Au menu du jour, une belle randonnée aux accents alpins, visitant les versants Grésivaudan et Oisans de Belledonne, autour du Pic du Pin en passant par les lacs du Vénétier, le col de l’Aigleton, le lac et le pas de la Coche.
On part de Prapoutel un peu avant neuf heures sous un ciel bleu pur. Pas l’ombre d’un nuage, une atmosphère déjà tiède : la journée s’annonce chaude. On rejoint dans un premier temps le pré de l’Arc et sa colonie de vacances en pleine nature puis s’en suit la longue traversée à flanc sous le Jas des Lièvres. La piste monte doucement et la vue panoramique sur la crête partant du pas de la Coche jusqu’au Grand Replomb rend la marche agréable. Digitales, arnicas et marguerites colorent les talus et un air sucré monte des sapins. Marche paisible où l’on peut deviser sereinement et à satiété !
Il est un peu plus de dix heures lorsqu’on arrive au Habert d’Aiguebelle. Il y a un peu de monde, quelques groupes de retraités, des personnes attablées. Les travaux autour du refuge ne sont pas encore terminés, et les abords font encore « chantier » avec la tractopelle encore sur place.
De là, notre objectif est en vue : le col de l’Aigleton forme une échancrure prononcée dans la crête formée par la Dent du Pra et le Pic du Pin. J’y étais passé il y a une quinzaine d’années et j’en garde le souvenir d’une grimpette courte mais raide. Mais d’abord, il faut s’élever un petit peu, jusqu’au premier des lacs du Vénétier, ses eaux mi-bleues, mi-vertes et son petit rocher en forme de pyramide émergeant en son centre. En rive gauche du lac, quelques cairns mènent au travers d’un chaos de bloc puis vers une trace confortable traversant un pierrier. On aboutit alors au pied d’un couloir herbeux où une sente monte raide, raide, raide jusqu’à un vallon perché. Le col est alors en vue, au prix d’une nouvelle traversée de blocs et d’un dernier raidillon où je tire un peu la langue sous le soleil ardent.
Au col, la vue s’ouvre sur l’Oisans. Le large vallon sauvage qui court de la Dent du Pra jusqu’au Pic de la Belle Etoile dégage l’atmosphère typique de Belledonne. On s’y engage après un bon repas, en passant par la balise nivôse de l’Aigleton, parmi les bancs de roches moutonnées, l’herbe drue et verte, les pensées en bouquet. La rumeur des torrents accompagne le chant des criquets, les pelouses crissent doucement sous la semelle, tout semble facile et simple. Qu’il fait bon d’être ici !
On rejoint le joli torrent issu du Fond de la Belle Etoile, à la jonction avec le sentier menant au Pas de la Coche. Il passe à cet endroit dans une petite gorge entre des strates rocheuses redressées lui donnant d’un coup vitesse et impétuosité. Pittoresque ! La traversée jusqu’au pas de la Coche pourrait sembler un peu longue après la jolie descente du vallon mais heureusement qu’en cette saison, c’est un vrai paradis floral ! Lys, rhododendrons et joubarbes rivalisent d’éclat et l’œil est constamment attiré par leurs couleurs vives.
L’arrivée au pas de la Coche et à son lac me fait à chaque fois la même impression : qui a donc bien pu avoir l’idée de faire passer une ligne électrique à un tel endroit ? Difficile de faire abstraction, les poteaux de métal sont imposants et le paysage abîmé. C’est vraiment dommage, ce lieu méritait mieux.
On redescend sur le Habert d’Aiguebelle puis au pré de l’Arc sous un soleil de plomb et les deux litres d’eau par personne qu’on avait prévu en prévision de cette chaude journée sont à peine suffisant. Heureusement, on a en arrivant à Prapoutel tout notre temps pour nous rafraîchir à la terrasse d’un café en attendant le car du retour.
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