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Un petit dernier avant de quitter (plus tôt que prévu) Digne pour Saint-Etienne. Autant rester dans les parages récemment explorés de la chaîne Ouest de la vallée du Verdon : le Mourre de Simance m’offre la rando brève et facile, mais néanmoins en partie hors sentier, que je cherchais pour l’occasion.
La météo est encore une fois presque parfaite ce matin à Chasse, où je préfère laisser ma voiture (dont le pare-chocs avant bien tordu attend d’être remplacé…) au parking avant la piste (avec son panneau sur "La Pêche dans la Chasse" !) : je ne suis pas pressé, la fraicheur de ce petit matin est très agréable, je me lance donc en douceur dans la montée rive droite du torrent de la Chasse. Plus loin, après une bifurcation, ce sera un vrai plaisir de grimper tout à côté d’un plus petit torrent (celui de Chabaud ?) avec ses petites chutes et ses petites vasques, mais hélas ça ne durera pas, il faudra le quitter… Je me consolerai (un peu) avec les mélèzes du côté des Sagnes. Mais à la jolie cabane (habitée) de Chabaud, que je contourne par la gauche, un autre plaisir m’attend : plus de sentier, c’est parti pour bartasser dans des pentes d’herbe et/ou de caillasses indemnes de toute trace de passage humain, les moins raides si possible, dans une direction à redéfinir régulièrement. Vers le haut de la montée, j’entends d’abord puis j’aperçois sur ma gauche un beau et paisible troupeau de moutons. Aussitôt je pense "patous ou pas patous ?", mais la réponse sera presque instantanée : malgré le relatif éloignement, de puissants aboiements me signifient je suis repéré ! J’entreprends donc faire subir à ma trajectoire initiale une belle boucle vers la droite, mais les deux petites silhouettes humaines que je distingue au-dessus du troupeau me rassurent. D’ailleurs rien ne se produira, malgré la persistance d’aboiements de plus en plus distants (même scénario à la descente…).
Et quand je débouche enfin sans problème au pied du dôme sommital, je suis presque déçu d’y arriver déjà. D’ailleurs à l’arrivée au sommet j’ai même un petit doute, vu que mon altimètre m’indique 55m en-dessous de l’altitude attendue – mais le doute est vite levé, vu que tout ce que je découvre petit à petit avec ravissement de tous côtés correspond parfaitement à la topographie de ma carte IGN ; d’ailleurs je le sais bien, l’altimètre de ma Suunto me joue régulièrement ce tour-là (espérant à chaque fois, mais en pure perte, me faire douter de mes capacités physiques et mentales de lecture cartographique). Vu qu’il n’est pas tout-à-fait midi, le pique-nique au sommet va attendre un peu, mais avec tous ces sommets alentour il y a largement de quoi la meubler cette attente, même si ma familiarité, toute récente (le Caduc excepté), avec ce spectacle grandiose vu depuis la chaîne ouest de la vallée du Verdon me facilite pas mal la tâche…
Plus d’une heure (de totale solitude) après, ayant bien lorgné sur ma voie de descente qui se déroulait là juste sous mes pieds, me voici donc sur la longue et confortable croupe entre les deux vallons. Je vais devoir la quitter tôt ou tard pour descendre à gauche toute dans le vallon de Joyeux – oui mais où ? Au replat 2320, première tentative : ça a l’air de passer sans aucun problème. Je remonte donc sur la crête pour continuer d’en profiter encore un max. Je passe le replat 2202 et continue à descendre, jusqu’au bois de mélèzes, où une première tentative "au petit bonheur la chance" échoue (pente très raide, gros amas de blocs…). Je remonte et finis par découvrir plutôt sur la partie gauche de la crête une longue et large langue herbeuse sans arbres qui devrait permettre sans mal de rejoindre cette même crête plus bas à droite. Je la suis un moment puis remonte à nouveau. Bon, mais tout-à-fait à l’extrême droite de la crête, ça passe ou pas ? J’y vais voir, je tombe sur quelques blocs rocheux mais a priori rien d’infranchissable ! Satisfait (malgré presque une bonne heure de perdue à jouer ainsi les explorateurs), je remonte à nouveau toute la pente pour tester la 3ème possibilité, à savoir le replat 2202, ignoré tout à l’heure. Début facile, puis un passage un peu plus raide mais rien de méchant. Mais que vois-je à ma gauche ? Un énorme éboulis de gros blocs (évitable bien sûr), et là, je ne résiste pas : pour une raison inconnue j’adore ça ! Je comprends que la plupart les redoutent, mais moi ça me fascine. Donc je m’y précipite (enfin, doucement quand même), et de bloc en bloc je descends et fais durer le plaisir… qui dure en effet un bon moment, jusqu‘à un ravin... bien raviné que je franchis enfin avant d'accéder au fond du vallon, avec son panneau, ses deux ruisselets, son gros cairn, puis ses deux cabanes… et son sentier balisé, fin de l’aventure ! Reste à le suivre ce bon sentier, ce qui sera fait sans surprise, et toujours sans croiser âme qui vive, jusqu’aux abords de Chasse où, enfin, quelques promeneurs de fin d'après-midi se prélassent dans les fleurs ou au bord du torrent…
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