Hélène me propose hier soir une sortie ski de randonnée dans l'envers de Belledonne, cela ne se refuse pas ! Nous voilà donc partis ce matin vers Saint Colomban des Villards, traverser Grenoble en semaine à 8 heures est un enfer, mais on ne va pas se plaindre. Tout ça pour dire que nous ne chausserons les skis que sur les coups de 10 heures.
Encore une fois, ce côté du massif de Belledonne est une pure merveille. C'est du cinémascope avec un vallon sauvage bordé de pics impressionnants. La neige serait délicieuse si elle n'était pas tracée dans tous les sens. Les deux ou trois ruisseaux qui coupent le chemin nous offrent une petite séance de gymnastique roborative avant de se faufiler dans le vallon en versant nord, ce qui n'est pas plus mal comme ça la neige restera souple même si elle est ultra damée.
Entre le mois de janvier et notre départ tardif, le soleil joue déjà à cache-cache avec les puissantes cimes qui nous entourent, c'est beau ces contrastes mais ce n'est pas bon pour la neige qui regèle dès qu'elle passe à l'ombre. La trace évidemment trop raide est redevenue glacée, la voila glissante, on va quand même pas mettre les couteaux, alors je me dévoue pour refaire une trace moins raide et dans la fraîche côté nord. J'y laisse un certain nombre de joules. Les 1400 mètres de dénivelé commencent à se faire sentir sur la fin. Pour les quatre dernières conversions, nous préférons déchausser et terminer skis sur l'épaule.
Retrouver le soleil au col du Gleysin est un enchantement. Il est 13h30 et il est grand temps de casser la graine. Être seuls au monde, au milieu des montagnes et au dessus des pentes scintillantes du versant ouest nous permet de dévorer notre pique-nique avec bonheur et félicité. La Chartreuse en toile de fond ajoute encore à la sensation de béatitude. Une fois repus, il est temps de songer à descendre. Le premier virage dans cette pente raide demande une attention soutenue et beaucoup de bonne volonté mais la suite se déroule avec facilité. En prenant soin de rester en rive droite, c'est à dire en versant plutôt septentrional, la neige est sinon excellente du moins agréable à tourner. En commençant la descente à 14h30 l'intégralité du vallon est passée à l'ombre, pour le bronzage et les photos c'est pas terrible, néanmoins la qualité de la neige sauve la mise, une seule contrainte, rester du côté froid. C'est ce que nous ferons mais il faut reconnaître qu'avoir la pente toujours du même côté finit pas nous vriller la colonne vertébrale, il s'agit de bien travailler la fente, comme le moniteur l'enseignait à monsieur Duce en plus du planté du bâton.
Le chemin final dans la forêt est ludique ! On n'en attendait pas tant, il convient juste d'être précis dans ses changements de direction sous peine de terminer dans le décor. Le dernier dérapage se fera voluptueusement sur la petite route à côté du parking. Il est 16h passé on est heureux mais un peu moulus.