Sortie : Des sauterelles voraces 

Plier les parapentes dans les herbes hautes n'a pas que des avantages, les sauterelles y sont nombreuses et vivaces. Manque de bol, on en a enfermé une dans un pli de la voile. Furieuse cette dernière s'est débattue comme une pauvresse et sans pouvoir sortir, elle a décider de traverser la voile en bouffant le tissu. 

Ce matin, sans se soucier du drame se déroulant dans mon sac, nous voilà partis pour un sommet pyrénéen malgré une météo peu engageante. JP est confiant, cela doit se dégager. Nous marchons d'un bon pas dicté par Hélène sur la petite route privée conduisant aux granges de Labatch. Au goudron sec succèdent les pavés humides et glissants du vieux sentier avant de se raidir encore par un petit chemin étroit pour atteindre la croix de l'Homme de Pierre. Nous trouvons là-haut un ciel bouché quoique suffisamment dégagé pour tenter de franchir l'obstacle et de voler jusqu'à la vallée de la Neste d'Oô. Mais JP ne l'entend pas de cette oreille, il faut continuer jusqu'à la cabane de Garin où nous pourrons déplier tranquillement les voiles. Au-dessus de nous, de nombreux vautours tournent sans relâche en prenant de l'altitude jusqu'à disparaître dans les nuages. Nous montons donc jusqu'à la limite des nuages et trouvons l'endroit idéal pour étaler nos ailes de papier. 

En dépliant le parapente à la cabane de Garin, c'est la surprise, un trou béant apparaît sur l'extrados de mon aile, néanmoins cela ne devrait pas gêner la prise en charge lors de mon décollage. Alors nous terminons l'installation avant de nous jeter dans nos sellettes. Jean-Pierre ouvre le bal, suivi d'Hélène, nous entrons dans le splendide décor face aux dièdres des Spigeoles, on en prend plein la vue. Si les vautours enroulent comme des bêtes les ascendances autour de nous, de notre côté nous nous enfonçons inexorablement vers la Moraine de Garin, c'est à n'y rien comprendre. Bien sûr en arrivant au-dessus de Oô, nous retrouvons une masse d'air agitée propice à la durée. 

Finalement nous atterrissons tous les trois sur le terrain officiel de Oô où personne n'est encore là malgré la renommée du site. Décidément ça change des sites sur-fréquentés des Alpes. Le terrain est couvert de fleurs et de hautes herbes, c'est un vrai régal. 

Il ne nous reste plus qu'à remonter par le vieux sentier millénaire à la Moraine de Garin récupérer la bagnole et passer à notre location dont nous avons rendu les clés ce matin. En effet nous avons oublié cinq magnums chocolat amandes dans le petit congélateur de l'appartement. Cela ne se fait pas !  Nous terminons la journée à Montmajou, c'est la fête, apéro chez le voisin et repas pantagruélique sur la terrasse du paradou. 

Qu'est-ce qu'on est bien dans les Pyrénées !