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Patience, patience... c'est peut-être cela qu'il faut retenir lorsque le doux projet est d'aller carresser le Toit de l'Europe. En effet, la météo capricieuse et les effets -indésirables- de l'altitude vont être deux facteurs sacrément déterminants dans la réussite ou non de l'ascension de ces 4810 mètres, et il va falloir en tenir compte! Quelle attente pour certains... !
Dimanche 19 juin, Chamonix, 16h15, quelques goutes tombent du ciel, puis des éclairs, l'orage... et nous voilà tous les sept à patienter en gare du télé, ça commence plutôt bien!
17h30, Aiguille du Midi, l'atmosphère est un peu plus fraîche mais heureux d'être tous ici, nous chaussons les crampons pour les 150 premiers mètres d'arête histoire d'éviter un retour direct sur Cham' puis ensuite, skis aux pieds, nous rejoignons les Cosmiques.
Refuge fort agréable, très bien tenu... Les bivouakeurs que nous sommes pourront même dîner avec les skitouriens en salle à manger (cela est rendu possible par le peu de monde ce soir là, sinon, les non pension complête peuvent utiliser la salle à manger après le service). La terrrase fera office de cuisine, une bien belle cuisine avec un bien beau panorama!
Après une petite nuit et un p'tit déj' nous voilà partis tranquillement sur les flancs nord du Tacul. Vers 3700m, les skis se retrouvent sur le sac, et avec Manuel et Sylvie, nous nous élèverons bien sagement, encordés. Jeroen quant à lui a poursuivi en skis, Fred, Eric et Gigi sont un peu plus loin devant.
On se retrouve au col Maudit, ça fait un petit moment que Jeroen attend... Et c'est reparti, à pieds toujours, dans les pentes du Maudit, où l'on se retrouve à faire faire la queue à 4300m. Grrr... Allez, Jeroen attaque par la droite, pose une broche, double les cordées et pi voilà, nickel, on rejoint trancoulette le col de la Brenva.
A 4300m, on se désencorde, le Mur de la Côte n'est qu'une petite formalité même si quelques enjambées se font moins rapides : 'ouille, on dirait que nos têtes s'engourdissent un peu!".
A 4400m, tout le monde remet ses planches aux pieds (je les garde sur le sac) et chacun à son rythme va s'élever vers ce Mont Blanc tout blanc, si près, si loin...
Si près, si loin...
Si près si loin parce que juste quatre cent petits mètres nous séparent du sommet.
Si près, si loin parce qu'à 8h58 je me retrouve là haut et qu'une heure quarante cinq après, Sylvie et Manuel posent à leur tour les skis à 4810m. Alal'altitude!
Peut-être ces mêmes effets de l'altitude qui poussent Sylvie à dire "Bein on voit même pas le Mont-Blanc...".
Pour la descente, Gigi, Fred, Manuel, et Jeroen plongent dans la face nord, en bonne condition, et avec Eric et Sylvie, direction les Corridors qui nous poseront un petit problème....
Après une descente débonnaire, on se retrouve en effet bloqués à 4000m. Une grosse rimaye barre toute la pente dessous, un rappel d'une dizaine de mètres à l'extrême gauche nous permettrait de continuer, mais on sent pas très bien l'affaire, mais pas du tout. Et remonter encore moins! Les minutes sont longues... En face, au pied du Goûter, les skitouriens s'agitent, crient, font des signes. Un coup de téléphone "ça paaaassse sur la droite" semble t-il.
Au bout d'une heure, on rejoint ainsi l'extrême droite du Glacier des Corridors, où un pont de neige large d'à peine trois mètres sera notre délivrance. Une vieille trace nous rassure quelque peu. Allez vite, on laisse derrière nous cette pente W du Maudit, ses monstrueux séracs suspendus, ses corridors! Mais quelle ambiance, quelle ambiance je vous jure! Qu'il fait bon de retrouver quatre skitouriens à 3950mètres.
La suite? Bein c'est à folle allure que nous nous laissons glisser sur les pentes de l'itinéraire des Grands Mulets, dans une neige bien transformée. Tout le groupe a retrouvé ses esprits. Les virages s'enchainent. C'est booon!
