Sortie : Sur les terres de Berlioz

Niveau : réservé aux experts/confirmés

Cotation : niveau noir - Très difficile

 

On n'est pas des fillottes ! Après avoir suivi la notice de montage du porte-vélo arrivé en kit hier par la poste, nous attachons les VTT et partons vers Roybon, équipés comme des Tartarin de Tarascon. Si le soleil brille sans partage, la température est à peine positive, nous sommes bien dans les terres froides non loin de la Côte Saint André qui a vu naître l'illustre Berlioz. Si celui-ci avait pu avoir un VTT pas sûr qu'il aurait eu le temps de composer sa Fantastique car sa région se prête magnifiquement au vélo tout terrain, il aurait sans doute négligé ses partitions.

 

Comme sa symphonie fantastique, la boucle de 49 bornes commence délicieusement et très calmement en empruntant la trace du tramway qui traversait le massif. Le paysage est riant, la vue splendide sur les campagnes environnantes. Nous sommes un peu déçus par le niveau du circuit mais c'est sans compter sur la suite du parcours terriblement vallonnée. Ça commence par un single d'une raideur infernale qui nous pousse dans nos derniers retranchements. Il est impensable de passer ici sans une assistance électrique ! Nous arrivons à la sainte vierge sommitale que nous saluons au passage pour la remercier de la fée électricité. La suite est encore pire, des portions de chemin qui ressemblent à un lit de ruisseau avec des galets gros comme des ballons de rugby. Les pentes d'une raideur infernale se succèdent, toujours pleines de galets roulants. Ce n'est plus une rêverie, c'est la marche au supplice ! Certains passages sont extrêmement périlleux et demandent une agilité précise afin de poser la roue avant entre les pierres disjointes ou les racines comme autant de marches d'escaliers. Deux fois nous avons mis pied à terre dans des passages difficiles à franchir (même à pied !). En sueur malgré la glace des flaques d'eau, nous sommes obligés de ménager quelques pauses pour faire redescendre le palpitant. C'est vraiment un sport de bourrin !

 

La dernière partie sera moins caillouteuse mais pas plus facile, c'est une succession de portions boueuses entrecoupées de flaques immenses à moitié gelées. Nous sommes bientôt couverts de gadoue et la mécanique est mise à mal, le dérailleur a disparu sous une carapace de terre ! Et il nous reste encore dix bornes de chemin à parcourir. Pas question d'abandonner, nous boirons le calice jusqu'à la lie. Heureusement la dernière partie est une longue descente assez roulante malgré les trépidations incessantes du guidon. Celui qui freine a perdu ! Enfin Roybon apparait dans le soleil couchant, nous arrivons épuisés à la voiture après une quarantaine de bornes sur des chemins défoncés.

 

Le pays de Berlioz n'est pas une douce mélodie mais plutot une course à l'abîme avec Faust et Méphistophélès sur leurs coursiers démoniaques.