Sortie : La fontaine Barbourride

Arrivés dans les Pyrénées hier soir, elles nous ont accueillis à bras ouverts ce matin avec un franc soleil. Nous voilà donc partis avec Jean-Pierre pour le fameux Salavané dont la dernière sortie relatée par JP ne pouvait nous laisser indifférents. Comme nous sommes heureux de retrouver ces belles montagnes autrement plus sauvages que nos Alpes souvent trop touristiques. Bien évidemment nous ne verrons personne de toute la randonnée sur ce chemin confidentiel à la végétation exubérante. La traversée du bois de noisetiers nous fournit l'occasion de trouver de beaux batons droits comme des i qui seront recyclés tout à l'heure en supports de flammes. Nous arrivons bientôt à la fontaine au nom charmant de Barbourride, boit de cette eau pure et tu vivras cent ans. C'est probablement à cette source que s'abreuve Marc, le copain de Jean-Pierre, qui vient de fêter ses 85 ans. Son âge canonique ne l'empêche pas de parcourir le monde avec son parapente sur le dos, en quête perpétuelle de nouveaux spots pour y étaler sa voile et voler durant de longues heures au-dessus de tout relief.  Un modèle pour nous qui sommes encore des blanc becs ! J'en profite pour remplir à ras bord ma bouteille de cette eau miraculeuse en espérant que cela fonctionne. 

Désaltérés, nous repartons à travers l'estive encore vide de troupeaux jusqu'à la charmante petite cabane pastorale et poursuivons par le sentier jusqu'au sommet du Salavané où nous attendent de divines conditions aérologiques. Alors nous déballons sans plus attendre nos voiles et allumons les variomètres. Hélène, prête avant les autres, se jette dans l'azur avec délectation à la faveur d'une bonne bouffe de face. Elle a bien fait car sitôt en l'air, le vent change brusquement de direction et nous fait douter. C'est un vautour qui nous révèle la raison de cette soudaine variation de la brise. Loin du relief, il enroule une belle ascendance aspirant tout sur son passage créant cette inversion de la brise. 

Impatient, Jean-Pierre déplace sa voile vers une pente mieux alimentée pendant que j'use ma persévérance à rester avec le vent arrière. Mais cette situation est réputée cyclique alors j'attends le retour du vent de face avant de changer de place. Ma patience est rapidement couronnée de succès, la flamme se met dans le bon sens, je file ventre à terre rejoindre Hélène au firmament. En suivant la trace du vautour, je trouve rapidement l'ascendance propice à me mettre en attente pendant que Jean-Pierre termine sa préparation. Il me rejoint bientôt et nous voilà en ronde dans le vent chaud. Seulement nous sommes dans une situation de thermique sous le vent avec la brise météo qui vient de derrière, c'est une situation peu confortable, aussi dès que JP quitte le thermique, je le suis sans plus attendre. Je sais qu'il revient d'une semaine de parapente avec Marc, à subir les pires sévices sur les sites surchauffées des versants espagnols, alors s'il ne reste pas c'est que mes craintes doivent êtres fondées ! 

La suite du vol est délicieuse jusqu'à l'atterrissage officiel. D'après JP, c'est la grande affluence puisque deux autres parapentes arrivent peu après. Dans les Alpes, nous ne sommes pas habitués à une telle tranquillité où des dizaines et des dizaines de parapentes tournent dans chaque thermique. Nous sommes ravis de retrouver ces montagnes des Pyrénées que nous adorons sans réserve. 

Hier soir, nous avons vu au cinoche  "Un p'tit truc en plus", un film sensationnel !  Vraiment notre séjour commence sous les meilleures auspices.