Sortie : Méga loose

Ce matin nous sommes galvanisés, l'objectif ambitieux est de rallier Argut-Dessus où habitent Maxime et Alain en passant par Boutx et la Seube forestière qui surplombe le village de Lez. Nous voilà partis sur ces chemins magnifiques des Pyrénées que seuls pratiquent les chasseurs et les ours. S'enfoncer entre ces reliefs sauvages et déserts en chevauchant nos vélos n'est pas dénué de charme, la forêt est splendide et les apparitions furtives du Pic du Gar entre les branches ajoutent encore à l'ambiance.

 

C'est en descendant de Boutx sur le GR que ça a mal tourné. Alors que nous dévallons le sentier ancestral, j'apercois au loin une rigole profonde dont les grilles de protection ont disparu. Il est trop tard pour freiner, je tire sur le guidon pour soulever la roue avant en espérant que la roue arrière suive. Paf le choc est rude mais j'arrive à garder le contrôle du VTT, Hélène qui me suit de près franchit l'obstacle de la même façon avec un égal succès.

 

Nous stoppons immédiatement sur un replat afin de faire baisser le palpitant. Alors que nous retrouvons nos esprits, un sifflement se fait entendre, malédiction nos pneus arrière ont éclaté tous les deux ! Que faire ? Je déballe notre petite sacoche de réparation et observe les outils comme une poule qui a trouvé un couteau. Je n'ai pas la moindre idée du mode opératoire en cas de crevaison. Je ne vais quand même pas regarder un tuto youtube devant les villageois qui nous épient derrière leurs volets ! Alors j'essaie de faire illusion avec des gestes assurés et des vieilles réminiscences de mes sorties VTT quand j'étais jeune, mais je ne retrouve pas le papillon sur l'axe de la roue. Bref après bien des errements nous arrivons à démonter la roue dont la jante est tordue et extraire la chambre à air. Effectivement deux trous correspondants au pincement du pneu laissent filer l'air. J'ouvre donc le tube de colle pour placer la rustine mais rien ne sort de l'orifice, il faut dire que la colle a 30 ans. Je suis démoralisé mais heureusement Hélène sort de sa sacoche une boîte de rustines autocollantes, encore une invention chinoise. Le plus dur sera quand même de remettre le pneu dans la jante, j'y laisse une énergie considérable.

 

Pour le vélo d'Hélène ce sera plus facile maintenant que je sais faire. Une heure et demi plus tard, nous pouvons repartir, les vélos sont réparés. La descente par le GR sur Lez est belle. Mais les déconvenues ne sont pas finies, au bout de 10 minutes c'est le pneu avant de ma douce qui montre des signes de faiblesse. C'est une crevaison lente. Plutôt que de relancer un chantier de réparation, j'opte pour un repli organisé par le chemin le plus court quitte à regonfler périodiquement le pneu avant. Nous n'irons donc pas à Argut mais plutôt vers Saint Béat. La lenteur de la crevaison nous permettra cependant de faire un détour par le château de Saint Béat avant de remonter en puissance électrique maximum sur Bezins-Garraux.