Sortie : La haute route du sel

Entre ciel et fleurs

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • 02-07-2023
  • 24:00
  • 2000 m
  • 95 km

Trace GPS

  • Distance : 105.744 km
  • Dénivelé - : 3116 m
  • Dénivelé + : 4926 m
Proposé par Michel Pila Avatar de anonymous

La Haute Route du Sel J1/2

En quittant l'hôtel à la première heure, nous avons craint de ne pas pouvoir partir, en effet la patronne n'est pas là et nos vélos sont enfermés à double tour dans le sous-sol ! La gamine qui sert les petit-déjeuners ne sait pas où sont les clés. Finalement comme la porte est à deux battants, en forçant un peu ça finit par s'ouvrir, ouf ! Vence n'est pas exactement à côté de la vallée de la Roya, il faut s'enfiler l'autoroute en balcon sur la mer sur une soixantaine de bornes. Nous basculons donc en Italie et c'est à Vintimille que nous rejoignons le lit de la Roya. Les traces de la tempête Alex qui a sévi il y a trois ans sont encore bien visibles. Le fond de la vallée est dévasté, les maisons éventrées. Mais bientôt nous quittons la route du col de Tende pour nous rendre à Casterino, une magnifique vallée aux allures corses, c'est notre point de départ VTT pour la haute route du sel, elle longe pendant longtemps le parc du Mercantour avant de s'enfoncer dans la massif sauvage du Marguareis. 

Rapidement la route devient piste, la nature est généreuse, nous entrons dans un véritable jardin alpin, la variété de fleurs est inouïe, on ne sait plus où donner de la tête. Il faut monter jusqu'à la Baisse de Peirafica 700 m plus haut ! Nous pédalons de bon cœur, aidés que nous sommes par l'électricité, mais l'effort sur les pédales n'est pas anodin, on tire la langue mais moins longtemps qu'en musculaire. La suite est beaucoup moins raide et permet de contempler les montagnes qui nous entourent. Nous voilà au col de Tende qui n'est plus fréquenté que par les touristes depuis l'ouverture du tunnel à sa base. Jusqu'ici nous connaissions pour y être passés en bécane mais au-delà c'est l'inconnu. La route du sel emprunte la crête frontière en offrant des points de vue sans cesse renouvelés tantôt sur Limone au nord, tantôt sur le sud et la vallée de la Roya. 

Mais voilà une intersection, à gauche la piste des 4x4, à droite celle des VTT, elle grimpe vers les plus hauts sommets, nous nous y engouffrons malgré le dénivelé nettement plus élevé. La piste devient un single tracé au milieu des champs rouges de rhododendrons en fleurs. C'est le moment de casser la graine à l'abri du vent qui souffle sur les crêtes. S'il n'y a plus de vent, les taons et moustiques sont légion, sorties de nulle part ces bestioles réclament une attention de tous les instants. Une fois repartis, la paix est revenue. 

Nous retrouvons bientôt la piste plus roulante et quelques cyclistes. Il n'y a pas trop de véhicules à moteur et on ne s'en plaindra pas. Il faut dire que la piste devient caillouteuse et sélective. Les nuages accentuent les contrastes sur ces paysages immenses et splendides. 40 bornes de pistes seront nécessaires pour enfin atteindre le refuge italien de Don Barbera, la taulière nous affecte le dortoir numéro trois. Dans le réfectoire règne déjà une pagaille typiquement italienne, ça piaille de tous les côtés. Heureusement nous avons les bouchons d'oreille et il n'est pas dit que je les enfile bien avant le dortoir afin de réduire le bruit ambiant.


La Haute Route du Sel J2/2

En nous engageant sur ce parcours en VTT, nous ne pensions pas traverser des panoramas aussi sensationnels. A vrai dire quand nous sommes arrivés hier à Casterino nous nous sommes même demandés si cette haute route du sel valait le très long voyage depuis Grenoble. Et bien la réponse est positive. Je crois qu'au delà des paysages sublimes, la variété infinie des milliers de fleurs mérite amplement le déplacement. Et puis à y réfléchir, le vélo est le meilleur moyen de s'imprégner tout au long de la route des merveilles présentes à tous les instants. 

La nuitée dans le  refuge Don Barbera à 2100 m d'altitude permet de vivre pleinement une parenthèse au cœur de cette nature généreuse. Nous avons pu nous promener aux alentours et passer une bonne soirée en compagnie de deux anglais et deux allemands. Le repas étant servi à 7h15, nous sommes sortis de table à 8h15 et couchés à 8h30 ! Nous n'avons même pas utilisé les bouchons d'oreilles, à 8h40 je dormais du sommeil du juste et nos copains de chambrée ne ronflaient même pas ! Et quel bonheur au petit matin d'assister par la fenêtre au réveil des marmottes sous une lumière éblouissante et chaude. J'aurais dormi 10h d'affilée, je ne pensais y arriver. 

