topo : Kiilopää Luirojärvi en boucle par Lankojarvi

Aurore boréale à Harrilampi

Données de l'itinéraire

  • Altitude départ : 320
  • Dénivelé : 1550
  • Temps de montée : Entre 4 et 6 jours
  • Orientation : Toutes
  • Itinéraire :
    • intéressant en raquettes
    • en boucle
  • Accès : En bus via l'aéroport d'Ivalo, jusqu'à la porte d'entrée de Kiilopää
Proposé le Sylvain71

Itinéraire

Cet itinéraire dure entre 4 et 6 jours, selon que vous souhaitez faire de longues étapes ou non. La version la plus simple consiste à s'arrêter au niveau des cabanes, mais il est tout à fait possible de bivouaquer à d'autres endroits avec sa tente.

Jour 1 : Suomunruoktu
De la porte d'entrée du parc à Kiilopää, prendre en direction de Suomunruoktu. On suit les pistes de ski de fond jusqu'à la bifurcation avec Rautulampi, au niveau de Niilampää. On quitte alors la piste damée pour suivre la trace jusqu'à l'abri de Suomunlatva. Des ponts de neige permettent normalement de traverser les petits ruisseaux en hiver. On continue ensuite en lisière de forêt jusqu'à la cabane de Suomunruoktu.
Avec un peu de chance, de jolis mésangeais imitateurs viendront vous accueillir.

Jour 2 : Tuiskukuru
Continuer le long de la forêt jusqu'au point feu de Aitaoja, puis prendre à droite en direction du sommet Vintilätunturi. La montée dans les bois est un peu raide au début, surtout si on traine une pulka avec les skis, mais cela se tasse plus haut. On ressort de la forêt pour retrouver un paysage type toundra, typique des sommets de tunturis. Continuer à suivre la trace jusqu'à Tuiskukuru. Cette étape se termine par une bonne descente. Longue, mais pentue juste ce qu'il faut pour laisser glisser sans se faire peur.

Jour 3 : Luirojärvi
Prendre la trace qui part vers l'est au niveau de la cabane. Cette étape ne présente pas de grande difficulté. On passe quelques zones un peu bosselées qui obligent à mettre des petits coups de reins pour faire passer la pulka, mais il n'y a pas de pente raide contrairement à la journée précédente.
Les plus courageux pourront doubler les étapes 2 et 3.
La cabane de Luirojärvi est équipée d'un sauna. Idéal pour se détendre après l'effort.

Jour 4 : Lankojärvi
L'étape la plus longue et la plus délicate du séjour.
Revenir sur vos pas, pour prendre la côte ouest du lac. La suivre en direction du nord jusqu'au niveau du petit lac d'Harrilampi. De là, le chemin part plus vers le nord-ouest, en direction du col. On longe un petit bras de rivière qu'on suivra presque jusqu'au bout. La pause midi peut se faire à la petite aide de camping de Paasjoki. En hiver, pour traverser la rivière à cet endroit, il vous faudra suivre la trace qui remonte vers le nord. Au bout de quelques minutes de glisse, un petit pont vous permettra de passer.
Avant d'arriver à la rivière Suomunjoki, bien répérer sur la carte par là où vous comptez passer selon la saison. En hiver, si le lac est gelé, il est possible de le traverser pour arriver juste devant la cabane.

Jour 5 : Rautulampi
Partir sur la trace derrière la cabane, côté ouest, en direction de Rautulampi. On suit pendant très longtemps le petit ruisseau Rautuoja. Le terrain est un peu bosselé et oblige à mettre quelques coups de reins. Quelques montées, courtes mais un peu raides vous feront travailler les quadriceps, mais rien de bien difficile.
L'arrivée à Rautulampi est magnifique. Le secteur est vraiment très joli. La cabane est la plus belle du séjour. Elle a été reconstruite à neuf suite à un incendie. Le problème en revanche, c'est que vous retrouvez la civilisation, car la cabane se trouve au bout des pistes de ski de fond. C'est donc très animé en journée, mais le soir, c'est plus tranquile.
L'étape est courte, alors profitez-en pour aller vous promener dans les environs. Sur les hauteurs notamment, comme à Raututunturi. Vous aurez une vue magnifique et dégagée sur toute la région. Parfait pour observer les aurores boréales si la météo le permet !

Jour 6 : retour à Kiilopää
De la cabane, traverser le lac, puis emprunter la piste qui part direction nord-ouest. À peu près aux deux tiers du chemin, vous trouverez un grand panneau indiquant Kiilopää sur la gauche. Vous rejoindrez aussi les pistes de ski de fond les plus empruntées et donc bien damées.
La montée jusqu'au col sur le côté de Kiilopää est vraiment longue. Ne pas la sous-estimer. Mais normalement, vous aurez largement le temps.

Bonus 1 : le Sokosti
Il est possible de rajouter une demi-journée entre l'étape 3 et 4 pour aller voir le Sokosti, qui est le point culminant du parc.

