Un grand soleil d'hiver éclaire la colline*
Par flemme de monter jusqu'au col et aussi pour profiter de cette neige en quantité exceptionnelle, un départ depuis les Vincents me semble tout indiqué. Le Grand Rocher est une classique quand les autres montagnes sont en cours de stabilisation nivale, tout le monde le sait si l'on en juge au nombre impressionnant de randonneurs aujourd'hui. Il s'agit bien d'une colline plutôt que d'un pic, cependant je me rendrai compte à l'usage qu'elle est néanmoins de dimensions respectables....
La trace est superbe quoi qu'un peu étrange dans son déroulement, manifestement elle a été faite dans le brouillard ! Elle monte en pente douce et régulière et ça me va très bien. Heureusement peu d'arbres sont en travers et quant aux autres, ils offrent un espacement qui présage d'une descente ludique. En atteignant la crête sommitale, je tire un peu la langue, d'autant plus que le sommet que je croyais à proximité est encore loin derrière un plateau clairsemé. Je m'arrêterai non loin du sommet, exactement à www.bivouak.net/topos/course.php?id_course=4061&id_sortie=9327&id_sport=16 où j'ai décollé l'an dernier, les conditions de vents sont d'ailleurs parfaitement identiques, seule une immense mer de nuages assez basse aurait contrecarré le vol, mais ce n'est pas grave, j'ai mes planches aujourd'hui.
Il était temps que j'arrive en haut, un échauffement pourtant chronique au coup de pied m'a surpris... il eut fallu mettre un bout de sparadrap judicieusement placé, peu importe, j'aurai une semaine pour cicatriser. Après de courtes agapes, il est temps de descendre...
Excellente descente, remercions au passage mon ami Patrice qui m'a refilé les cartes IGN de la région, j'ai pu improviser une descente directe loin des nombreuses traces en suivant scrupuleusement les indication du GPS. Le gadget multifonctions arrive à maturité : GPS avec fond de carte IGN, Walkman à grosse capacité, appareil photo acceptable, et accessoirement téléphone. L'engin que j'attendais ne semble plus une utopie. La descente donc est un pur régal avec une neige masquant à peu près les aspérités, les plus grosses restant des bosses ludiques à traverser, la pente est en parfaite adéquation avec la résistance du tas de poudreuse : Droit dans la pente, la vitesse est raisonnable et les escalopes font le reste : ça tourne sur un simple mouvement de l'oreille.
Vers le bas cependant deux bémols, Ce que je prenais pour une souche sous la neige à sauter avec délectation s'est avérée être une grosse branche bien rigide et sournoise sous la neige, si le ski droit est bien passé par dessus, le ski gauche en revanche s'est retrouvé dessous, et la branche n'a pas cédée. Je me suis retrouvé bloqué brutalement et bien douloureusement. Bien sur, la branche n'a pas heurté la pompe de ski mais le tibia... Cent mètres plus bas, emporté par l'ivresse de la neige, je me suis retrouvé dans un dédale de sources profondes dans un terrain escarpé, il m'a fallu m'en sortir sur le coté en franchissant un haut barbelé bien agressif dans une pente raide. Si je n'y ai pas laissé mes valseuses, j'y ai cependant laissé plusieurs morceaux de mon futal. Mais ne soyons pas difficile, 1000m de descente dans ces conditions, c'est délicieux.
* En rentrant de cette promenade champêtre pour le moins réussie, j'ai trouvé cette citation fort à propos dans la voix de Léo Ferré.