Nous sommes les premiers prêts dans le refuge, alors nous prenons la route sans plus attendre. La piste se déroule toujours sur la crête frontière, le vent est tombé et la solitude est totale. Par moment les italiens ont creusé la roche pour faire passer la très étroite route du sel en encorbellement. Combien de fois nous avons été émerveillés par l'exubérance des essences florales ? Un paquet de fois ! Mais il reste plusieurs cols à passer et beaucoup de kilomètres avant le fond de la vallée de La Brigue. Quel plaisir de rouler sur cette route incroyable ! Nous n'aurons croisé que trois véhicules sur les 40 bornes du jour, autant dire personne. Ah si, nous avons doublé juste avant le pas de Tanaret 1500 brebis massées sur l'étroite route. En arrivant sur le troupeau, les hurlements de rage du berger nous ont dissuadé d'entreprendre un dépassement au milieu des moutons. A voir les roustes qu'il inflige aux agneaux indisciplinés, il ne s'agit pas de contrarier l'ombrageux berger italien. Le troupeau semble figé sur place et nous allons prendre du retard. Soudain alors que la situation s'éternise le paysan décide de venir à notre rencontre, après quelques vertes imprécations dont nous n'avons pas saisi le sens, il nous intime l'ordre de le suivre et commence à faire des moulinets avec sa veste, il ouvre une brèche dans le troupeau comme Moïse dans la mer rouge. Nous nous engouffrons à sa suite au milieu des bestioles bêlantes sans plus réfléchir et traversons l'obstacle en évitant ainsi les dommage collatéraux. Une fois en amont du troupeau il ne reste plus qu'à nous confondre en remerciements du type "Grazié millé" dont l'ombrageux  agriculteur n'a absolument pas tenu compte en nous ignorant superbement. 

A partir du pas de Tanaret, c'est une très longue descente, d'abord sur une piste vraiment difficile (ce qui tempère mes ardeurs à revenir ici avec nos monstrueuses teutonnes), puis sur une piste plus roulante. La descente est beaucoup plus longue que prévu mais nous avons envie de revoir les fresques de cette merveilleuse chapelle de Notre Dame des Fontaines tout en bas de la piste et elles ferment dans une heure. Aussi passons nous le braquet supérieur et dévalons la piste à toute vitesse, faisant sursauter plusieurs biches sur notre passage. 

Nous arrivons pile poil à l'heure de la dernière visite matinale à midi. Après un moment de frayeur quand la gardienne des lieux nous refuse l'entrée car nous n'avons pas la monnaie, nous fouillons le fond de nos poches pour trouver le billet de 10 euros providentiel et pénétrons dans l'édifice. Il faut savoir que les fresques ne sont pas illuminées afin de les préserver et que la chapelle n'a pratiquement pas de fenêtre. En venant de l'extérieur brûlant du soleil méditerranéen, on rentre là dedans  sans rien n'y voir, comme dans une grotte !  Et c'est là que le miracle arrive. Peu à peu nos yeux s'habituent à la pénombre et les fresques apparaissent dans toute leur splendeur. Nous sommes dans la chapelle Sixtine de la Roya ! Je pourrais passer des heures à vous décrire la beauté insondable de cette immense œuvre d'art qui raconte avec une infinité de détails les dernières heures du Christ ainsi qu'un exceptionnel jugement dernier où Jérôme Bosch n'aurait pas fait mieux. Je crois que ce sont les plus belles fresques que nous ayons vues ! 

C'est bien tard que nous sortons émus de cette visite, il nous reste à remonter sur l'autre versant de la Roya pour récupérer la bagnole à Casterino. Comme on ne doute de rien, nous décidons malgré le cagnard de remonter par une piste très longue plutôt que par la route. Après une heure à suer sang et eau sous le brûlant soleil de 14h je m'arrête sous un pin et déclare forfait ... mais comment les mecs du tour de France font pour rouler aussi longtemps dans de telles fournaises ?  On passe au plan B. Revenir à Saint Dalmas de Tende et remonter en stop chercher la caisse. C'est ce que fait Hélène pendant que j'écris ce compte-rendu depuis des heures, manifestement la charité chrétienne n'est pas le point fort des automobilistes du coin !

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Entre ciel et fleurs
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