Bonus 2 : Porttikoski
Si vous voulez rallonger un peu, il est possible de faire un aller-retour vers la cabane de Porttikoski, après Lankojärvi. C'est une section très simple, relativement plate et agréable.


Précautions

Attention en hiver à la traversée des lacs et des rivières gelés.



Difficultés

Itinéraire sans grande difficulté, si ce n'est la longueur et les conditions météo nordiques qui peuvent devenir délicates. Le parc est équipé de cabanes possédant chacune une gazinière avec le plein en gaz et un poêle avec du bois.

Commentaires itinéraire

Sortie : Errances à Kiilopää


Passionné de pays nordiques et de randonnées, mon rêve est de planter ma tente sous les aurores boréales, et je compte bien le réaliser ! Pour cela, j'ai décidé de partir pour dix jours de trek hivernal en solitaire, dans le parc national Urho Kekkonen, dans le nord-est de la Finlande. J'aurai aux pieds mes skis de randonnée nordique ou mes raquettes, puis je trainerai tout mon bazar dans ma pulka. Cette sorte de grande luge qu'on tracte avec un harnais.

L'aventure ne commence pas très bien. Dès l'arrivée à l'aéroport d'Ivalo, je découvre que mes bagages ont été perdus ou retardés. Me voilà arrivant à l'hôtel de Kiilopää, armé uniquement d'un slip et d'une paire de chaussettes de rechange. Pour passer une dizaine de jours dans le froid polaire, vous conviendrez que c'est un peu léger. Le reste du bagage cabine étant rempli de matériel photo et de batteries interdites en soute. Me voilà bien !  Je ne peux même pas compter sur le restaurant de l'hôtel pour me remonter le moral après cette longue journée de transports : à cette heure-ci, il est déjà fermé. Les Finlandais vivent plus tôt que nous. Je me retrouve alors contraint de manger un repas lyophilisé tout seul dans ma chambre. Parce que oui, j'avais eu la bonne idée de m'envoyer mon carton de nourriture par la poste à l'accueil de l'hôtel.

La journée suivante est des plus stressantes. Où sont mes bagages ? Quand vont-ils arriver ? Combien de nuits supplémentaires hors de prix je vais devoir payer avant de pouvoir me lancer ? Combien de nuits supplémentaires je me donne avant de décider d'abandonner et de rentrer ?
Heureusement, dans la journée, je reçois un appel de l'aéroport pour me prévenir que mes bagages ont été retrouvés et me seraient amenés dans la soirée. Le stress redescend, l'aventure va pouvoir commencer.

Le lendemain, en milieu de matinée, j'étais sur la porte de départ à Kiilopää. Ma mission est simple, passer une dizaine de jours dans le parc national Urho Kekkonen, kiffer, et m'adonner à ma passion : la photo de nature. Je n'en suis pas à mon premier séjour nordique et je sais à quoi je peux m'attendre si les éléments sont avec moi. On s'imagine souvent les paysages polaires comme de grands déserts blancs, sans couleur. C'est vrai. Jusqu'à ce que le soleil rasant et les aurores s'en mêlent. J'ai dix jours devant moi pour les débusquer.

Mon soulagement ne sera que de courte durée. Le soir, après avoir posé le premier camp, je me rends compte qu'on ne m'a pas vendu le bon carburant pour mon réchaud. J'ai demandé de l'essence blanche, on m'a vendu de l'alcool. Mon finnois étant un peu rouillé, je ne m'en suis pas rendu compte avant de tenter de démarrer la bête. D'abord les bagages, maintenant ça ... Quand est-ce que ça se termine la poisse ? Quelle sera la prochaine tuile ? Bon ... pas grave ! Je m'accroche. La nuit porte conseil, je verrai demain. Heureusement, par sécurité, je prends toujours une petite bouteille de gaz avec moi. Ça me dépannera pour ce soir.

Au réveil, deux idées me sont venues à l'esprit. La première : je me suis souvenu avoir lu quelque part que les cabanes du parc étaient équipées de gazinières. La deuxième : j'ai trois litres d'alcool à brûler avec moi. Et l'alcool à brûler, ça brûle ! Il faut donc que je trouve un récipient pour faire cramer tout ça. Je me souviens d'un de mes amis qui nous charrie toujours parce que son réchaud à alcool ne pèse que cinq ou six grammes. Son réchaud ? Le fond d'une canette de coca découpée. Il faut que je trouve une canette !

Après une grosse heure de glisse, j'arrive à la cabane de Suomunruoktu. C'est confirmé, il y a bien des gazinières dont le plein est fait régulièrement. Je vais ensuite ... faire les poubelles en quête d'une canette en alu. En voilà une, dans le fond ! Bingo ! Je teste, ça fonctionne ! C'est lent, mais ça fonctionne. Me voilà donc avec trois moyens de faire du feu : les cabanes, l'alcool avec mon fond de canette, et ma petite bouteille de gaz que je garde en cas d'urgence. L'aventure peut enfin reprendre sereinement.

