Profitant d'une courte embellie providentielle, et de la venue du cousin nouvellement randonneur, nous voilà partis la fleur au fusil en direction de Vaujany pour trouver la neige fraiche tombé si intensément ces dernières 24 h. Après cette perturbation neigeuse et poudreuse, on escompte bien s’en mettre plein le falzar !
Pourtant plus on s'approche du parking de la Villette moins on le sent bien, il n'y a pas de neige ! Des trente centimètres de poudreuse annoncés, il n'y a pas plus d'un centimètre posé sur l'herbe tendre. Quand nous arrivons au terminus de la route, à part un renard qui course un corbeau, il n'y a pas un chat et on le comprend. Mais puisque nous sommes là autant poursuivre, alors nous remontons dans la voiture et poursuivons sur la route habituellement couverte de neige. Après deux bornes sur un goudron ultra glissant, nous abandonnons le véhicule et poursuivons à ski sur l'asphalte que cache à peine la misérable couche de neige fraiche.
Heureusement rapidement la sous-couche apparaît et le moral remonte, il fait beau et nous pourrons skier. Le temps est superbe au dessus des nuages nombreux dans la vallée. Les rondeurs glacées du doux relief et la solitude totale nous font croire sur une autre planète. Si le vent du nord n'était pas aussi fort ce serait le paradis. En attendant, le col du Sabot et les sommets tout autour sont dans les nuages. Entre le vent glacial et le brouillard à couper au couteau nous revoyons nos objectifs à la baisse. Arrivés au relais hertzien, nous virons promptement nos peaux de phoque et entamons une descente pas aussi mauvaise que ne le laissait entrevoir l'état déplorable du manteau neigeux. Une petite couche de neige fraîche sur un fond dur nous facilite les virages qui s'enchaînent agréablement. Le temps est superbe, on s'arrête à la cabane des alpages pour casser une petite graine à l'abri du vent sous le auvent de la ruine.
Si le pique-nique fut délicieux sous le soleil, la mer de nuages a profité du temps de nos agapes pour prendre de l'extension et nous happer soudain dans une brume épaisse. Nous finirons donc la descente à la queue leuleu pour ne pas se perdre dans la mélasse et préférons en dernier recours suivre la route. Tant qu'elle est enneigée tout va bien, mais bientôt il ne reste plus que le goudron puisque le saupoudrage matinal a définitivement fondu. Nous terminons donc à pied, skis sur le sac, c'était bien la peine de choisir cette balade dont l'altitude de départ à 1700 m devait nous garantir un épais matelas de neige !
Météo/températures : Mer de nuage sous le parking remontant très haut vers 13 h, mer de nuages au nord du col du Sabot disparaissant vers 13h
Conditions d'accès/altitude du parking : Route sèche 1400
Altitude de chaussage/déchaussage : 1600 / 1700 en raclant sur la route
Conditions pour le ski : Pas de neige au parking, très peu de neige fraiche de toute manière balayée par le vent. Neige dure mais bon grip en dessous
Conditions nivo et activité avalancheuse : D'étranges décrochements de plaques en basse altitude, neiges plus stables en versants ensoleillés