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Depuis que je rêvais de fouler un jour le mythique "désert de Platé" … Eh bien ça y est, je l’ai fait ! Et je n’en suis pas encore revenu, tellement c’était beau là-haut !
Oh je n’y suis pas allé tout seul, comme j’aime à le faire dans mes rendez-vous en solitaire avec telle ou telle montagne encore inconnue, où l’excitation de la découverte se conjugue avec la volupté de me retrouver tout seul quelque part là-haut, perdu dans de sublimes paysages minéraux en plein ciel...
Non, là, pour le coup, s'agissant d'une rando du CAF dont j'étais l'initiateur, nous étions vingt ! Et c’était magique ! Une de ces sorties à mettre en bonne place sur la liste des "plus belles".
Et pourquoi donc ? Eh bien déjà, c’était un superbe week-end, ensoleillé et frais - c’est pas toujours le cas par ici ! -, avec juste ce qu’il faut de nuages sur le bleu du ciel pour faire joli, tout en préservant pendant les 2 jours une vue à couper le souffle sur toute la chaîne, là tout près, juste en face…
Et dès le départ de Praz Coutant le samedi matin, c’est bien parti, tout le monde en veut ! Et dès l’itinéraire de montée au refuge on en a pour son argent : une fois sorti de la forêt, le sentier se hisse le long de la raide paroi, qu’il infiltre et domine on ne sait trop comment. Il faut presque 2h et demie pour en venir à bout, et la récompense est à l’arrivée sur le plateau, où on n’a pas pu résister : premier mémorable pique-nique face à LA vallée ! Et puis, en quelques minutes, l’arrivée au refuge, juste derrière, blotti au milieu des anciennes maisons d’alpage. Petit mais sympa. On salue le gardien, on inspecte les lieux, on s’installe, et hop, on repart (c’est pas le moment de perdre l’après-midi à faire la sieste dans un si beau site…). Oobjectif minimal : le col de la Portette qui nous tend les bras, là-haut, juste 320m de dénivelé à rajouter aux 765 de la montée au refuge. Une fois au col, toute la chaine des Fiz se dévoile d’un coup, au-delà d’un autre vaste plateau désertique tout blanc. Et là, si certains (dont moi) préfèrent retourner au refuge, la plupart ne résistent pas à l’envie de descendre encore sur ce nouveau plateau et d’en faire le tour, via le passage du Dérochoir, au prix d’une belle boucle et d’encore quelque 350m de dénivelé supplémentaires (merci Jean-François)…
Et le lendemain, après un bon repas et une nuit correcte on va dire (pas un seul ronfleur, inouï pour un groupe de 20 !), c’est reparti dès 8h direction le Colonney, via le Col du même nom puis la Tête des Lindars. La progression sur la mer de lapiaz vaut son pesant de calcaire, d’autant que les blocs de moraine incrustés sur lesquels on évolue aussi ne sont pas tristes non plus. Soudain, au détour du sentier, un groupe de bouquetins : il y a de la vie dans le désert ! Pas étonnés de nous rencontrer, ils continuent à vaquer sous nos yeux (et nos objectifs...). Puis, quand on finit par arriver au Col du Colonney et par se retrouver sur la crête de la Tête des Lindars, avec le "monstre" en face, on se dit que le plus dur est peut-être encore devant nous. Et quand apparait enfin la descente vers le redouté Col de Tré l’Épaule, ça se corse un peu plus. 4 d’entre nous préfèrent, pour des raisons diverses, en rester là et nous attendre. Mais en fait, la désescalade et le bout de crête plus effilée qui suit sont, vus d’en haut, plus impressionnants que difficiles, et se passent en réalité plutôt aisément (et encore plus à la remontée !). Ce qui reste à faire après demande encore quelques efforts, c’est vrai, mais ne présente plus aucune difficulté. Personne ne rechigne, le sommet se rapproche à vue d’œil, et nous voilà vers 11h tout en haut, émerveillés et excités comme des gamins par l’un des plus grandioses panoramas qui soient, et comme des gamins on en redemande, encore et encore, on veut tout savoir de ce qu’on voit (merci Arnaud !), on s’en souviendra longtemps…
Pour la descente j’ai choisi la boucle via le sentier des Forts de Platé, très belle elle aussi, mais plus rapide vu qu’elle se déroule en grande partie sur des pentes plus herbeuses que rocheuses. Et à l’approche du refuge, question cruciale : on mange où, ici tout de suite dans l’herbe, ou dans 20 minutes sur la confortable terrasse du refuge ? Et sans l’ombre d’une hésitation tout le monde a dit : ici, tout de suite, face aux sommets, dômes et aiguilles prestigieux de la chaine du Mont Blanc, éclatant de blancheur… Fabuleux !
La suite et la fin de la redescente à Praz Coutant, toujours agréables mais plus prévisibles, s’estompent déjà devant le souvenir de toutes les émotions partagées de ce week-end pas comme les autres…
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