Sortie : Dans la douce vallée de la Roizonne 

C'est une des plus belles vallées de l'Isère, les sources de la Roizonne sont perdues dans un vallon sauvage aux contrastes saisissants. Alors que la rive gauche ne verra plus le soleil de l'hiver, l'adret en revanche est éblouissant de lumière, c'est ce côté que nous nous proposons d'explorer par un petit sentier aux mille lacets. 

Bizarrement on commence la balade dans un congélateur, mais plus on monte moins les montagnes de l'autre côté de la vallée font obstacle au soleil de novembre, alors peu à peu la température monte et la neige glacée cède la place à l'herbe jaune. Les sauterelles font leur apparition, heureuses de la douce chaleur cosmique. Le ciel limpide est d'un bleu incroyablement profond ! Quel bonheur de marcher pendant que les fonds de vallons sont encore dans le brouillard. L'hélicoptère de la gendarmerie vient livrer un gros colis à la cabane du périmètre où des agents de l'ONF s'activent ! 

Nous poursuivons notre ascension sur ce sentier toujours raide entre des épingles étroites. Bientôt la plateforme est couverte de neige fraîche. Il serait temps d'arriver, on va finir par être bloqués par la glace mais heureusement le Pas de la Vache est acquis. Il ne reste plus qu'à trouver un endroit parfait pour décoller, ce que nous ne tardons pas à découvrir. Exposées au soleil du matin, les immenses pentes offrent un terrain d'envol idéal avec une brise thermique conséquente. L'endroit est parfait, une belle moquette sèche avant une cassure de pente un peu forte. Néanmoins la bonne brise de face devrait nous prendre en charge avant même l'effrayant toboggan. Moulin-Vieux, minuscule hameau 1200 m plus bas, est déjà au soleil depuis bien longtemps. Ici le gaz est vite conséquent, ce n'est pas pour rien que nous y venions dans les années 90 avec nos Asterion ! A 2 de finesse, ça passe crème ! 

Le vol au-dessus de la tranquille Roizonne est un délice du genre, il est midi mais à cette époque de l'année la solide brise de vallée habituelle n'est pas très féroce. Nous craignons plus pour les deux énormes kangals et le patou en faction au milieu d'une centaine de moutons parqués dans un champ non loin du notre. Notre ombre en passant ne les font même pas réagir. Alors que nous plions nos voiles, un chasseur désopilant vient nous faire la causette, il est de Lavaldens, un village voisin, son accent du Dauphiné ne laisse aucun doute sur l'origine ancestrale de sa famille, c'est un local ! 

Pour nous imprégner encore plus de cette vallée merveilleuse, nous déballons nos victuailles sur la place de Lavaldens non loin de la Roizonne pour un pique-nique champêtre. 1700 m plus haut, les crêtes acérées du Taillefer et du Grand Armet nous impressionnent, elles nous remettent à notre juste place, c'est à dire pas grand chose !