Sortie : Ma première neige de la saison

Retrouver la neige est toujours très excitant même si la route pour monter au parking de Casserousse est absolument infâme, le véhicule échappe à mon contrôle dans tous les virages ! Après une séquence salaire de la peur je laisse la voiture au profit de mes vieilles planches spécial début de saison. Que c'est bon cette neige fraîche qui amortit tous les sons et les chocs. J'avance dans la trace récente de ce matin dans une vingtaine de centimètres d'une neige fraîche juste posée la veille sur une sous-couche plutôt fine mais suffisante pour la descente, enfin je l'espère.

Bientôt le soleil apparaît en émergeant au dessus de la mer de nuages glaciale et humide. Il se montre d'abord timide sous la forme d'un simple disque lumineux au milieu des brumes avant de rayonner glorieusement au dessus du paysage qui s'étend maintenant à l'infini. C'est marrant comme le souvenir du plaisir d'évoluer dans un tel cadre s'estompe rapidement pour revenir brutalement à la surface dès la première sortie. Ma cadence est tranquille, il y a tant de choses admirables en hiver, les sapins lourdement chargés, les formes voluptueuses des premières congères. Tout est beau sous la neige, avec le soleil c'est encore meilleur ! Pas loin du sommet, un athlète me double sans me voir, il va tellement rapidement que son pas va moins vite que son allure ! On dirait Mikael Jackson ! Il ne restera que trente secondes au sommet pour passer en position descente pendant que j'y passerai une demi-heure !

Quant à la descente, elle sera bien au delà de mes espérances. La sous-couche misérable a disparu sous la vingtaine de centimètres de poudreuse à peine soufflée par le vent. Un régal que j'aurais consommé goulûment si mes pauvres cuisses ne m'avaient pas fait défaut par manque d'entraînement. Il me faut faire quelques pauses réparatrices qui seront parfaites pour quelques clichés afin d'immortaliser cette descente mémorable.

De retour à la voiture où il fait toujours -4, il me faut descendre prudemment en seconde sur la route qui n'a pas dégelé. C'est juste après un virage que je tombe sur une moto en perdition, c'est un parapentiste intrépide qui descend vers Grenoble! Il faut avoir un gros mental pour affronter la glace en deux roues, je n'ose pas imaginer le lascar dans les mega thermiques du printemps, il doit envoyer du gros. Il se prend une gamelle un peu plus loin, je l'aide à relever sa bécane avant qu'il n'appelle un ami pour venir le chercher avec une camionnette !

Voilà une magnifique première sortie qui en appelle d'autres.