Grands Moulins itinéraire classique

Bien que dans mon souvenir, la configuration topographique des lieux ne s'y prête pas vraiment j'ourdissais depuis quelques jours le noir dessein de décoller du sommet des Grands Moulins. De plus, le vol descend beaucoup plus bas que le parking de Val Pelouse, Le terrain d'atterrissage est à vrai dire tout à coté de chez Loïc, je lui fais donc part de mon projet... il se porte volontaire pour m'accompagner, mais comme la balade est un peu courte nous mettons sur pied une stratégie complexe.

Depuis que Loïc à déployé ses ailes en étant Finisher au prestigieux Défi de l'Oisans l'unité de valeur de dénivelé n'est plus le mètre mais l' hectomètre, il me propose judicieusement de monter à vélo jusqu'au parking de Val Pelouse pendant que je monterai en voiture, Il me rattrapera ensuite lors de l'ascension pédestre du sommet. Bien sur, il partira un peu plus tôt... une petite demi-heure suffira !!!

A 7h30 je double Loïc qui pédale à toute vitesse vers le terminus de la route, Quelques minutes plus tard j'arrive au parking pour m'y garer et démarrer la marche. Alors que je grimpe prestement au dessus de la cabane de la Pérrière, il me rattrape. De mon coté, c'est un peu la déprime, car vers le refuge, de violentes bourrasques de Sud présagent un vent infréquentable en parapente. Il est d'ailleurs à noter que les météos ont tout faux puisque aucune n'a annoncé cette forte brise sauf une... MétéoBlue qui prévoit clairement une poche venteuse sur nord Belledonne. Maitre Caplain quant à lui s'est doublement gouré puisqu'il annonce du mauvais temps en plus de l'absence de vent, mais on ne lui en voudra pas, c'est pas souvent qu'il se fourvoie. Et en plus quand c'est pour avoir mieux que prévu... on ne va pas se plaindre. Le ciel est lavé des pluies pourtant récentes – pas plus tard que ce matin il pleuvait encore à Grenoble.

La fin de la montée se passe en discutant tout en enfilant des couches supplémentaires devant la fraicheur des rafales insidieuses. Une fois au sommet, force est de constater un affaiblissement notable de la brise, seulement elle n'est absolument pas dans le bon sens, c'est une brise d'est où aucune pente favorable ne permet un envol serein, c'est plein de caillasses énormes. Nous sommes néanmoins content d'être au sommet, seul au monde, avec une vue agréable sur les sommets saupoudrés de neige tombée cette nuit. La mort dans l'âme, nous décidons de redescendre par où nous sommes venus. Le parapente n'est pas le bienvenu aujourd'hui... Ce qui ne devrait pas être le cas sur les autres massifs. En attendant ici on est bon pour la descente à pédibus. Il faut reconnaître au passage que les décollages ne sont vraiment pas terribles, j'en ai trouvé deux, mais ils ne sont pas commodes et demandent des conditions idéales et rares : Vent du sud et ciel couvert obligatoire du fait de la proximité de la face orientale, ça rend les fenêtres de tirs plutôt réduites.

En fait, la seul difficulté a été de déloger les vaches lascivement plantées sur le sentier, il a fallu user du bâton pour les faire dégager. La suite est une longue cavalcade sur le sentier à flanc de montagne jusqu'en bas. Petit lot de consolation néanmoins puisque arrivé sur l'ancienne piste de Val Pelouse, on trouve la biroute parfaitement orientée. J'aurai ainsi donc le menu bonheur de faire le reste de la descente par la voie des airs. Un grand merci à Loïc donc pour m'avoir permis ce vol depuis Val Pelouse, que je n'avais jamais réalisé d'ailleurs.