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Lassé de refaire mes 2 ou 3 circuits d’entrainement habituels, je finis par m’en concocter un petit nouveau : va donc pour la crête entre la Chomette et la Croix du Bessy, itinéraire inédit pour moi, qui sépare les vallées de l’Ondenon et de Cotatay avec leurs lacs de retenue respectifs.
Mais je ne dispose pour ça que d’une courte après-midi, vu qu’à mon départ de l’Ondenon, à deux pas de chez moi qui plus est, il est déjà 15h20 ! Je monte donc au plus direct (donc au plus raide) dans le Bois de l’Ondenon, avec l’aide de mes quelques souvenirs du passage dans le coin, en 2018, au retour d’une longue rando entre le Guizay et Saint-Genest-Malifaux.
À la Chomette, il est déjà16h35… Le temps de passer doucement près de quelques chiens aboyant frénétiquement à mon passage mais finalement pas si méchants que ça, et d’admirer quand même, un tant soit peu, l’immense panorama qui s’ouvre à moi tant au nord qu’au sud, je file vers l’ouest sur le beau chemin de crête. Arrivé sous la ligne Haute Tension, je commence à m’inquiéter : aurai-je bien le temps de boucler ma boucle prévue, vu qu’à partir de maintenant je me lance dans l’inconnu (même si sur la carte le parcours a l’air simplissime), avec un éventuel risque d’erreurs à partir de la tombée de la nuit. En fait il ne faudrait pas que Sylviane s’inquiète de mon absence une fois la nuit tombée, alors que rien ne garantit qu’il y aura du réseau dans cet étroit fond de vallée...
Alors, je décide de renoncer à poursuivre mon plan initial et de rester dans du connu, c’est-à-dire de faire un rapide aller/retour direct, hors piste, jusqu’au barrage de Cotatay tout près d’ici, plein sud, itinéraire que j’avais déjà testé en 2018 et dont j’ai gardé un souvenir précis et agréable. Puis je retournerai au barrage de l’Ondenon par ma voie de montée.
Aussitôt pensé, aussitôt fait. Je descends donc en pleine pente dans le pré le long d’une clôture barbelée. Sauf que je vois bientôt à ma gauche un tracteur foncer dans ma direction : le paysan m’aurait-il vu faire du hors piste dans son pâturage ? Pas rassuré du tout je fais demi-tour et remonte vers le chemin à vive allure. Quand enfin je rejette un œil dans sa direction je vois que mon paysan est en fait venu apporter à ses vaches de la nourriture qu’il déverse de sa benne dans le pré, et sur laquelle le troupeau se précipite goulûment pendant que le tracteur s’éloigne déjà… ouf !
Je reprends donc ma descente dans le pré. Dans mon souvenir c’était une simple formalité. Mais en réalité je devrai franchir deux fois des barbelés, puis bartasser un moment dans des fourrés assez raides et pénibles. Mais je finis quand même par arriver à la D33, que je franchis pour terminer ma descente sur la route d’accès à la digue du Cotatay. Il est 17h20, le barrage dont j’avais fait le tour en 2018 et gardé un souvenir très plaisant me parait ce soir à la fois étrange et fascinant. Il est plongé dans l’ombre, des panneaux indiquent qu’il est en travaux et interdit au public, et de fait il n’y a pas un chat. Ambiance… .
Mais je ne dois pas trop trainer…Déjà 17h40, vite je fais demi-tour, remonte au plus vite jusqu’à la départementale, la traverse et reprends ma montée dans les fourrés puis le pâturage jusqu’au chemin de crête de tout à l’heure.
Quand je retrouve ma crête vers 18h., j’ai droit au merveilleux spectacle du soleil couchant : un véritable rêve éveillé ! Je m’en arrache à contrecœur : la nuit est en train de s’installer, alors même si je connais mon chemin, je n’ai plus une minute à perdre. Une fois à la Chomette il ne me reste plus qu’à descendre le plus vite possible à gauche dans la vallée de l’Ondenon jusqu’au barrage.
Une fois entré dans le sombre Bois de l’Ondenon, je continue tout droit, la voie est bien tracée. Et quand arrivent les premiers croisements je fais mes choix sans hésiter. Mais bientôt je suis pris d’un doute : je ne reconnais plus mon itinéraire de montée ! Tant pis, pas le temps, je fonce, au pif…
Quand j'arrive au fond d’un étroit petit vallon sans trace le long d’un ruisselet, l’erreur est évidente. Où aller à présent ? Un chemin très raide traverse ce vallon droit dans les pentes, il mène aux deux crêtes de part et d’autre. J’hésite, puis me décide pour celui à ma gauche. Mais à mi-pente, je ne le sens pas…Vite, je redescends et vais grimper sur celui d'en face. Je ne consulte ni ma montre ni ma carte, ça me ferait perdre du temps inutilement. Dans la pénombre qui s’installe, je sens monter en moi les délices de l’inquiétude.
J’essaie de me calmer : j’espère trouver un chemin une fois sur la crête… Et, une fois là-haut, essoufflé, j’en vois un en effet, avec juste en-dessous une vallée boisée qui, peut-être… ??? Le cœur battant, je me précipite à gauche dans le sens de la descente. Plus le choix, il fait presque nuit. Mais, au fur et à mesure de ma descente, je reprends espoir : ne serais-je pas par hasard en train de redescendre sur son flanc gauche la vallée de l’Ondenon ??
C’est quand j’entrevois, dans la nuit presque complète, tout au fond à ma droite, une vaste et lisse surface sombre qui semble refléter l'obscurité céleste que la quasi certitude s’installe dans mon esprit : YESSSSS, je suis bien en train de descendre vers le barrage de l’Ondenon !
Et bientôt ça se confirme : je foule bien le sentier qui longe la rive gauche du ruisseau puis du lac de l’Ondenon. Et c’est presque arrivé au niveau du barrage que, dans la nuit noire, je me décide enfin à allumer ma frontale – je pourrais d’ailleurs presque m’en passer, vu que maintenant c'est tout droit jusqu’à la digue et aux lueurs des premières maisons en-dessous. Mais la lumière de ma frontale, c’est aussi un peu pour fêter mon flair qui m’a bien guidé sur les bonnes voies…
Mais bon, vers 19h15, c’était moins une, quand même.
Cela dit, comme je l’ai déjà écrit par ailleurs, j’aime bien me perdre. Alors aujourd’hui, c'est une belle réussite...
Date | Titre | Auteur | ||
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20-02-2022 | Le cri mystérieux du lama brun | Geoffroy Rémi | ||
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