A la Jonction, il nous faut déchausser. Le glacier est dans un état déplorable, Au travers d'un "drôle" de capharnaûm glaciaire, nous rejoindrons la terre ferme vers 15h, et le Plan de l'Aiguille et les parfums des touristes deux heures plus tard... On a beau avoir les pieds bien sur terre cette fois-ci, je crois pourtant que la magie de l'altitude est encore bien là! Alala, mais quelle journée, que du bonheur ce Mont Blanc.
Alcool ou altitude, on ne sait pas bien, mais la p'tite bière Place du Trib quelques heures plus tard avec Sylvie, Manuel, Fred, et Jeroen rajoutera bien des étoiles dans la tête . . .
;-)
* Compte-rendu de Jeroen sur Skitour.
Ah ! Aprés 3 annulations pour cause de vent et plaques nous voilà partis pour la traversée des 3 monts+Face nord du Gouter avec Luc, Sylvie et Eric de Bivouak.
On arrive un peu juste pour la dernière benne de l'aiguille, et aprés un temps d'attente pour cause d'orage, nous voilà propulsés à 3800m. 30 minutes après nous arrivons au refuge. Mauvaise surprise : il est assez plein. Personne ne travaille le lundi ou quoi ??
Par contre nous sommes les seuls skieurs...
Rapide (mais excellent) repas, et au dodo pour tous, sauf pour Sylvie et Luc qui se tapent un jeu de carte jusqu'à 23 heures (réveil prévu à 1h...).
Reveil donc à 1 heure, départ à 1h50. La montée du tacul se fait en peaux pour moi (Sauf 100m ou le crampons sont restés dans le sac), et à pied pour les autres. J'attends 1heure sur l'épaule du Tacul.
La montée au Maudit en neige un peu dure passe mieux à pied et on en profite pour donner un petit cours de cramponnage à Fred, qui fait du pointe avant + ancrage du piolet dès que la pente dépasse 30°...ça promet pour l'épaule.
Comme prévu c'est la queue pour le seul passage technique de la journée : l'épaule du Maudit. Un groupe de 6 parisiens (du reste bien sympa) encordés sur une corde de 30m (ou presque) se met limite taquet (malgré la corde fixe) et bouche bien le passage...
On commence par attendre, bien disciplinés, et aprés 30 minutes on craque et on torche l'affaire...
Dans la traversée qui suit, les premiers signes de fatigue apparaissent.
Dès le mur de la côte et la barre fatidique des 4300m on souffre tous, mais certain plus que d'autres...
Luc nous donne tous une leçon et me met 1/4 d'heure dans la vue (1h45 pour les derniers qui sont allés jusqu'au bout, cause nuit blanche ;o), chapeau).
On se sépare en 2 groupes pour la descente, certains pour la face Nord (Gigi, Manuel, fred et moi), les autres pour les corridors. La face Nord est de toute beautée : on navigue au milieu des glaçons en profitant d'une super neige : poudre tassée. Pour les corridors, c'est une autre histoire : l'itinéraire normale (rive gauche) ne passe pas cette année (rappel de 5 mètres à poser) et le groupe se retrouve au taquet sur des pentes en neige dure au dessus de monstrueux séracs. Nous on est tranquillement vautrés sur le grand plateau et on profite du spectacle. Chaud.
Aprés une bonne heure d'errances sous quelques monstrueux séracs et un coup de fil, le groupe parvient à trouver le passage en rive droite...
Il est trop tard pour la Nord du dôme du Gouter qui avait l'air en super conditions. Dommage.
Dessous on profite d'une super neige, bien transformée mais trés skiante. Le bas du glacier est un véritable gruyère. Quand on déchausse, il reste encore 2heures de marche jusqu'au plan de l'aiguille, on y arrive à 6h15, soit 14h30 pour la journée.
Bilan : le mont-blanc, on a beau dire que c'est à vache, c'est quand même de la haute montagne, avec toutes les difficultés que ça comporte : Altitude, crevasses, séracs, ...
Ravi d'avoir fait la connaissance de Sylvie et d'Eric avec qui on a passé une superbe journée, qu'on a prolongé le soir par un coup en ville.
Je clos la saison sur cette journée grandiose, et rendez vous l'an prochain, peut-être de nouveau avec Sylvie (qui sait ?), mais alors en chartreuse ;o)
https://skitour.fr/sorties/1700
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