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Sortie : Sucs de rêve

Sucs de Piou et de Saussac

Données de la sortie

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  • Date : 03-12-2015
  • Durée : 5h30
  • Dénivelé : 650 m
  • Sport : Randonnée

Après ma "vraie" découverte du Meygal, Testavoyre plus Mounier, il y a 15 jours à peine, il me tardait de retourner dans le coin pour aller cette fois y explorer quelques sucs. Mais lesquels, à partir d’où, et dans quel ordre ? Après deux esquisses de topos qui ne me satisfaisaient pas pleinement, la 3ème fut la bonne. Et donc ce jeudi, temps idéalement frais et ensoleillé de fin d’automne, je me lance !

Une fois sur place, ce qui me frappe tout d’abord, c’est l’incroyable nombre de chiens qui dans ces minuscules hameaux d’altitude aboient comme des fous à mon passage. Attachés, heureusement ! Le seul en liberté, au Rivier, sera, lui, adorable. Dans les herbages, pas ou plus de troupeau, mais deux ânes par ci, deux chevaux par là, résistent vaillamment à l’approche de l’hiver… Peu d’humains par ailleurs, une silhouette furtive parfois devant une maison, mais absolument personne dans les sucs, sauf à la toute fin, comme surgi de nulle part, un vrai groupe de randonneurs sur mes talons dans l’ascension sonore (les phonolites !) du suc des Ollières.

Dans la montée au suc de Saussac, bien en vue depuis le départ de Veyrac, moment de perplexité : je savais qu’il y avait là un site archéologique, et en effet, une chaîne barre le passage du sentier, et un panneau "Chantier interdit au public et aux motos" voisine avec une liste de consignes à respecter sur le site. Euh… pas un peu contradictoire ? J’en conclus que ce n’est pas le passage, mais le seul chantier qui est interdit… ou du moins le fait d’y passer en plein milieu ? Bref je contourne donc, respectueusement, le remarquable site des fouilles, que j'examine d'au-dessus. Au sommet, hérissé de cairns, c’est un régal, la vue panoramique tient toutes ses promesses. Il y a des bosses, pardon des sucs, petits et grands, de tous côtés, d’ailleurs c’est pas facile des les identifier. Je trouve enfin les deux que je compte gravir encore, puis je crois deviner ici le Testavoyre, là le Mézenc, et peut-être plus loin le Pilat (il reste de la neige), et même un bout des Alpes (mais quoi au juste ?) là-bas tout au fond. Fasciné, je reste là longtemps… mais la soudaine prise de conscience de la brièveté des jours en décembre finit pas me convaincre de repartir sans tarder davantage.

Je n’aurai pas trop de mal à trouver mon itinéraire jusqu’à la crête du suc de Bellecombe au sud-est, juste une petite hésitation quant à l’endroit où quitter le chemin de montée pour accéder à la crête. Au sommet sud, peu marqué et à la vue limitée, je vois le vrai sommet, au nord, et en repartant je cherche mon (unique) bâton. Rien, introuvable. Je perdrai près d’une demi-heure pour le retrouver, planté au sommet d’une butte rocheuse gravie en montant, pour le plaisir, avant d'en repartir sans me rendre compte que je marchais sans bâton… pas malin ! Et quand j’atteindrai enfin le vrai sommet avec ses deux superbes rochers, je choisis le second (le plus au nord), et je trouve l’endroit tellement superbe que je décide d’y casser la croûte, pas trop tôt ! Juste en face, le suc d’Achon me nargue… Et si j’y allais en plus, pour voir ? Je regarde l’heure, j’hésite, un coup d’œil sur la carte, l’accès parait évident, et puis finalement je décide de tenter le coup...

Le repas vite expédié, je monte tout de même, avec précaution, sur le rocher sud (impossible de résister), et me voilà parti tout excité pour un extra ! Redescente éclair, chemin de la Pervenchère, et là (muni des bons conseils d’un résident de la maison au carrefour, qui avait quand même ajouté : "Vous risquez de rentrer à la nuit…"), je file sur la route, traverse la D7, commence mon tour du suc d’Achon, puis monte vers la gauche sur la trace attendue en direction du sommet. Mais la trace se perd vite (en plus le tapis de feuilles mortes n’arrange rien), et je m’interroge à nouveau : est-ce bien raisonnable de m’acharner, il est déjà 15h50, et la montée puis la descente hors trace risquent de ne pas être évidentes du tout, il y a des falaises … sans compter l’absence de vue au sommet… et de toute façon ce sera râpé pour le suc d’Ollières. Ben non alors, y a pas photo : vite, demi-tour (ça m’apprendra à toujours vouloir en faire plus !).

Le retour à la Pervenchère sera expédié au pas de course ! Le pied du suc des Ollières est déjà dans l’ombre, et je monte d’un bon pas vers le sommet (heureusement, aucun risque de se tromper). Comme dit, j’entends alors derrière moi les voix et le bruit des pas sur les phonolites d’un groupe d’une dizaine de randonneurs. Ils ne risquent pas de me rattraper, et j’arrive au sommet à 16h35. Quelle merveille ! Dans les lueurs changeantes du crépuscule, le paysage est sublime. Le groupe arrive peu après, mais je suis tellement ébloui qu’ils ne me gênent pas. D’ailleurs, ils redescendront très vite, pendant que moi je resterai scotché là-haut, hypnotisé par le flamboyant coucher de soleil derrière les sucs qui dessinent à l’ouest la ligne de vagues de l’horizon. A l’opposé, très loin à l’est, la nuit tombante estompe doucement puis éteint la fine bande blanche de la chaine enneigée des Alpes, encore vivement illuminée par le soleil à mon arrivée ici.

A 17h, quand même, je me décide à m’arracher à ce spectacle de toute beauté. A la Pervenchère, je dois déjà allumer ma frontale pour bien voir sur ma carte l’itinéraire (heureusement assez simple et bref) de retour à Veyrac. J’y arriverai à 18h10, en pleine nuit (une habitude dans ces montagnes ?!), encore tout euphorique de ma rando du jour…

Creative Commons licence
Site archéologique du Saussac
Du Saussac vers le Meygal
Ollières, Achon, Bellecombe
cool les canassons
suc des Ollières
Sommet N de Bellecombe et suc d'Achon
Rocher sud de Bellecombe
Suc des Ollières
Suc d'Achon
Rocher nord de Bellecombe
Suc d'Achon
Au sommet des Ollières
Suc de Bellecombe
fragment des Alpes
ligne des sucs au crépucule
la nuit tombe doucement sur les sucs
coucher de soleil 1
coucher de soleil 2
coucher de soleil 3
coucher de soleil 4

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