Un peu plus de 11h ce samedi matin, je retrouve Gaëlle au parking des Varvats. L'idée est de monter faire le sangle du Fouda Blanc, poursuivre par celui du Pinet puis bivouaquer au sommet le soir avant de redescendre tranquillement par le plateau le lendemain.
Nous montons donc à travers bois par un sentier assez large, qui se raidit un peu pour atteindre le joli vallon de Pratcel. Nous poursuivons la montée en direction du Pas de l'Echelle et sous le premier ranc, comme indiqué dans le topo, nous prenons la sente qui file sous l'auvent.
Il y a globalement un beau ciel bleu depuis le départ mais en arrivant à la Roche de Fitta le ciel bleu disparaît et le voile nuageux s’étend. Nous mangeons avant d'attaquer le sangle et il fait tout de suite plus frais, de quoi remettre quelques épaisseurs de vêtements.
C'est donc parti pour la traversée du sangle : à la fois impressionnant visuellement quand on voit filer la sente au loin vers des passages qui semblent fort ténus entre les barres, mais en même temps bien marquée ce qui fait que le miracle se produit à chaque fois : le passage qui semblait si impressionnant de loin est débonnaire quand on y est. Pour autant nous marchons avec attention et je regarde où je pose les pieds...
Hélas en arrivant sur le premier cirque, on voit la brume qui commence à s'agglutiner en cachant le haut des falaises. J'attends quelques minutes en espérant que ça se dégage pendant que Gaëlle prend un peu d'avance. Mais non ça ne se dégage pas, tant pis nous continuons et sur le haut du cirque, nous entrons pour de bon dans la brume, qui ne nous lâchera plus de la journée...
Au bout d'un moment nous croisons une sente qui part vers le haut, une autre vers le bas donc nous en déduisons que nous avons atteint le pas de Fouda Blanc.
Nous poursuivons tout droit sur le sangle du Pinet, qui semble un peu plus inquiétant au départ car la sente est moins bonne, plus terreuse. Néanmoins ça passe bien (ou alors on s'habitue) et sur la fin, la brume est moins dense et on aperçoit le Pinet au-dessus des barres, c'est bien joli mais j'ai quand même du mal à me consoler de ce que ça pourrait être avec une belle lumière chaude de fin de journée…
Enfin nous arrivons au demi-tour et nous débouchons sur le plateau, on devine la croix du Pinet dans la brume... Normalement il paraît que c'est beau avec une belle vue sur le Granier, Mont Blanc, etc... Dans notre cas, l'ambiance est plutôt écossaise comme me le fait joyeusement remarquer Gaëlle mais pourtant non : il manque encore la pluie...
Bon, malgré quelques hésitations, on reste en attendant le coucher de soleil : en effet la brume descend un peu, on aperçoit quelques sommets et on se dit que peut-être ce sera superbe, avec une belle mer de nuages orange sous le sangle... Mais non, finalement la brume remonte et la clarté baisse nettement : c'est fini. Une pensée pour Klys, il n'a rien raté en ne pouvant pas venir. On se dit qu'on aurait mieux fait d'aller dans le Dévoluy, sans doute au-dessus de la brume.
On se tâte un peu pour rentrer mais des souvenirs des prévisions de Caplain, c'était censé être encore plus hyper beau dimanche que le beau temps du samedi. Allez nous sommes là donc on reste en espérant que ce sera meilleur le lendemain.
A Peyre Rouge Gaëlle avait emmené le pastis en apéro donc cette fois je ne voulais pas être en reste et j'avais emmené la chartreuse en digestif mais je me fais encore avoir : elle amène un apéro ultra grand luxe avec du saucisson corse et de la myrte, absolument délicieux ! Un grand merci à elle !
Enfin, avec cette belle ambiance écossaise, on ne tarde pas à se faufiler dans les sacs de couchage. J'ai quand même du mal à imaginer que ça puisse se dégager comme ça le lendemain.
RAS la nuit : pas d'attaque de renard...
Le lendemain matin je suis réveillé un peu avant 7h, je vois qu'il fait 6° et je risque un oeil dehors : miracle, plus un nuage ! Je découvre alors le panorama du Pinet, absolument superbe ! C’est vraiment un très beau belvédère au centre de la Chartreuse.
Le moral remonte bien et nous partons tranquillement pour retourner vers le pas de l’Echelle en suivant grosso modo la crête, bien agréable avec pas mal de replats à l'herbe grasse qui feraient de bons coins de bivouac.
On ne se presse pas car on se dit que, quitte à être là, autant refaire le sangle avec le soleil avant de redescendre.
Donc, après la pause déjeuner et la descente du pas de l’Echelle, c'est reparti et cette fois il fait grand beau, c'est quand même plus intéressant... Nous dissertons un peu pour savoir si c'est plus impressionnant dans la brume ou avec la vue : Gaëlle trouve que c'est plus impressionnant avec la vue alors que je trouvais l'ambiance plus inquiétante avec la brume, le vide se faisant quand même bien sentir sur le côté mais sans avoir de repères.
Enfin, nous profitons bien du spectacle et de l'ambiance de ces beaux cirques et nous arrivons à nouveau à la jonction du pas de Fouda Blanc, que nous descendons. C'est pittoresque avec la grotte à l'échelle ; un passage d'escalade plus bas pour franchir le dernier ranc termine les difficultés.
En revanche pour nous elles commencent, on se paume un peu car il y a des vagues traces un peu partout et nous jouons un peu aux sangliers (moyennement marrant avec un gros sac et deux jours de rando dans les pattes) avant de retrouver le bon sentier qui ramène aux Varvats.
Bref ça restera un bon souvenir néanmoins, grâce à ce beau dimanche ensoleillé qui a rattrapé le samedi !