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Ce projet, dans ma tête depuis longtemps, voit enfin le jour. Va donc aujourd’hui pour la découverte des Rochettes, avec le Sapin Géant (une vielle connaissance, lui) comme prétexte pour réaliser une large boucle inédite.
Quand je pars du Bessat, le parking est vide, et le village désert – on voit qu’on n’est plus en hiver... Une fois passées la Pyramide et sa madone (autre vielle connaissance), l’aventure (relative !) commence, en terre encore largement inconnue.
Je croiserai très peu de monde (mais, par deux fois, un chevreuil !) sur ces terres forestières traversées un peu partout par de multiples chemins, sentiers et autres pistes de ski. Tout du long, d’entêtantes odeurs printanières et de pétillants chants d’oiseaux, dont le coucou est le plus reconnaissable, viennent enchanter ma balade. À l’écoute des trilles acrobatiques de ces volatiles, je repense immanquablement à Olivier Messiaen... Je l’avais vu en effet en 1962, au cours de la création à Paris de sa superbe œuvre pour orchestre "Chronochromie", faire face avec un grand sourire aux sifflets et huées d’une partie du public ! C’était dans un mouvement confié à 18 instruments à cordes soli jouant tous ensemble, mais dont chacun reproduisait le chant d’un oiseau différent : il en résultait un fouillis sonore de près de 10 minutes (de mémoire...) qui a fini par insupporter pas mal de spectateurs (je crois que Messiaen a ensuite raccourci ce fameux "épode")…
Est-ce pour avoir trop écouté mes oiseaux qu’à peine arrivé au carrefour du Creux du Loup, je sors aussitôt du GR42 et m’enfile dans le chemin non balisé en face ? En tout cas il m’a fallu un certain temps pour m’apercevoir de mon erreur et revenir au Creux du Loup, où j’ai enfin rectifié le tir !
Arrivé peu après à proximité de la bosse des Rochettes, je compte y monter par un début de trace (elle s'interrompt à mi-chemin sur l'IGN) depuis le chemin au Sud du sommet qui relie les Loges de Lapras à Bourdouze. Mais en apercevant, dès le chemin à l’Est, une petite sente (absente de l'IGN) qui semble monter dans la bonne direction, je ne peux résister à la tentation de l’emprunter, pour voir. Bonne idée, puisque je vais arriver aux Rochettes peu après !
Et aussitôt, bien sûr, autre tentation tout aussi irrésistible, il me faut monter sur les deux bosses rocheuses sommitales. Et là, je m’aperçois que ce qui était pour moi jusqu’alors un jeu d’enfant ("les doigts dans le nez" !), à savoir un ou deux pas ultra faciles sur du bon rocher, me demande à présent effort et attention !!! Alors un autre souvenir, bien plus récent que le précédent, me revient en mémoire : celui d’un copain du CAF, excellent grimpeur et pourtant bien plus jeune que moi, s’exclamant devant un passage de 5c d’un site d’escalade au sud de Saint-Etienne et qu’il ne parvenait plus à passer (moi non plus, bien sûr) : "Ô rage ! Ô désespoir !..." (il s'est arrêté là, mais on connait la suite !).
Est-ce pour me redonner le moral que j’ai l’idée, une fois redescendu du haut de mes deux petits amas rocheux, de traverser ce sommet à la boussole ? En tout cas ça ne fait pas un pli, et une fois sur le chemin me voilà tout content…
Et à partir de là, ça va rouler sans problème : pique-nique cool au soleil sur un rocher comme taillé sur mesure au carrefour 1264 ; belle et longue descente sympa vers le Pont Souvignet, avec plein de changements de direction inopinés (merci au vieux bachat au ras du chemin pour sa bonne eau bien fraiche) ; puis une fois en bas, visite rapide en aller-retour au Sapin Géant (découvert il n’y a pas bien longtemps avec Sylviane à partir du barrage du Pas-du-Riot) ; et peu après, très agréable bout de chemin en compagnie du Furan avec sa petite cascade-surprise ; enfin, ultime remontée vers le Bessat, qui demande encore un peu d’attention question orientation.
Arrivé plus tard que prévu au Bessat par le Tremplin, je suis néanmoins heureux de cette agréable découverte du Grand Bois, dont je n’attendais pas grand-chose au départ, et qui a de surcroit réveillé deux vieux souvenirs…
Justement, je viens d'en réécouter un bout sur You Tube, par Yvonne Loriod, avec la partition qui s'affiche au fur et à mesure sur l'écran avec les titres de Messiaen : ça en devient encore plus palpable et saisissant que sur mes CD de Muraro. En ai-je entendu quelques-uns l'autre jour en v.o. ? On va dire que oui, vu qu'il y a plus de 70 oiseaux différents qui gazouillent allègrement dans le Catalogue (mais pas le coucou !).
bonsoir,
Dans une si belle contrée tu as du pouvoir entendre l’intégrale du catalogue d’oiseaux, une œuvre phare du grand maître de Laffrey !
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