Sortie : A vélo dans le ciel 

Y a des jours où tout se passe à la perfection, si l'on excepte le retour à la maison mais on en reparlera plus tard. 

Notre objectif est ambitieux, faire le tour du massif du Connex en passant par les sommets principaux. On laisse la bagnole à Saint Jean de Vaulx et c'est parti pour un tour sur nos vélos sensationnels. La montée sur le plateau sommital traverse une nature somptueuse, une alternance de prairies paradisiaques et des hêtraies simplement magnifiques par cet alignement de troncs lisses encore dépourvus de feuillages. Le fort vent du nord nous pousse vers le sommet du Beauregard. Les distances sont énormes et sur ce type de terrain le vélo est un atout appréciable. 

Après être redescendus au petit lac, il nous faut remonter directement sur la Peyrouse, point culminant du Connex. La pente est raide, elle nous fait monter le palpitant dans le rouge. Là-haut le panorama est toujours aussi épatant mais la brise glaciale venue du nord nous invite à redescendre au sud sans délai. La descente de la face sud est vertigineuse, elle réclame des freins surpuissants et un équilibre de funambule pour ne pas faire un soleil préjudiciable à nos vieilles carcasses.

De retour dans la forêt et le calme, on en profite pour dévorer le pique-nique sur une pierre toute douce sans doute polie par un ancien glacier. La qualité supérieure de cette boucle entamée ce matin nous incite à repartir à fond sur ces sentiers parfaitement roulants, décidément c'est un régal permanent dans cette nature printanière quasiment exubérante. Tant et si bien que nous repartons vers les sommets et notamment la septième merveille du Dauphiné, la Pierre Percée. La sécheresse de ces derniers jours nous permet de rouler sur des pistes jamais boueuses et agréables. Lors d'une petite descente un bruit bizarre m'interpelle, mes freins deviennent inefficaces... J'ai laissé un jeu de plaquettes dans la monstrueuse descente du Connex ! Je vais finir le tour avec seulement le frein arrière... Séquence frissons avec la roue arrière bloquée la moitié du temps, tout en dérapage ! 

Nous terminons la boucle ravis de cette épopée en vélo, Hélène crève juste avant d'arriver, nous roulons à fond pour ne pas faire de réparation, opération réussie. 

En arrivant à la maison, Hélène me rappelle l'absolue nécessité de changer mes plaquettes de freins et accessoirement de réparer sa crevaison, ce qui me plonge dans la plus grande mélancolie, moi qui suis le champion de la procrastination, j'aurais bien remis cette tâche aux calendres grecques. Après un temps d'intense réflexion et de détermination, je sors les outils pendant qu'Hélène va garer la bagnole. Si l'opération de changement de sa chambre à air est vite résolue, le changement de mes plaquettes va me faire péter une durite. Impossible de mettre les plaquettes neuves en place (il faut dire que ce n'est pas le bon modèle que j'ai en stock). Excédé par ce bricolage, tâche toujours ingrate, j'introduis les plaquettes à coup de marteau en les ayant au préalable rabotées à la disqueuse. Opération concluante puisque le vélo semble opérationnel, quant à être efficace ça c'est une autre histoire.