussons les skis et en avant pour une descente qui sera excellente, ce qui n'était pas du tout prévu. En effet c'est une alternance de belles portions de poudre légère et d'autres en neige de printemps agréable en fonction de l'orientation, c'est un régal de tous les instants. Pas une seule fois nous n'aurons de la mauvaise neige, même le chemin est bon, malgré la présence étrange d'un randonneur qui préfère descendre à pied avec ses skis sur le dos ???
Une bien belle journée