Sortie : Re-blanc

Ce jeudi 10 mars fait suite à 3 demi-journées de "découverte" de la partie nord des Monts du Forez par le petit groupe familial ci-dessus, déjà évoquées dans une autre sortie (au Vimont ou Pic Pelé).

Timing, capacités et envies de notre petit groupe obligent, nous n’avons fait qu’une petite partie de l’itinéraire ci-dessus, à savoir : Col du Béal - Roche Courbe - Puy Gros, en aller-retour. Mais cette mini-rando n’en fut pas moins mémorable. En effet, aux sous-bois croulant sous les arbres enneigés (les 3 jours précédents) succèdent aujourd’hui les immenses espaces désertiques et pelés de nos Hautes Chaumes, recouverts d’une neige profonde et parsemés ça et là de quelques sculptures de neige surréalistes (à partir d’un buisson ou d’un arbuste isolé ?). De surcroît, pas un chat au Col du Béal (toujours le problème de ce gîte-restaurant superbe… mais la plupart du temps fermé !). L’impression d’absolue solitude dans l’immensité polaire de ces lieux est encore renforcée par un ciel profondément tourmenté, d’un noir d’encre par endroits (va neiger ?), mais parfois percé d’éclatantes trouées de lumière. Et soudain, surprise, une voile jaune au-dessus de nous ? Pas de doute, il doit y avoir quelque part dans le coin un pratiquant du snowkite qui s’en donne à coeur joie ! En effet, ces espaces infinis doucement bosselés et toujours ventés se prêtent à merveille à ce sport et sont très fréquentés par ses adeptes, mais aujourd’hui vu la météo il est tout seul (enfin presque…). Quant à nous, passé le dôme de Roche Courbe, on longe le GR3 puis on oblique vers la gauche pour remonter sur le Puy Gros, avec Funky qui s’en donne à cœur joie lui aussi et court de partout. Mais aujourd’hui pas de souci, il ne risque pas de "se perdre" (qu’on croit !) dans les bois vu qu’il n’y en a pas !

Mais à peine avons-nous entamé le retour qu’un épais brouillard s’abat sur nous. D’un coup d’un seul, visibilité zéro, plus que du blanc partout. Et dire que pour une fois, très (trop) confiant (je connais par cœur, c’est vrai), je suis parti sans sac ni boussole. Heureusement, pas de panique, il ne neige pas, le vent n’a pas encore réussi à effacer nos traces, suffit de suivre… jusqu’au GR3, où en plus une clôture va nous guider jusqu’au pied de Roche Courbe (la route du Brugeron, jamais déneigée, est, elle, totalement invisible). Il ne reste plus qu’à y remonter (table d’orientation... amusant par les temps qui courent!) et à redescendre de l’autre côté jusqu’au col (mais même là, vaut mieux connaître…). Quant à notre Funky, pour une fois il reste près de nous, ne s’éloigne plus, comme si cette infâme purée de pois l’insécurisait lui aussi. Arrivés à la voiture au col, on est quand même soulagés. Pour une dernière toute petite rando qui se présentait comme sans histoire, c’est assez réussi…

(en fait, j'avais bien sur moi, comme toujours, la mini-boussole de ma Suunto, au cas où...!)