Petit Renaud depuis Chantelouve

A la sortie de la voiture c’était pas gagné ! L’idée de replier bagage et de repartir aller bosser m’a même effleuré l’esprit. Le ciel était Gris noir et bas avec une forte dérive de Nord. L’air était moite et le sol détrempé, l'orage a du gronder hier soir. Mais les 60 bornes en voiture m’ont incité à tenter au moins une promenade. Je suis donc parti avec la voile sans aucune illusion quant au vol. Mais il ne faut jamais douter de la divine providence ! Comme le dit si bien le Capitaine Red dans Pirates de Polanski.

Au fur et à mesure de l’ascension, le plafond s’est disloqué et bientôt la vallée entière m’est apparue sous un jour beaucoup moins glauque. En revanche, dés la traversée du champ du hameau des Suffets, mes basquets de montagne se sont remplies de flotte, la leçon du Pérollier n’aura servie a rien. C’est avec les pieds dans l’eau que je suis arrivé non loin du sommet.

A vrai dire, tellement heureux de voir les conditions devenir si bonnes, je n’ai pas eu la patience d’atteindre le sommet. La crainte de voir le vent forcir et le ciel se refermer sur la vallée m’ont incité à un décollage prématuré. Oh il ne restait pas grand-chose, 80 m. C’est donc un NIV, mais enfin…. Les nuages sur le Grand Renaud défilent à une allure inquiétante, alors que la brise ici est encore fréquentable. Les nombreux cumulus d’en face sont d’ailleurs déformés par le vent, ils s’élèvent en diagonale.

Le vol est calme alors j’en profite pour traverser la vallée afin de trouver les thermiques sous le Grand Armet. Ils sont bien là et déjà exploitables à cette heure matinale. (10h30), je gratte donc un moment sur des dalles pavées de Lis Orangés qui ne craignent pas d’être cueillis vu la raideur des pentes (mais peut-être broutés !)