Fallait-il ou pas faire cette sortie raquettes prévue de longue date ce jeudi 27 février, avec un BRA qui, avec les grosses chutes de neige sur l’Isère la veille (vigilance orange...) était soudain monté de 2=>3 à 4=> 3 le mercredi soir ?!
En janvier j’étais déjà monté à Charande, mais depuis le versant ouest, alors quasi sans neige, avec juste une incursion dans le versant est (un peu plus enneigé) avant de remonter sur la crête pour la redescente sur Le Bouchet. J’avais alors pu me faire une idée du secteur. Si bien que, après plusieurs consultations attentives de la carte IGN et diverses consultations (dont les gardiens du gîte de la Molière, merci à eux), ça m’a paru jouable, et donc on y est allé voir…
Et on a bien fait : quelle belle (bien plus qu’en janvier) et mémorable rando, quel bonheur de faire cette longue boucle (partis des Jaux à 9h45, on y est revenus vers 18h) avec un petit groupe sympa dans une neige profonde et le plus souvent vierge de toute trace (d’où une rando tout de même un peu « physique »…).
Arrivés aux Jaux, on a chaussé aussitôt : on a tout de suite brassé dans 30 puis 40 cm (et parfois 50) de neige fraiche bien profonde. Mais on s'est bien relayé pour tracer : on a dû faire les 700 premiers m. de dénivelé, souvent raides dans la forêt, dans une neige sans aucune trace... d'où en plus un bon exercice de recherche d'itinéraire !
Arrivés sur le plateau après être passés par Les Merciers puis La Graille (via un bout de route vers le sud), on a enfin trouvé une bonne trace. On a pique-niqué vite fait (et on s'est gelé...) à côté du gîte de la Molière (ils n'ont pas de salle hors sac...) puis on s'est quand même réchauffés à l'intérieur autour d'une boisson chaude !
Par la suite, j'ai préféré renoncer à monter sur la crête par le Pas de Bellecombe et encore plus par le Pas de l'Ours (formellement déconseillé par les gardiens !). Il y avait bien sûr quelques coulées et départs de plaques sur les raides pentes sous la crête, mais rien de vraiment affolant. Finalement on est monté en écharpe sur la crête par le court Pas du Tracollet qui m'a paru praticable malgré l'impressionnante quantité de neige (et à nouveau, plus aucune trace) : et de là, aller-retour au sommet dans une neige toujours vierge (quel plaisir !), puis re-Tracollet (dans nos traces de montée). Puis enfin la longue descente depuis la cabane jusqu'à Engins, mais là on a enfin trouvé une bonne trace dès l'entrée en forêt (tout avait dû être soufflé sur le plateau), et la descente via la Croisette et Engins (son église, son cimetière !) a donc été nettement plus rapide que la montée.
Le temps était correct, toujours froid (autour de 0° tout du long) mais presque pas de vent (heureusement), avec de belles éclaircies le matin et un ciel plus couvert ensuite, et même de petites chutes de neige vers la fin, mais la superbe vue qu’on a de là-haut est toujours restée dégagée sur la Chartreuse, Belledonne (bien ensoleillé !) et jusqu'au Dévoluy et au-delà.
Une petite anecdote pour finir : à la sortie des Merciers, je me rends compte que j’ai perdu un gant (Goretex, pas donné). Certes ça m’arrive souvent (presque chaque fois que je sors l’appareil photo de ma poche !), mais cette fois après être remonté dans le hameau je ne trouve rien… quand soudain j’aperçois un petit chien qui rentre dans une grange avec un truc noir dans sa gueule… mon gant ? Je m’approche, le chien ressort de sa grange, sans rien. Mais à mon approche il aboie comme un fou, il grogne, il montre les dents… je tente de parlementer, rien à faire, plus j’approche plus il hurle, prêt à mordre… Au bout de 5 minutes de ce manège je me dis que ma dernière chance serait le fermier… ou la fermière ? Justement elle sort de sa maison, alertée par les hurlements furieux de son chien. Je lui raconte la cause de mes malheurs, elle consent gentiment à aller chercher dans la grange. C’est long mais au bout de 5 autres minutes elle ressort enfin… avec le butin de son chien, MON GANT : "Vous avez eu de la chance, il l’a pas déchiqueté, il fait ça souvent quand il ramène quelque chose". Manquerait plus que ça ! En tout cas un grand merci chère madame, moi j'aime bien les animaux, mais je vous félicite pas pour votre clébard cleptomane !