Les jours suivants seront assez délicats pour le moral, surtout après ces mésaventures. Le ciel est gris, la vue, pour le moment en forêt, est bouchée. Les couleurs laponnes sont bien loin. Mais je m'accroche. Ma philosophie est de me dire que la nature finit toujours par récompenser les galères. Et là, je viens de prendre une sacrée avance !

C'est au soir de la quatrième journée sur le terrain que les choses ont commencé à se débloquer. À la nuit tombée, les nuages s'ouvrent enfin au-dessus de la cabane de Luirojärvi. Derrière eux, les prémices d'une belle aurore boréale. Nous y voilà ! J'avais passé les deux nuits précédentes dans la cabane, histoire de préserver mon moral. Le lendemain, il va être temps de ressortir la tente.

Le cinquième jour, après avoir fait un écart le matin pour monter au sommet du Sokosti, le point culminant de la région, je reprends ma pulka et mes skis pour continuer ma route dans le parc. Le ciel semble vouloir se dégager pour de bon. Les belles couleurs arrivent. Timidement, mais elles arrivent. Le moral revient. Ça commence à sentir bon pour espérer poser ma tente sous les aurores. Le temps est calme, il n'y a pas une trace de vent. J'arrive au bord du petit lac (gelé) d'Harrilampi. La vue y est dégagée. C'est plat. C'est calme. C'est parfait ! Ce sera là ! Je monte le camp.

La nuit commence à peine à tomber lorsque je pointe le nez dehors tout en mangeant mon lyophilisé du soir. Elle est là ! Une belle bande blanchâtre se dresse dans le ciel. C'est pour ce soir ! Parfait ! Il ne me reste plus qu'à attendre que ça monte en intensité et que la nuit s'obscurcisse. Le temps de finir mon repas, de sortir et préparer le matériel photo, et toutes les conditions étaient enfin réunies.
Clac ! C'est dans la boîte ! Mon rêve de dormir en tente sous une aurore boréale vient enfin de se réaliser ! Quel bonheur ! Les galères des premiers jours sont enfin remboursées. Merci la nature pour ce spectacle !

Et ce n'était que le début. Le lendemain matin, le soleil a décidé de m'offrir un spectacle grandiose en se levant. Le ciel était orange feu d'un côté, rose pastel de l'autre.

Les jours suivants seront du même acabit. Une autre nuit folle en aurores, encore plus que la précédente, m'attendra deux jours plus tard, entre Lankojärvi et Porttikoski.

Je terminerai mon séjour dans les alentours de la cabane de Rautulampi, avec ses paysages à couper le souffle. Pour mon dernier jour, les éléments se sont mis d'accord pour m'offrir un magnifique bouquet final. Les rayons rougeoyants du soleil percent à travers le brouillard qui se dissipe au-dessus de la taïga et me donnent une lumière complètement folle.

Il est temps de rentrer à Kiilopää et d'affronter une dernière épreuve avant de retourner à la maison : tester le sauna finlandais et le bain glacé !


Aurore boréale à Harrilampi
Lankojärvi
Lever de soleil sur la taïga
Rautulampi au lever de soleil
Harrilampi

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Altitude chaussage :
  • Altitude déchaussage :
  • Risque avalanche :
  • 07-03-2022
  • 10 jours
  • 1550 m
  • 320 m
  • 320 m
  • 1/5

Commentaires

Luc
22-06-2022 21:59:05

'

J'aime bien ta trace "sale" !!!   
https://www.evasion-boreale.fr/live/carte

Hé hé hé !!! 

;-)

 

'

Sylvain71
21-06-2022 18:25:38

ben

Merci Julien pour ce chouette récit d'aventure dans le grand Nord.

Tu n'aurais pas une trace GPS pour nous montrer par où tu es passé ?

Ben

Bonjour !

C'est Sylvain, pas Julien 😉

Je n'ai pas de trace GPS "propre", car j'ai parfois oublié d'activer mon trackeur, puis il m'est arrivé de partir en vadrouille sans suivre l'itinéraire. Il est quand même possible de voir ma trace "sale" ici en rouge : https://www.evasion-boreale.fr/live/carte


ben
20-06-2022 22:37:31

Merci Julien pour ce chouette récit d'aventure dans le grand Nord.

Tu n'aurais pas une trace GPS pour nous montrer par où tu es passé ?

Ben


Geoffroy Rémi
22-06-2022 15:11:16

Topo nickel, récit passionnant, photos magiques... Un coup de maître !

Sylvain71
21-06-2022 18:26:09

Rio

Merci pour ces incroyables photos, tout d'un coup mon envie de voyager s'emballe !

Merci 😊

Rio
21-06-2022 17:44:34

Merci pour ces incroyables photos, tout d'un coup mon envie de voyager s'emballe !



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