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Sortie : Vers une destination inconnue

Données de la sortie

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  • Date : 26-12-2014
  • Durée : 3h
  • Dénivelé : 1050 m
  • Sport : Sport inconnu

Arrivé à Toulouse pour les fêtes de fin d'année, il serait inconvenant de ne pas profiter une fois encore du temps absolument magnifique solidement établi depuis des semaines, la perspective d'un changement de temps est un argument supplémentaire à la nécessité absolue de partir en montagne. Mais pour allez où ? Les Pyrénées sont vastes et regorgent de sommets parfaits pour la pratique du vol rando. Bien-sûr je connais bien le secteur de Luchon, mais ne serait-il pas préférable de choisir un secteur moins parcouru, voir de trouver un nouveau site... Internet a cela de bien c'est qu'à l'aide d'un Moteur de recherche astucieusement employé, il vous sort toujours en tête de liste le topo qui va bien.

C'est ainsi qu'à proximité de Toulouse, Google me sort une sélection en Ariège, toutes issue du site www, après la sélection géographique, il faut faire la sélection orographique en fonction des conditions du jour. A travers tous ces filtres ne reste plus que le pic de Balmiou au dessus de Massat. Banco, au lever du jour la voile est préparée, enfournée dans le coffre et en avant dans la fraîcheur du petit matin. Le jour semble avoir des difficultés à se lever dans ces contrées, à moins que ce ne soit tout simplement une histoire de latitude, Toulouse étant bien à l'ouest de Grenoble....

La route est simple jusqu'à Tarascon sur Ariège, la quatre voies se transforme subitement en une petite départementale entre des montagnes déjà puissantes. La neige qui n'est pas tombée en masse en cette fin de saison blanchie néanmoins déjà les plus haut sommets, les Monts d'olmes enneigés apparaissent orange dans le soleil naissant. La journée promet d'être belle, le moral est au beau fixe. Il ne reste que 30 kilomètres pour Massat, cependant les reliefs qui m'entourent me paraissent immenses et propices à la promenade volante, aussi avant même d'atteindre le col de Port, un solide coup de frein sur un parking stop le véhicule.... N'y aurait-il pas de quoi faire une belle balade à partir de ce petit village magnifique, Saurat, niché dans la verdure comme on en trouve seulement dans les Pyrénées....

Une lecture rapide de la carte sous les premiers rayons du soleil me révèle une possibilité évidente d'une balade nouvelle, pas encore référencée sur le web, l'attrait de la nouveauté, la recherche d'un itinéraire, l'incertitude de trouver un décollage facile, tout ces élément plaidé en la faveur de ne pas retrouver Massat et son site sans doute très beau, mais hélas connu du monde. C'est ainsi que je laisse le véhicule vers Cabus, un hameau dont le nom à lui seul est sympathique puisqu'il m'évoque le souvenir de ce dessinateur si brutalement disparu. Alors commence la balade....

Les Pyrénées ont une particularité qui les rendent encore plus attirantes que les Alpes, c'est leur côté sauvage et authentique. Le tourisme ici est doux, vous n'y trouverez pas d'équipements outranciers - ou alors dans des endroits bien répertoriés et facilement évitables - le reste est encore en l'état, comme aux origines. De beaux sentiers empierrés dans des sous-bois clairs, des villages abandonnés témoins d'une activité pastorale rude et prospère, des sources millénaires moussues où l'eau claire sourd entre les pierres d'un granit rugueux tout comme l'accent rocailleux des gens d'ici. À chaque fois que je reviens dans ce massif, c'est toujours le même émerveillement devant cette nature généreuse ou au contact des gens d'ici, rudes au début mais toujours heureux de partager ensuite.

Une chose est sûre c'est que la finesse pour le retour est assurée, en effet, le chemin se fraye un passage raide entre les bois de châtaigniers, il grimpe en courts lacets raides toujours pavé de vieux pavés faits de galets ou de cailloux taillés approximativement. Bientôt la pente se calme en même temps que disparaissent les arbres, laissant place à une toundra constituée principalement de fougères desséchées et de genets verts foncé. L'espace est immenses, la trace contourne le sommet par l'ouest, il faut donc faire une grande traversée sous les pentes débonnaires. Au loin derrière moi brillent les grands sommets, les trois seigneurs montrent des faces nord toutes blanches au dessus desquelles dépassent les grands sommets frontaliers, Montcalm en tête. Une quantité d'objectifs insoupçonnés apparaissent là, sous mes yeux, mais quelles sont grandes ces Pyrenées !

La balade se poursuit vers le Col des Boutches mais devant la rondeurs paisibles des courbent de mon but, prendre à travers champs ne me semble pas sacrilège... c'est sans compter sur l’épais tapis de verdure, les pas sont comme dans la neige fraîche, cette végétation rend pénible la progression. Heureusement, une petite arête se dessine à l'est sur laquelle l'herbe est plus fine et beaucoup moins souple sous les semelles. Encore un effort et me voilà au sommet. Bien que des rafales m'ait effrayées durant la dernière cote, au sommet le vent est tout à fait fréquentable, alors, après un rapide tour d'horizon sur les sommets alentours dont je ne connais pas le dixième des noms, je descends étaler la voile.

L'envol avec ce vent du sud est une formalité, la pente est idéale. Peu a peu la toundra s’éloigne sans jamais être très loin, c'est que les pentes sont faibles avant la foret... et le vent du sud, pile dans l'axe de la trajectoire, n'améliore pas la finesse ni la pénétration. Mais bientôt les ruines du village traversé ce matin apparaissent, le vide se creuse alors, il n'y a plus de souci à se faire que profiter de l'instant. Les vertes prairies du fond de la vallée sont découpées en petites parcelles, mais tout contre la route principale de Saurat, deux grands champs s'offrent au retour à la terre. Ils sont grands et plats bien que bordé par une ligne électrique, mais celle ci est tout contre le relief de la but de la Rovère, elle n'est absolument pas gênante. De plus une statue de la sainte vierge dans l'angle du terrain, installée par les dévots du coin en recherche d'une rédemption éternelle est sensée protéger les hommes d'une nature hostile, profitons de cette aubaine même si je doute des avantages physique sinon spirituels de cette ouvrage baroque. Quoi qu'il en soit c'est vrai que les conditions sont parfaites et un feux d’écobuage facilite la matérialisation de la brise de pente même si j'avais prévu une flamme due-ment plantée ce matin en prévision du vol.

Une famille en villégiature tout a coté vient assister à l’atterrissage et me propose gentiment de me remonter à ma voiture pourtant pas garée bien loin. Je profite néanmoins de cet offre qui me permettra de gagner un peu de temps pour retrouver plus vite la mienne, de famille.

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