Sortie : Le chemin des pêcheurs

Pas une folle envie aujourd'hui d'inaugurer un nouvel itinéraire – qui est pourtant déjà tout prêt dans ma tête comme sur ma carte. Je décide donc de retourner dans ma vallée du Jarret, découverte il y a 15 jours, mais en prenant d'autres sentiers, cette fois au plus près du ruisseau...

C'est vers 15 h que je pars du parking Combette en bas de la Valla, par un temps quasi idéal, beau et frais, juste quelques nuages par ci par là. Départ certes bien tardif, mais aujourd'hui mon circuit est nettement plus court, et donc ça devrait le faire... j'espère avant la nuit ce coup-ci ?

Aujourd’hui je descends dans ma vallée par le début de l’itinéraire balisé, donc le Chemin de la Combette. Magnifique début : j’ai tout le vallon devant moi, jusqu'aux hauteurs délicatement poudrées là-bas tout au fond, où le Jarret prend sa source.

Derrière moi j’aperçois la petite tache bleue du lac de barrage de la Rive. Une fois au pont sur le Jarret, hop je remonte rive gauche jusque vers Choboret, où je quitte l’itinéraire balisé pour filer vers la Surchette. Là j’oblique au sud, d’abord en crête, puis à partir du Chassaind en redescendant le versant est de la vallée, sur la petite route qui file vers Combernaud.

Mais arrivé à la maison de la Cotte, j’hésite : aurai-je le temps de faire un aller/retour jusqu’à la ferme de la Grange du Puy, sur ce fameux sentier que le fermier m’avait déconseillé de prendre l’autre jour vu que son cheval paissait par là ? Allez, j’en ai trop envie, j’y vais.

Le sentier montant est assez bien tracé quoique visiblement peu fréquenté et un peu encombré par endroits. Une fois en vue de la ferme, j’aperçois le fameux cheval, sur un vaste pré bien enclos à ma gauche ! Ah la la… Puis arrivé à la ferme, point haut du jour (855m), pas de fermier, mais la vue est toujours aussi magnifique sur la vallée du Jarret en aval. Bon, il est déjà 17h15, demi-tour !

Il me reste mon morceau de choix du jour : essayer, une fois à Combernaud, de longer mon ruisseau au plus près. Il n’y a aucune trace sur les cartes, mais la dernière fois quelqu’un m’avait parlé d’un « chemin des pêcheurs ». Suspense...

Donc, de retour à la Cotte, je poursuis sur ma petite route vers les quelques maisons de Combernaud. Après le pont sur le Jarret, je repère un chemin qui descend à gauche vers une bâtisse isolée au fond du vallon, juste au bord du ruisseau, avec deux personnages en discussion. Ni une ni deux, j’y vais et interpelle le propriétaire de la maison. Il m’explique alors aimablement que, oui, il y a bien une vague trace de pêcheurs le long du Jarret, mais elle est tellement encombrée et détrempée qu’il me la déconseille fortement. Du coup, mon envie d’y aller est décuplée ! Et comme il m’autorise à passer sur ses terres pour m’y rendre, go !

Le voici donc mon sentier de pêcheurs : pas de doute, il longe de très près le Jarret sur sa rive gauche. La trace est généralement bien repérable… et souvent bien inondée ! Je vais la suivre sur au moins 500m, d’abord longuement rive gauche, puis, après un gué bien large et pas très commode, rive droite. C’est un vrai régal que de longer au fond du vallon ce ruisseau bouillonnant et assez sauvage, avec ça et là une mini-cascade ou un mini-affluent qui s’y déverse.

Et lorsque je finis par repérer ce qui me paraît être une échappatoire pour rejoindre la route au-dessus, je m’y engage résolument. Mal m’en a pris : me voici en effet remontant péniblement un très raide maquis d’arbustes coupés, de genêts et autres buissons variés, visiblement un terrain privé car clôturé de tous côtés, mais très mal entretenu.

Heureusement tout a une fin, même les épreuves de ce type, et je finis par déboucher, épuisé et fulminant contre moi-même, sur la route de la Valla, que je reconnais aussitôt. Il ne me reste plus qu’à la suivre, comme il y a quinze jours, mais cette fois avant la tombée de la nuit !

J’ai beau avoir une certaine expérience et fascination pour la marche en pleine nuit, de préférence sans frontale, mais c’est pas mal non plus de boucler la boucle en début de soirée, quand tout n’est plus qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté...