Après avoir longuement étudié les différentes météos, entre le vent qui était trop fort jusqu'à 14h, et la pluie qui arrivait à 17h, sans compter les nuages à 1300m presque toute la journée selon les endroits, il apparait une possibilité comme un miracle : la Tête du Vet dans un îlot sans vent ni nuage, probablement avec très peu de neige sur le sentier.
C'est donc parti à 10h30 de Grenoble, on ne pouvait pas avant de toute façon.
Mon objectif est quand même plutôt le Jas des agneaux, histoire de changer, car j'ai déjà décollé 3 fois du Vet, et jamais mis les pieds au Jas.
Malheureusement, j'ai encore fait le mauvais choix de chaussures, et il y a juste dans la traversée finale de grandes pentes de neige , c'est exposé et suffisamment long pour y passer un temps fou en prenant beaucoup de précautions, sans compter le risque de glissade. Tant pis, ce sera pour une autre fois, nous restons côté Vet où il n'y a pas de neige, et nous installerons environ 200m sous le sommet qui est pris dans la brume.
Si la majeure partie de la montée s'est faite sous un beau soleil, c'est maintenant tout couvert, avec un vent glacial, et la préparation est assez désagréable, car il faut enlever les gants pour diverses manips, et je m'apprête à décoller avec les doigts déjà congelés. L'envol se fait face à de petites fusées de pluie/neige, c'est très joli ...!
Dès que je quitte le pré et me retrouve au dessus des pentes raides, je suis littéralement aspirée vers le haut, bien que de manière très douce et progressive. Au tout début je me dit que c'est bien chouette ce bel ascenseur, mais je déchante vite, car le plafond qui bouche tout le ciel n'est finalement pas si haut au dessus, et s'agit de ne pas y renter ...
Vite, les oreilles ! ça monte encore ... L'accélérateur en plus alors !
ça monte encore ... Deuxième barreau ! ça monte encore ...
Je commence à trouver la plaisanterie de mauvais goût, et me faudra finalement les grandes oreilles accélérées pour stabiliser le déplacement vertical et commencer à descendre un peu. Arrivée au dessus de la plaine, hors de portée des arêtes rocheuses, j'aurais pu faire des 360 comme Pascal qui aura décollé quelques instants après moi après une petite hésitation, mais au bout d'un moment, on peut tout lâcher sans problème.
Jusqu'à la prochaine emm... , car à 300m du sol, je sens que le vent est bien fort, et il faut prendre de la marge bien en amont du terrain. Heureusement, ça ne forcit pas en se rapprochant du sol, et à aucun moment je ne recule, je peux même rester en léger frein. Par contre les 5 dernières minutes de vol demandent une concentration toute particulière car il y a de grosses rafales dans tous les sens, et je suis ballotée comme un fêtu de paille , entre les lignes électriques, avec les maisons qui font des bulles, heureusement qu'il y a tout de même de la place, parce qu'il ne semblait plus y avoir de pilote dans l'avion !
Le temps de faire revenir mes mains pleines de douleur, Pascal se pose en évitant de peu une frontale à 20m du sol, et nous iront plier sur le joli gazon près du jardin d'enfants, à l'abri du vent.
Promis Luc, le prochain vol j'essaye de faire un truc plus tranquille, parce que ça va un moment toutes ces conneries !